Samedi 2 janvier, les pneus de la voiture crissent sur les graviers mouillés. Il fait doux, exceptionnellement doux. Nous arrivons chez nous. La route a été pénible : une autoroute obèse de véhicules, de la pluie et, certainement, un terrible accident ayant très fortement ralenti le trafic en Bourgogne. Les enfants ont été d’une patience presqu’angélique qui leur a valu des compliments à l’arrivée. Notre Fantôme, lui, à l’arrière, comprimé entre les bagages, nombreux, la grue et le camion de pompiers de Louis, de splendides draps de bain trouvés sous le sapin pour renouveler notre stock de serviettes aussi rêches que la peau des mains d’une femme rompue à l’art des durs travaux ménagers, a été malade. Cet animal est merveilleux ! Il ne se plaint de rien. Quand on referme le coffre, il essaie tant bien que mal de compacter son ossature massive et sa puissante musculature dissimulées sous une fourrure dense. Nous sommes navrés de l’obliger à remonter dans le coffre, de supporter le contact d’un bout de moquette souillée que Stéphane a nettoyée du mieux qu’il a pu. Il plonge dans nos yeux ses prunelles brunes. Il a compris. Pas le choix ! Il reste encore deux heures de route !
La nuit enveloppe le plateau. Avant de sortir de la voiture que les enfants ont déjà quittée en poussant des cris de sioux, j’inspire profondément. Je sais ce qui m’attend : défaire les valises, séparer le bon grain de l’ivraie, mettre en route la première machine, ranger les chaussures, les jeux des enfants, trier mes papiers et, enfin, avec une joie profonde, décacheter lentement le courrier que notre aînée a extirpé des entrailles de la boîte aux lettes et dont la lecture me rendra si heureuse ! Mais avant cela, et après que j’aie mentalement biffé la liste des choses à faire et désormais derrière moi, je lasse mes chaussures de randonnée, m’arme de mon bourdon pyrénéen et offre à Fantôme ce qu’il attend depuis que nous sommes rentrés : une boucle autour de la maison. La nuit est épaisse. Elle n’est éclairée par aucun astre. Fantôme caracole en tête. Il est heureux ! Il a retrouvé son domaine et mille et une odeurs familières. Je ne suis jamais bien rassurée quand je marche ainsi seule, que le froissement des ailes d’un oiseau de nuit quittant son arbre me fait sursauter. Je longe la forêt. J’allonge mes pas. Fantôme disparaît. Je cours presque. Je discerne les silhouettes des pommiers aux branches desquelles quelques fruits sont encore accrochés. Fantôme revient. Maintenant, je suis à découvert, sur le plateau. Le vent est frais. Fantôme et moi sommes heureux de nous dégourdir pattes et jambes après ces six heures trente d’immobilité. Seules quelques rares points lumineux donnent de la couleur au plateau plongé dans l’obscurité.
Le temps a passé vite aux deux pendules de la cuisine. L’une marque l’heure française et l’autre, l’heure à Miami où vit ma sœur avec sa famille. Tout le monde est au lit. Les enfants ont insisté pour regarder la télévision mais nous avons tenu bon. Je me couche. Le paquet de lettres est posé sur ma table de nuit. La carte de l’une de mes filleules en villégiature dans le Doubs avec sa maman éclate de joie, de tendresse, de marches et de complicité mère-fille. J’ouvre délicatement la première enveloppe. Je trouve une magnifique carte de la Nativité écrite par la mère de l’un de mes « vieux » amis qu’étrangement, je n’ai jamais rencontrée mais avec laquelle j’ai nouée, par la voix et par l’encre, un lien d’affection sincère. Ensemble, nous partageons des choses simples, sans fioriture, comme les joies d’une mère et grand-mère heureuse de réunir une partie des siens pour Noël.
