Chronique adolescente

Il m’arrive, parfois, d’aller chercher dans le placard, à l’étage de la maison, dans la grande chambre dédiée à notre famille et aux amis de passage, au-dessous des draps et des serviettes, les albums photos que j’ai remplis de la naissance de Céleste aux deux ans de Louis. Après, le numérique a définitivement remplacé l’argentique. Les photos ont appris à vivre prisonnières des ordinateurs. Pourtant, c’est tellement plus agréable de feuilleter les pages d’un album, de lire les légendes. Le poids des albums permet de prendre la vraie mesure du temps qui passe. Ma tante et marraine qui a, pour ses albums photos, un attachement viscéral, m’a souvent dit que ce qu’elle aimait avec eux c’est qu’ils donnaient à penser que la vie était une suite d’évènements heureux: naissances, baptêmes, communions, professions de foi, confirmations, anniversaires, fêtes de Noël, de Pâques, vacances, mariages.

Ce matin, notre Céleste qui aura quinze ans le quinze septembre a passé en force le port d’un manteau absolument pas adapté à la température extérieure. Avant que la porte ne se referme dans un claquement sourd, je lui ai lancé que si elle tombait malade, je ne l’emmènerais pas chez le médecin et qu’elle irait au collège. Très jeune, Céleste a développé un caractère incroyablement têtu. Refusant catégoriquement de demeurer dans sa chambre quand elle était punie, elle nous avait contraints à installer sur la porte de sa chambre un verrou. La porte devait être solide car elle a résisté à ses coups de pied, furieux! Le verrou ne suffisait pas! Céleste montait sur une chaise, ouvrait sa fenêtre, sautait dans le jardin et nous retrouvait pour continuer à nous infliger sa colère. Quand la colère l’a quittée, qu’elle a retrouvé la sérénité qui était sienne, c’est elle qui a retiré le verrou dont elle avait, à l’âge de trois ans, supervisé l’installation avec son père.

Au collège, après avoir décliné le choix de l’allemand en première langue en sixième (j’essayais de perpétuer une tradition familiale!), elle ne voulait étudier ni le latin ni le grec. J’ai imposé le latin, puis le grec. Dans les deux cas, elle a catégoriquement refusé d’apprendre quoi que ce soit. En ce milieu de troisième, elle commence enfin à ouvrir son cerveau au grec et, elle n’est pas la seule. Le grec ancien est en passe de devenir tendance. Depuis quelques mois, la ravissante Andrea Marcolongo, hélleniste et linguiste, qui, avec ses yeux verts, ses cheveux blonds et son teint de porcelaine semble tout droit sortie du « sacre du printemps » de Boticcelli, caracole en tête des ventes avec son livre publié en France aux éditions Les belles lettres  » la langue géniale, neuf raisons pour aimer le grec ». Je voulais l’offrir à ma mère mais, ici, ce livre est introuvable.

Bizarrement, je n’ai pas étudié le grec mais le latin, à partir de la seconde, en grand débutant. C’est ma mère qui m’a aidée à si bien réussir dans cette matière.  Elle s’était replongée avec joie dans la langue de Virgile. Quand j’étais en terminale, elle n’avait même plus besoin de tourner les pages du Gaffiot. Je me rappelle ces journées que nous avons passées ensemble installées à une table dans le jardin d’une maison donnant sur la silhouette charnue de la Montagne Noire. Elle m’a fait réviser tous mes textes avant l’oral de latin du bac. Tout était décortiqué, analysé: le vocabulaire, la grammaire, le chant lexical, la vie à Rome, les conquêtes de l’Empire, l’existence de Cicéron, Sénèque, Pline l’Ancien, Ovide, Horace ou Tite-Live. Comme elle était heureuse quand je lui ai annoncé que « nous » avions eu 18! Cette note venait récompenser son investissement de trois années. En français et en philosophie aussi, au début, elle a su m’aider. Elle m’apportait la logique, la rigueur, le cadre qui me manquaient. Elle m’apprenait à ordonner mes pensées brouillonnes et bouillonnantes, à suivre un fil d’Ariane. Petite-fille de magistrat et d’agrégé d’allemand devenu proviseur de grands lycées, son esprit avait été à bonne école!

En devenant parent, on se surprend à avoir plaisir à suivre nos enfants dans leurs enseignements. Notre trio le sait. Je ne serai jamais en mesure de l’épauler dans les matières dites « scientifiques ». C’est Stéphane qui l’aide. Récemment, il reprenait avec Céleste les fonctions que leur jeune professeur de mathématiques qui a commencé par enseigner au lycée avant d’occuper son poste au collège leur avait expliqué d’une manière très complexe. La simplicité reste pour moi l’une des clés majeures de la transmission d’un savoir. Elle s’acquiert aux prix d’un très gros travail. On est clair et lumineux quand on a réussi à dégager la fameuse et rabelaisienne « substantifique moelle », après avoir rompu l’os.

