Au quatrième jour du printemps, mes yeux s’ouvrent à Anchorage, Alaska. Depuis cette relecture forcée de « l’appel de la forêt », le Grand Nord me suit. Je suis hébergée par un couple silencieux. Je dors sur le canapé du salon. Je peux me servir dans leur réfrigérateur. Mais, je me nourris essentiellement de pop-corn. A manger tout ce maïs, vais-je devenir une poule ? Dans quelques jours, je pars. J’ai trouvé à m’embarquer sur le « Long-Lining », un palangrier pour la morue noire. A bord, je serai la seule femme. Je vais pêcher, évider les poissons. Mes bottes glisseront dans le sang maculant le pont du bâtiment. Mes doigts se couvriront de gerçures. Mes mains seront comme des battoirs, durs, insensibles au froid et au sel. Je pourrais m’étriller sous la douche, l’odeur de la morue noire ne me quittera plus. Les hommes finiront par oublier que je suis une femme. J’aurai gagné l’estime du « Grand marin ».
Au quatrième jour du printemps, mes yeux s’ouvrent à Saint-Germain-des-Prés, petit village du Loiret, situé à dix kilomètres de Montargis et à cent-vingt kilomètres de Paris. La pendule indique 5h45. Dehors, les oiseaux célèbrent les premières lueurs du jour. L’Ouanne coule, paisible, et les truites ne savent rien de Schubert ! Le vent du Nord est tombé. Enfin ! La terre, martyrisée par une agriculture intensive, est craquelée telle la peau d’un vieil éléphant exposé sa vie durant à la morsure des rayons du soleil africain. Si je voyage, si je m’extraie de ma campagne courageuse face aux dernières attaques du froid, si je quitte le plancher des vaches, les épandages aux odeurs chimiques, si je m’offre des escales imaginaires, c’est par la magie d’une lecture ou le pouvoir de mon imagination. C’est l’écrivain Catherine Poulain, grande voyageuse et authentique pêcheuse, qui me conduit à Anchorage, me fait dormir sur un sale canapé défoncé et me nourrit de pop-corn !
Voici deux jours, encore, c’est à Bagdad que vous m’auriez trouvée. Pour ce faire, vous auriez été contraints à un grand voyage dans le temps passé. J’étais à Bagdad au treizième siècle avec le célèbre poète Rûmi et Shams, le plus célèbre derviche itinérant du monde musulman. A cette époque, Bagdad était une ville rayonnante, l’une des capitales de l’islam avec Le Caire et Cordoue. Elle accueillait un grand nombre de réfugiés fuyant l’armée mongole du terrible Gengis Khan. J’apprenais « Les principes de base des mystiques itinérants de l’islam ». Shams les avait rassemblés et ils composaient « Les Quarante Règles de la religion de l’amour ». Des règles qui ne pouvaient être appliquées que par amour. L’une de ces règles me parlait tout particulièrement. Elle disait : « La voie de la Vérité est un travail du cœur, pas de la tête. Faîtes de votre cœur votre principal guide ! Pas votre esprit. » Une autre des quarante règles résonnait également beaucoup en moi : « Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu ».
Grâce à « Soufi, mon amour » de l’écrivain turque Elif Shafak, j’ai assisté à la rencontre entre Rûmi, le poète, et Shams, le derviche. J’ai vu leur amitié se nouer, leurs âmes s’unir. J’ai entendu Rûmi pleurer la disparition de Shams assassiné, certainement, par l’un des fils, jaloux de l’affection unissant son père au derviche. Inconsolable, Rûmi va instituer le sama, danse giratoire sacrée des derviches tourneurs soufis Mevlevi. Dans le sama, la musique et la danse permettent d’atteindre un état d’ivresse spirituelle intense passant par l’oubli de soi et l’extinction dans la présence divine.
Mais, régulièrement, Elif Shafak me faisait quitter Bagdad pour la ville de Northampton, siège du comté de Hampshire, dans le Massachusetts. C’est à contre cœur que je laissais Rûmi et Shams pour rejoindre Ella Rubinstein, épouse et mère, âgée de quarante ans et s’ennuyant ferme dans son quotidien. Ella dont la vie est bouleversée par la découverte du soufisme et qui, enfin, apprenant à se laisser guider par son cœur s’ouvre à l’amour.