Je suis touchée de découvrir les bons vœux d’une merveilleuse personne, peut-être, à ce jour, pour moi, la seule dont on puisse dire qu’elle n’était pas, aux fonctions qu’elle occupait, « remplaçable » comme un vulgaire boulon sur une chaîne de production. La dame qui m’écrit est une artiste, une vraie, une de celles dont l’imagination n’a pas de limites et sait utiliser tout de qui l’environne pour créer. Cette personne a veillé sur nos enfants pendant de longues années à la garderie de nos deux écoles. Son départ a laissé un immense vide. Sa carte de vœux reproduit la toile d’un artiste allemand que je ne connaissais pas : « les enfants Hülsenbeck » de Runge Philipp Otto. Les trois enfants ont des têtes de poupons antiques. Ils forment une sainte Trinité colorée. Maintenant, je parcours la carte adressée par Mireille qui, elle, a pris soin de Victoire pendant ses trois années de crèche. Une personne pleine d’allant et de gentillesse à laquelle je continue d’envoyer des photos de sa petite protégée tous les ans. Je regrette que nous ne nous voyions plus le samedi matin au marché.
Je garde pour la fin la lettre de mon ancien professeur de philosophie dont je vous ai déjà parlée à plusieurs reprises. Je voudrais tant que 2016 soit non seulement l’année de la miséricorde mais aussi celle de nos retrouvailles, à Castres, dans le Tarn, ville de Jean Jaurès et du terrible vent d’Autan. Sa lettre est profonde, poétique. Elle me demande pourquoi je n’aime pas René Descartes qu’elle admire beaucoup mais pas autant que Montaigne. Dans quelques jours, je lui écrirai que je n’aime pas Descartes pour son « discours de la méthode », qu’à à dix-sept ans, je l’ai purement et simplement détesté. Contrairement à mon professeur de philosophie, je ne connais pas la vie de Descartes, quand le parcours d’un être, la lecture de son intimité sont autant de clés indispensables à une vraie compréhension de son œuvre. J’ai été choquée qu’on puisse parler d’animaux machines. Je n’ai pas accepté qu’on cherche à posséder la Nature ! Je n’ai pas toléré cette séparation violente du corps et de l’esprit, ce désir de dominer le corps, de le réduire à une mécanique.
Pourtant, c’est exactement ce que j’ai mis en œuvre pendant mes années d’anorexie. Comme il a été difficile de se guérir de cette maladie mentale encore si mal connue quand je l’ai traversée ! C’est une chance qu’en moi, la vie l’ait emporté et que je n’ai jamais atteint cet état de maigreur si grave qu’on n’en revient plus. Cette maladie qui est un suicide inconscient, une réponse à l’appel de Thanatos, un rejet du corps, de la sensualité, une quête sans limite de contrôle de l’esprit sur le corps, malmené, asservi, foulé du pied, un corps qu’on hait car on ne le voit jamais tel qu’il est. Du fin fond de sa maladie, nue, dans une lumière crue, face à un miroir, l’anorexique se découvre des rondeurs à la Botero, vision insoutenable d’un corps encombrant quand, en réalité, ses os saillent de toutes parts, qu’il flotte dans ses vêtements, qu’il devient comme l’un de ces malheureux rescapés des camps de la mort dont la vue a fait naître les sculptures de Giacometti. Si l’anorexique se désincarne farouchement, se détourne des nourritures terrestres, il se nourrit de connaissances. Il travaille sans relâche et jugule ses angoisses par une pratique obsessionnelle du sport. Ses grands yeux dévorent son visage anguleux. Il est triste, désespérément triste. Un grand feu intérieur le dévore tandis que la passion de la vie se meurt. A ce jour, mon mari ne m’a peinte qu’une seule fois et je regrette un peu que cette toile traduise cette détresse que je viens de décrire, cet état dépressif dans lequel l’être ne se reconnaît plus dans ce qu’il est, ce qu’il advient. Il se cherche Il est perdu. J’aurais tant aimé qu’il me peigne à la manière de Frida Khalo avec des fleurs dans les cheveux, un vêtement haut en couleur. Ce tableau aurait dit l’amour de la Vie.