Depuis le début de l’année, avec Céleste qui a besoin d’être suivie de très près, voire, harcelée, je nage entre Grande Guerre et seconde guerre mondiale, guerre civile espagnole et camps de concentration et ce, tant en histoire qu’en français. Je lis tous les ouvrages que leur professeur de français leur donne. C’est « Ravage » de Barjavel qui m’attend désormais. Dimanche après-midi, nous étions assises toutes les deux dans le canapé dont le rouge s’est fané comme celui de nos rideaux dans lesquels Fantôme, notre berger australien, aime, la nuit venue, se draper tel un empereur romain. Céleste me lisait le résumé de la bande dessinée qu’elle avait choisie avant les vacances de février « Turkos. Le jasmin et la boue » de Tarek, Batist Payen et Kamel Mouellef ». Cet album raconte comment la France a fait venir d’Algérie, de Tunisie et du Sénégal des hommes auxquels la citoyenneté française n’était pas reconnue. On ne le dit pas souvent mais les régiments de tirailleurs algériens et tunisiens sont avec les Zouaves parmi les plus décorés de l’Armée française.  Le terme « Turcos » remonte à la campagne de Crimée. Leur bravoure était telle qu’ils forçaient l’admiration des troupes russes qui les confondaient avec des Turcs en raison de leur uniforme oriental. Au moment du siège de Sébastopol, quand les tirailleurs avaient chargé l’ennemi, les Russes effrayés s’étaient mis à hurler « Turcos! ».

La lecture de cette bande dessinée doit alimenter une réflexion personnelle et permettre de fournir des arguments de nature à dénoncer la guerre. Il n’est pas si facile pour un adolescent dont les parents n’ont pas connu la guerre d’en comprendre le non-sens. Je fais réfléchir Céleste en prenant l’exemple de sa grand-mère qui a perdu son père, officier, dans un camp de concentration quand, jeune homme, il allait passer ses vacances en Allemagne tous les étés et qu’il possédait cette langue à ravir comme tous les membres de sa future belle-famille. Je lui parle de la Syrie et lui demande si elle sait pourquoi tant de civils y ont péri. J’évoque la personnalité d’un homme remarquable, Jean Jaurés, né à Castres, philosophe brillant, élu plus jeune député socialiste de France et fervent défenseur de la paix. Il voulait faire « la guerre à la guerre ». J’apprends en parcourant un court livre de Didier Daeninckx « Jean Jaurès: « non à la guerre » que la dépouille de son fils, Louis, tombé au champs d’honneur, se verra interdite de cimetière et que Raoul Villain, l’homme ayant assassiné Jean Jaurés, sera acquitté par la justice et sa femme condamnée à payer les frais de procédure! Dans ce petit livre, je découvre l’existence d’un monument aux morts très étonnant, celui de Gentioux, dans la Creuse. Devant une stèle portant les noms des cinquante-huit jeunes du village tombés au combat, un enfant des écoles lève le poing à hauteur d’une inscription: « Maudite soit la guerre ». Les autorités refusèrent de l’inaugurer et, pendant soixante ans, il fut interdit d’y rendre les honneurs, d’y jouer la Marseillaise.

J’explique à Céleste qu’à la fin d’un conflit, il n’y a jamais de victoire. La guerre est toujours une défaite dans la mesure où des hommes qui ont pu être des frères, des amis sont dressés les uns contre les autres et s’entre-tuent. Les pays sont ravagés par les bombes. Ceux qui reviennent du combat sont blessés, invalides, souvent, moralement détruits. Je lui donne comme exemple les traumatismes des soldats après les guerres d’Indochine, du Vietnam et d’Algérie. Céleste comprend que les hommes ne sont, pour ceux qui les dirigent, que de vulgaires pions qu’on déplace sur un échiquier au gré des intérêts économiques, des enjeux stratégiques, des luttes autour de la maîtrise d’une ressource naturelle, d’un bout de territoire. Bien sûr, toutes les guerres ne sont pas les mêmes et il fallait impérativement arrêter Hitler et tous les monstres sanguinaires qui l’entouraient et le servaient avec tant de zèle dans son entreprise d’extermination. Les puissants agitent le drapeau du patriotisme pour mobiliser les populations mais, si souvent, les guerres n’ont rien à voir avec la sauvegarde d’une quelconque intégrité nationale. Le patriotisme n’existe plus. Il a été balayé par des intérêts strictement financiers et, la guerre finie, une fois que tout est détruit, la possibilité d’avoir une économie florissante en lançant de vastes projets de reconstruction largement soutenus par les grandes puissances, elles-mêmes pilotées par les banques et les groupes industriels. Tous les scandales visant la France qui éclatent (Rwanda et Yémen, via l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis) sont la preuve que notre pays a et aura toujours intérêt à soutenir les conflits armés pour vendre ses armes.