Qu’est-ce qui, à un moment ou à un autre, bouleverse notre vie, nos certitudes, les chemins que nous nous étions tracés ?
En ce qui me concerne, les déménagements successifs, la dépression chronique de notre père au retour des Antilles en 1978, sa mort prématurée inéluctable en 1999, la rencontre improbable entre deux êtres si différents mais unis par la même liberté au pied du Sacré-Cœur, l’adieu à Paris, un tour du monde, de longues années d’isolement forcé à la campagne, l’abandon de la voie universitaire, ma formation de sophrologue sont ces moments précis qui ont chamboulé ma vie, mes certitudes, le chemin que je m’étais tracé. Une fois que tout est dépassé, transcendé, digéré, on ne peut rien regretter. Les regrets sont comme les cendres. Ils ne permettent jamais au feu de repartir.
Pendant les années les plus difficiles, les années d’isolement à la campagne sans mari, ami proche, famille et métier, j’ai souvent repensé à cette image que nous avions choisie, Stéphane et moi, lors de la préparation au mariage. Quand tous les autres couples avaient opté pour des photos typiquement publicité « Ricoré », nous avions pris un cliché en noir et blanc représentant un couple d’alpinistes, encordés l’un à l’autre, faisant l’ascension d’une montagne. Nous étions bouddhistes sans même le savoir puisque nous prenions toujours la voie la plus escarpée pour atteindre le sommet. Il faut dire qu’un grand nombre d’obstacles se dressaient devant nous et que, souvent, nous avons essuyé des orages terribles dont on sait le danger mortel en montagne.
Le tour du monde a résolument changé mon regard sur le monde, ma façon d’être au monde. Comme j’ai aimé voyager sans contrainte de temps, passer de l’Amérique à l’Asie, de l’espagnol à l’hindi, de l’Atlantique au Pacifique, de la Cordillère des Andes à la chaîne himalayenne, des ciels cristallins de la Patagonie chilienne à la plage de Palolem à Goa, des Andes au Panama, des beautés sauvages et contrastées de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande à la poésie tragique de l’Argentine.
Pendant mes années d’isolement, j’ai suivi le précepte de Gandhi en voyageant autour de moi-même pour dépasser mes peurs, me fortifier, trouver les ressources pour redéfinir un chemin professionnel. Maintenant, l’envie des voyages et des ailleurs revient. Mon imaginaire a été marqué par la lecture de Loti, les carnets de voyage de Delacroix, les poèmes de Baudelaire et la musique tzigane.
Je rêve de repartir. J’aurais aimé voyager à bord d’un cargo. J’aimerais, à nouveau, monter dans un avion. Comme j’aime ce moment, depuis le tout premier vol pour la Martinique quand j’avais cinq ans, où l’avion prend de la vitesse, que le dos est plaqué contre le siège, que les roues avant quittent la piste, bientôt rejointes par les roues arrières et que l’appareil continue sa course vers le ciel.
Stéphane, lui, va repartir. Cinq ans, maintenant, qu’il avance sur ce chemin qu’il s’est choisi et dont il a pavé, avec courage et persévérance, chaque espace. Au début de sa grande aventure, il ne savait pas que le chemin le conduirait à Alexandre Yersin avec lequel il partage cet amour profond pour le Vietnam. Alexandre Yersin s’est éteint le 1er mars 1943 à Nha Trang. C’est le 20 juin 2015, à Monaco, que le « Yersin », navire de voyage et de recherche né de la passion de François Fiat pour la mer et de l’excellence des chantiers Piriou de Concarneau, a été officiellement inauguré. Armé de dix-huit membres d’équipage et pouvant accueillir dix-huit passagers, le « Yersin » a été conçu pour pouvoir naviguer dans toutes les mers du globe, y compris en zones polaires et dans les régions protégés. Tout a été mis en œuvre pour que la trace laissée par le bateau sur l’environnement soit la plus faible possible.
Voici cinq ans, quand, avec son ami et associé, Pierre Malherbe, Stéphane a créé le « Somewhere Club », il ne pouvait pas savoir que son aventure passerait par ce bateau exceptionnel et son propriétaire, François Fiat.