Mon professeur de philosophie m’écrit souvent jeter au panier les lettres qu’elles avaient commencé après s’être relue. Je lui suggère de ne plus le faire, d’avoir confiance dans le jaillissement du sentiment et de la pensée. J’ai mis des années à accepter de me relire. Qu’il s’agisse d’un poème, d’une composition, d’une lettre, d’une nouvelle, j’ai souvent écrit d’un seul jet, poussé par un instinct puissant, débordée par les mots dévalant « schuss » et buttant sur la main pas assez rapide pour accoucher d’eux. Le mari de notre professeur de philosophie qui nous enseignait l’histoire et la géographie nous exhortait à jeter nos effaceurs d’encre, à n’écrire que lorsque la pensée serait juste et claire. L’effaceur est à la pensée de l’élève ce que le numérique est au photographe moderne. Autrefois, quand il fallait développer des photos, que les tirages de très bonne qualité étaient chers, le photographe ne se précipitait pas pour saisir une scène. Il attendait « La » scène !
Maintenant que j’ai lu mes lettres, j’éteins la lumière. Je me demande ce qui se passe dans la maison quand nous n’y sommes pas. La poussière, lentement, se dépose sur les meubles. Les branches du joli petit sapin, triste de ne pas voir son pied honoré par les cadeaux déposés le soir du réveillon de Noël, s’affaissent. Il pleure des aiguilles que je retrouverai jusqu’à l’été prochain sous le canapé et les tapis. Pendant notre absence, les santons de la crèche se sont-ils promenés ? Les rois mages se sont-ils déplacés pour se recueillir au-dessus d’un berceau encore vide ? A l’étage, les indiens se sont-ils jetés à l’assaut du bateau des pirates ? Les chevaliers du Moyen-Age, las du confort spartiate de leur château, se sont-ils couchés dans les petits lits douillets de la maison de poupée ? Les pirates, eux, ont-ils tentés une excursion au Far-West ? Les poupées de Victoire se sont-elles révoltées contre leur petite maîtresse qui ne leur accorde plus un seul regard ? Autant de questions que je me pose à chaque fois que nous partons.
Le 22 décembre, nous arrivions dans le Gard pour y célébrer Noël entre une grand-mère et une mamie. Comme toujours, nous retrouvions la bonne et vieille maison de Pont avec la même joie et, pour des raisons de logistique, j’étais heureuse de dormir dans « ma » chambre, une chambre où le vert domine. La chambre qui a abrité mes rêves, absorbé mes peines. Une chambre que je ne retrouvais que le temps des vacances avant que mon mari et moi, au retour d’un tour du monde, sans toit ni emploi, nous ne nous y installions quatre ans. Cette maison était devenue une maison de vacances depuis la mort de notre arrière-arrière grand-mère, Louise. Située au dernier étage de la maison, en retrait, ma chambre a quelque chose d’un phare. Cette chambre a été mon premier Ar-Men. Dans toutes les maisons que nous avons habitées, sauf à Paris et en Martinique, ma chambre a toujours été la plus reculée, la plus détachée des autres pièces et le vert, la couleur dominante.
Après la canette apportée de la Dombes par une belle-mère, apprêtée et farcie deux heures durant par les bons soins d’une mère, recousue par les doigts d’une fille végétarienne et tant appréciée au déjeuner de Noël, la Nativité chaleureusement fêtée lors de la veillée, l’humour corrosif du Père polonais, les paquets ouverts, le champagne bu, les nouvelles promenades le long du Rhône inscrites dans la mémoire des semelles des chaussures, un dîner si chaleureux partagé avec Virginie et Jacky dans le souvenir de leur voyage au Vietnam, nous sommes partis pour Marseille dont nous ne connaissions que les quais du port et quelques calanques découvertes par la mer, à une époque où nous n’avions pas encore d’enfant. C’est Louis, notre benjamin, qui rêvait d’aller à Marseille. Depuis un appartement situé entre le Vieux-Port et le quartier Noailles, nous avons arpenté la ville et ses quartiers. Ma vision de Marseille n’était pas celle de Pagnol ou de Raimu mais plutôt celle de Robert Guédiguian dont j’avais adoré le « Marius et Jeannette », tourné dans le quartier de l’Estaque et sorti en 1997. Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Louis Darroussin y étaient merveilleux. Nous n’aurons pas pu aller nous promener du côté de l’Estaque. Trop loin.