Je reviens à notre Céleste et à cette nature têtue qui s’était perdue entre une bataille de la Somme et la mort de civils yéménites. En septembre, Céleste voulait un manteau. Ceux que nous avions vus étaient ou trop légers ou trop élégants. Elle finissait par consentir à l’achat d’une parka à la fois jolie et chaude. Dès qu’elle a reçu la carte-cadeau de son parrain à Noël, elle s’est précipitée, à Metz, la veille de notre départ, s’offrir le manteau gris clair convoité depuis septembre. La parka a disparu dans un recoin sombre de son placard. Trois mois plus tard, le joli manteau qui a enduré le port d’un sac à dos, la pluie et les dossiers des chaises de classe ne ressemble plus à grand chose mais Céleste ne veut plus rien porter d’autre.

Chaque génération a ses petites habitudes qui déroutent celle qui la précède. Cette génération semble n’avoir jamais froid! Au coeur de l’hiver, par des températures négatives et une bise glaciale, garçons et filles se promènent les manteaux ouverts, sans écharpe, sans bonnet et sans gant. Quant à leurs chaussettes, elles sont si petites que c’est à peine si on les voit dépasser des baskets, uniques chaussures qu’ils daignent porter! Cette génération a signé l’arrêt de mort des ballerines, bottines et autres mocassins (nos jeunes ne doivent pas même connaître ce mot!). Les jeunes filles de cette génération se passionnent pour des youtubeuses qui ne semblent être venues au monde que pour jeter leur corps, leur visage et leur cheveux en pâture à l’industrie cosmétique! Un jour, Louis, dans la voiture, alors que nous revenions d’un séjour dans le Finistère sud, s’est lancé dans une imitation d’une fille se maquillant. J’étais impressionnée par les mots techniques qu’il employait et par la quantité d’étapes et de produits utilisés pour se maquiller.

Hier, j’ai demandé à Céleste de m’écrire les étapes d’un maquillage version « youtubeuse 2018 ». On ne compte pas moins de vingt étapes qui vont de la pose de la crème de base à celle de la poudre matifiante. Entre les deux, on passe par la base de teint, suivi du fond de teint. S’agissant des yeux, on applique de l’anti-cernes, une base pour les paupières, ensuite le fard à paupière qu’on estompe plus ou moins, vient l’eye-liner, les faux-cils, le mascara. Les sourcils sont brossés, couverts d’un trait de crayon ou de mascara (?). Maintenant, place au contouring (qui, selon la marque Maybeline « vise à redéfinir ses points d’ombres et de lumières en une simple application de maquillage » ), au blush et à l’highligter ou « enlumineur » pour les Français qui s’applique au milieu du front, sur l’arête du nez, le haut des pommettes, le menton, sous les sourcils et sur l’arc-de-Cupidon pour capter la lumière . Les lèvres, elles, sont enduites de rouge après qu’ait été appliqué du crayon. Tout cet emplâtre posé sur son visage, il reste encore à la youtubeuse « version 2018 » de coiffer sa chevelure ou ce qu’il en reste tant les shampooings, après-shampooings, les soins nourrissants et autres teintures font des dégâts difficilement réparables. Avec tout ce maquillage qui l’empêche de cligner des yeux, fait que ses cils restent collés à ses paupières, fige son sourire béat et cette laque qui anesthésie ses neurones, elle tente de rentrer dans une robe moulante qu’elle portera, évidemment, avec des baskets à talons.

Je n’ai rien contre le maquillage. Certaines femmes sont absolument magnifiques maquillées mais, j’ai fait mienne la devise de notre grand-mère maternelle  » rien de mieux que la beauté au naturel » et, dans ma trousse de toilettes qui est toujours prête comme si j’allais partir en voyage, on y trouve bien peu de choses: un tube de rouge à lèvres, un mascara, de la terra-cota (en hiver, j’essaie de dissimuler mon teint d’endive) et toute une gamme de crayons pour les yeux. Même dans les très grandes occasions, je ne passe pas plus de cinq minutes à me maquiller et à me coiffer. Les filles adorent les Sephora et tous les autres temples dédiés à la beauté. Les odeurs de parfum y sont si fortes qu’il m’est difficile d’y demeurer plus de quelques minutes, au risque de m’évanouir.