Le « Yersin » va faire de moi une femme de marin. La femme qui reste à quai, avec ses enfants contre elle, secoue son large mouchoir blanc, sourit quand le navire quitte le port et rentre avec les siens quand il est devenu un point minuscule se détachant à peine sur la ligne d’horizon. C’est pourquoi, hier, dans la librairie, alors que je venais acheter « en attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut car les histoires de familles « horscadre » me touchent toujours et que j’avais été séduite par la ressemblance entre l’auteur et John Scott Fitzgerald, son côté « oldfashioned », je suis repartie avec « le Grand marin » de Catherine Poulain. Moi aussi, j’allais embarquer. Ce ne serait pas sur un yacht mais sur un palangrier. Il ne s’appellerait pas « Yersin » mais « Long-Lining ».
Je pars! Promis! Je vous enverrai une carte postale!
Anne-Lorraine Guillou-Brunner
On trouvera bien le moyen de repartir à 2 … ou à 5!
j ‘ai lu quelques chroniques , ce n’est pas un guide de survie à proprement parlé, parfois une critique sociale d’une vie à la campagne avec pour moi le sentiment d’avoir deja entendu ces propos dans la bouche d’une fille rigolote il y a 15ans mais peut etre que pour elle la campagne image d’epinal version foret de Rambouillet etait trop differente d’une campagne peri urbaine avec activité, dans la maniere de penser , dans le rapport à l’autre et surtout la campagne a fondamentalement changée ( j’ai supprimé le pavé que j’avais écrit) … , et detail ultra important il y a des imprécisions sur la méthanisation ( c’est vrai ce n’est pas tres important) je reviens toutefois sur la notion de guide de survie evoqué plus haut car parfois le milieu a l’air assez hostiles…
oui en fait ,j’ai lu ou parcouru quelques pages de chroniques, parce que j’ai bien aimé le style, parce qu il y a des trucs rigolos, ou poignants, parce que la 1ere gorgée de bieres et autres minuscules plaisirs ca me parle , comme les madeleines distillées ci et là
du cour je vais peut lire les nouvelles
bonne continuation
Cher Cedric, un grand merci pour votre commentaire qui m’a fait plaisir et sourire. En vous lisant, il m’a semblé que nous avions pu, déjà, échanger au comptoir d’un café ou à sa terrasse autour d’un café, d’un kir ou d’une bière de Mars. Vous avez raison, il ne s’agit plus d’un guide de survie. Le mode « survie » est passé. A présent, je vis cette campagne jour après jour et, hormis les engrais et les pesticides (j’y tiens!), je l’aime cette campagne au gré des quatre saisons et des caprices du vent du nord. Bien sûr, Paris me manque et me manquera toujours. C’est une question d’énergie, une sorte de besoin fondamental que ressentent certains êtres à vivre les doigts dans une prise électrique. Mais, avec le temps, j’ai appris à vivre l’énergie autrement. Mais, rien à faire, une ville qui ne dort jamais, les rames du métro qui se mettent en branle à 5h00, la chaleur des cafés, la diversité, cela me manque! Dans une grande ville pleine de vie, il est plus facile de nourrir son imaginaire, de donner du corps à des personnages. A la campagne, le rapport à l’écriture passe par une approche contemplative et un imaginaire puissant. La campagne a profondément changé. Paris, aussi! Je serais heureuse que vous lisiez mes nouvelles. Je vous souhaite un agréable week-end pascal! A bientôt. Anne-Lorraine
Pour Stéph. Ne sois pas inquiet. Si tu pars sans moi, sans nous, nous te suivrons depuis les champs sur une mappemonde et, à ton retour, tu feras rêver les enfants avec des récits merveilleux. En attendant, il faut que je trouve un grand mouchoir blanc!