Nous avons beaucoup aimé les rues épicées et les marchés bruyants de Noailles, les coupoles en mosaïques de style romano-byzantin et les ex-voto de Notre-Dame-de-la-Garde, les ruelles escarpées et la Vieille Charité du quartier du Panier, les fresques murales du cours Julien, Malmousque avec son Pharo, son anse des Catalans, son fort d’Orient, son vallon des Auffes et sa plage des prophètes, le fort Saint-Jean et le MuCEM dont la visite, très pédagogique, permet d’appréhender les spécificités du monde méditerranéen (l’agriculture autour du blé, de l’olive et de la vigne), l’apparition des trois grandes religions monothéistes et de la citoyenneté. Grâce au MuCEM, je n’oublierai plus jamais les noms des sept merveilles du monde : la pyramide de Khéops, les jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus, le temple d’Artémis, le mausolée d’Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d’Alexandrie.
Nous avons mis à profit le seul jour de vrai beau temps pour aller en voiture jusqu’à Callelongue, départ du parc national des Calanques. Nous avons marché jusqu’à Marseilleveyre, calanque où nous avions déjeuné, autrefois, dans une des institutions marseillaises, « le Belge » d’une assiette de spaghettis bolognaises qui, excitée par un coup de Mistral, s’était envolée pour se retourner entièrement sur le torse de Stéphane. Notre Stéphane dont le flegme est désormais légendaire avait tiré sa chaise jusqu’à l’eau et avait fini son déjeuner après avoir mollement cherché à se défaire de ce petit bout d’Italie maculant sa poitrine ! « Le Belge » était fermé. Nous avons pique-niqué les pieds dans le sable, le visage offert aux doux rayons du soleil. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés devant le parc Borély. Céleste et Louis sont allés faire de la barque sur la rivière et Victoire a sillonné les allées sur un kart.
C’est avec Christelle et Fabien et deux de leurs trois enfants, Gabriel et Augustin que nous avons assisté à un splendide coucher de soleil depuis l’anse des Catalans, découvert Malmousque, lu la carte du « petit Nice », l’établissement trois étoiles de Gérald Passédat, bu un verre dans un café improbable du port et nous sommes régalés d’un couscous inoubliable dans un restaurant situé cours Julien. Si nos amis n’étaient pas rentrés, nous aurions réveillonné ensemble et aurions réussi à attendre que sonnent les douze coups de minuit pour nous souhaiter une bonne et heureuse nouvelle année. Mais, le 31 décembre, après que les enfants aient absolument tenu à dîner Mac Do et que Stéphane et moi ayons réchauffé des plats achetés chez un traiteur libanais, nous étions au lit à 22h30 ! Nos enfants étaient effondrés devant l’incapacité de leurs parents à veiller ! Le 1er janvier, nous regagnions le Gard, la bonne et vieille maison de Pont. Dans la voiture, cela sentait bon les épices, l’ambre et les savons de Marseille. Il me semblait que ce séjour avait servi à revisiter les présents apportés par Melchior, Gaspard et Balthazar à l’enfant-Jésus ! Nous avons partagé avec une maman le traditionnel déjeuner du premier jour de l’année, jour de l’anniversaire d’un papa décédé depuis presque dix-sept ans. Nous avons pu retrouver Farida, Nicolas et leurs enfants Liam et Noah autour de la première galette des rois et les écouter nous faire le récit de leur magnifique voyage à Madagascar en juillet dernier.