Quand, le bac en poche, je suis entrée à Paris 2, notre père qui regrettait que je n’aie pas passé en septembre le concours de sciences-po -n’ayant pas eu de mention très bien, j’aurais du pâlir tout l’été dans une prépa- a jeté, amer, : » mes amis et moi n’aurons été bons qu’à engendrer des enfants qui vont étudier le droit à Assas! ». C’est sûr, j’offrais alors un profil très éloigné de celui de notre père qui, à dix-sept ans, intégrait l’école de la rue Saint Guillaume, y impressionnait professeurs et camarades par la puissance et la limpidité de sa pensée, travaillait dans l’établissement de sa tante et de son oncle, en échange d’une chambre de bonne, refaisait le monde la nuit, écrivait des vers « Chez Georges », au 11, rue des Cannettes, aux côtés de Boby Lapointe , mangeait des violettes sur les tombes du Père-Lachaise, votait PSU, crachait sur l’Armée et défilait pour l’indépendance de l’Algérie en défiant les forces de l’ordre. L’ENA et le corps préfectoral ont eu partiellement raison de ses engagements de jeunesse et de certaines de ses détestations!

A la fin des années quatre-vingt, notre père était navré de constater que, dans son entourage proche, tant de jeunes bacheliers s’inscrivaient en première année de droit à Assas. Nous aurions mené de front sciences-po et nos études de droit, il se serait montré moins sévère. Et nous, parents d’enfants nés dans les années 2000, qu’avons-nous engendré? Une génération qui n’ouvre plus un livre, quand bien même elle a pu adorer lire, dés qu’un smartphone entre dans sa vie. Une génération qui se nourrit d’applications, gagne des flammes, poste au minimum cinq selfies par jour, une story, déforme les traits de son visage, se passionne pour tous les faits et gestes de ses youtubeurs favoris érigés au rang de stars et se désolerait d’avoir raté un épisode d’une de ses émissions de télé-réalité préférées.

Ceci dit, tout n’est pas perdu! Samedi soir, j’avais réservé des billets pour une pièce de théâtre, l’Iliade adaptée par Pauline Bayle et sa troupe « A tire d’aile ». Une de nos amies avait eu la gentillesse d’accueillir Louis chez elle. Je ne pensais pas qu’Homère, même expurgé, pourrait capter l’attention de notre trublion. Hormis les passages où les personnages scandent la liste exhaustive des Grecs et des Troyens morts au combat, les filles ont vraiment adoré la pièce! Je savais que, jamais, elles ne se plongeraient dans la lecture du poème d’Homère. C’était une manière d’aborder ce texte vieux d’un temps que les moins de vingt ans peuvent difficilement connaître. Nous avons passé un excellent moment grâce à d’excellents comédiens, des ruptures comiques et une mise en scène tonique. La violence de la guerre était remarquablement bien exprimée. Je n’y ai pas pensé mais j’aurais du prendre le temps d’expliquer aux filles le point de départ de la guerre de Troyes: le choix par Paris de donner à Aphrodite l’une des pommes d’or du jardin des Hespérides et de se voir promettre la belle Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte.

A l’adolescence, nous avons tous eu tendance à ressembler à des mollusques refusant de se mettre en mouvement. Nos parents n’ont pas désarmé. Ils nous ont traînés comme de vulgaires paquets dans des musées, jetés dans l’obscurité de cathédrales gothiques ou d’églises romanes, suggérés de saines lectures, soumis à des milliers d’heures d’écoute de musique classique, jazz ou répertoire français. Ils nous ont torturés avec des pièces de théâtre plutôt classiques. Ils nous ont menés sur des sentiers de randonnée, donnés, alors, à notre insu, le sens de l’effort et du dépassement de soi. Notre père ajoutait à cette liste, des stations obligées dans des cimetières qu’il fréquentait assidûment pour avancer dans ses recherches généalogiques. A force de râler, nous avons fini par apprécier toutes ces richesses que nos parents avaient à coeur de partager avec nous et, un jour, nous nous sommes surpris, seuls, sans contrainte, à visiter une exposition, rechercher la sérénité d’une église, organiser une semaine de marche avec nos amis ou une sortie théâtre.

Nos jeunes adolescents sont exactement comme nous au même âge. Le temps que certains d’entre nous passaient devant l’écran d’une télévision, ils le passent devant une tablette ou un écran. Comme nos parents l’ont fait pour nous, il nous revient de les stimuler, de les arracher au confort facile de leur chambre et de leur donner de belles choses à voir, entendre, écouter, sentir et goûter. Point n’est besoin de vivre dans une grande ville ou d’avoir des revenus conséquents. Hier, pour une fois, je ne quittais Ar-Men pas trop tard. Il faisait très froid. Le soleil déclinait. Le vent balançait furieusement les branches du sapin. Les enfants sont montés dans la voiture et je les ai emmenés découvrir une pouliche, son poulain d’un an et son tout petit vieux de quelques jours, né albinos avec d’incroyables yeux bleus. Ils étaient enchantés!

Le bonheur est toujours à portée de la main!

Anne-Lorraine Guillou-Brunner

 

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