Celle qui vous écrit est au nombre de ceux qui ont du mal à quitter une année pour s’installer dans une autre. Chaque fin d’année est comme une petite mort dont on doit vite faire le deuil pour se relancer dans une nouvelle aventure. Chaque année qui se termine est une année en moins, une année qui ne reviendra plus. C’est pourquoi je fixe de manière indélébile les meilleurs des moments d’une année en les écrivant. Quand nous sommes rentrés chez nous, j’ai demandé aux enfants ce qu’ils avaient le plus aimé de leur année passée. La réponse de Victoire a fusé : son séjour en Vendée avec sa classe en juin. Pour Céleste, c’était les quelques jours passés avec sa grand-mère maternelle en pleine canicule à Sceaux à la fin de l’année scolaire et, bien sûr, tous les moments vécus avec ses amis sous la tente plantée dans notre jardin en juillet, les vacances dans les Cévennes Sandrine et Jean-Pierre, Zoé et Achille, la semaine finistérienne avec Nelly et Xavier et Nawofen, Lucian et Mané, un week-end à Paris en décembre avec Soline, Pierre, Clémence et le lion de Belfort et une après-midi d’accro-branche seule avec sa sœur. Après que Céleste ait terminé, c’est Louis qui a pris la parole pour dire qu’il avait tout aimé comme sa grande sœur mais que s’il avait pu fêter son anniversaire le samedi 21 novembre comme c’était prévu, cela aurait été son plus beau souvenir. Devant les sautes d’humeur de notre fils et ses refus d’obéir, nous avions décidé de différer sa fête d’anniversaire. Louis est heureux : samedi 9 janvier, il aura tous ses amis autour de lui. Ils sauteront à qui mieux-mieux dans le trampoline, combattront à coups de peluches, s’amuseront avec les jeux en bois fabriqués par des amis qui habitent à deux pas de la maison et résoudront les énigmes du jeu de piste que son papa, aidé par ses deux sœurs, aura imaginé pour eux ! Céleste n’a pas évoqué sa profession de foi et Victoire sa communion.
S’agissant du meilleur souvenir, Stéphane, lui, a rappelé notre semaine de ski fin mars, dans le Queyras, depuis Saint-Véran. Personne, ce soir-là, n’a pensé à me demander ce que j’avais préféré de l’année écoulée. Sans l’ombre d’une hésitation, cette semaine à la montagne avec les grandes sorties le matin avec Fantôme si heureux dans la neige de printemps, les pique-niques avec les enfants face au soleil le long des pistes de ski de fond et les nuits durant lesquelles Fantôme se mettait à battre de la queue sur le parquet de la cuisine dès que l’une de ses brebis bougeait ! Dans ma liste des souvenirs, je glisse deux très belles marches : l’une dans les Cévennes avec deux amis face au mont Aigoual et la seconde avec Stéphane dans le massif de l’Estérel depuis la maison de mon oncle et de ma tante. Les deux grandes réunions autour de la profession de foi de Céleste et la communion de Victoire et, enfin, le ballet « joyaux » vu avec les filles, une amie et une de mes filleules.
Depuis que ma vieille pomme a rendu l’âme, que je suis contrainte de quitter mon Ar-Men pour écrire mes chroniques sur une autre grosse pomme que je partage avec mes deux filles, le travail est plus difficile ! Je dois, à chaque fois, refaire du rangement sur le bureau, rouvrir ma session et oublier tout cet espace qui m’environne, faire abstraction de ce sentiment de vide que j’éprouve dans cette pièce immense en comparaison de mon bureau où flottent le soir les parfums et les silences, les respirations et les silhouettes de mes patients.
Chaleureuse et lumineuse année 2016 ! Que Dieu et votre bon sens vous gardent des grincheux, des aigris, des envieux et des dominants ! Le bonheur est là, en nous, en l’autre. Sachons le reconnaître, lui sourire et lui ouvrir les bras !
Anne-Lorraine Guillou-Brunner