sachez-le je ne bois pas de café
pour les pesticides et les engrais ….je plaide en verifiant le ratio aujourd’hui coupable a 40% , ratio evidemment a ponderer d’une approche systemique sur le fait que les modes de productions sont bien souvent consequence des modes de consommation et non l’inverse…mais bon je progresse , l important c’est aussi ou on va
pour le vote FN à la campagne je plaide non coupable , disons que pour des agriculteurs ou un chasseurs on me considere de gauche au minimum et pour des sensibilités de gauche plutot a droite ou pire , peut etre que ca me preserve comme dirait desproges d’etre hemiplegique
je lirai sans doute par curiosité, parce que j’aime les nouvelles, c’est ce qui m’avait redonné envie de lire , mais il faut trouver le livre , et avec le printemps trouver le temps
sinon je trouve ca vachement bien d’ecrire,je n’ai jamais vraiment osé , et me relire et voir autant de fautes m’exaspere, j’essaie de tenir un p’tit journal de bord à moitié grimoire pour mes enfants, ce sera ma plus belle oeuvre inevitablement
j’essaierai vos nouvelles mais je n’essaierai pas les doigts dans la prise electrique
et plus tard dans quelques mois ou l hiver prochain je vous en donnerai des nouvelles, des nouvelles
Alors, nous n’aurions pas pu partager un café. Reste encore le kir et la bière de mars. Je ne bois pas de bière mais j’aime bien l’idée qu’elle puisse être de mars.
Si c’était à refaire et envisagE sous l’angle de la santé, je ne serais pas venue vivre dans la région Centre, grenier céréalier de l’Europe. Notre maison est cernée par d’immenses champs et les valses d’épandages sont nombreuses. Le matin, quand, avec ma grosse boule de poils, je pédale à travers champs, il me semble, parfois, passer à hauteur de Feyzin…Nous avons renoncé à avoir un potager.
Je milite pour un changement profond de nos habitudes alimentaires. Je ne consomme plus de produits carnés. Je me méfie du bio. J’essaie de faire preuve de bon sens. Mais, quand, ici, je vois l’état des terres, cela me rend bien triste. J’espère que les consciences s’éveilleront, que nos enfants et les enfants de nos enfants retrouveront le respect de la nature qui les entoure et les nourrit.
Ecrire pour les siens, n’est-ce pas là la plus belle des écritures?
A cet hiver, peut-être.
Cela dit j arrête sinon je vais continuer ( a écrire sans arrêt ) mais avant d arrêter je vais continuer pour comprendre
Pas de potager? Car trop de traitement , pas de bio car méfiante , donc pas de légumes ??
Tout est relatif parmi les régions exposées aux pesticides c est un bon choix. il faut choisir une region céréalière c est moins risqué que la champagne la Gironde les côtes du Rhône et leurs vins le Limousin et ses pommiers , le val de Loire de Rhône avec maraîcher et arboriculteur , le nord et ses pommes de terres
Une fois évacuées les zones à haut risques , dans les zones céréalières il faut prendre les zones a plus faible potentiel qui de fait traitent moins et sans risque de me tromper gatinais , comme toutes les gâtines de France sont à faible potentiel gâtine voulant dire terre gâtée ( dans le sens pas gâtée) ce n est donc le pire des choix , apres bien sur les alpes le Cantal les causses de l Aveyron ce n est pas pareil
Quant à l état des terres si par exemple « craquelée » comme ce printemps , est un qualificatif de l état médiocre des sols , ce n est pas un bon critère
Enfin je suis sur que papillonnante dans la campagne vous avez bien trouver un agriculteur papoteur
Écrire pour les siens …j ai rêvé de trouver caché dans un grenier , un livre en croûte de cuir avec l histoire des miens , j ai gardé de ma grand mère son cahier de prières pour guérir , et de mon grand père en fouinant j ai trouvé une sorte de relation épistolaire avec un historien local , ce grand père que j ai peu connu s intéressait entre autre à l histoire des hameaux ou ma famille a vécue chose que j ignorait Ils étaient un peu taiseux les miens… Alors je laisse de moi , et ce que j aurai aimé trouver …
Et je n ai jamais vraiment compris ce que cela pouvait changer qu elle soit de Mars ou de juillet mais c est plaisant de penser qu elle est différente parce de Mars et pas de Vénus…
Rêver de trouver, dans un grenier, un livre en croûte de cuir rempli de formules magiques (de la bonne magie, blanche), d’anecdotes sur sa famille, de recettes, cela serait merveilleux. Ce livre en croûte de cuir vous l’écrivez en vous nourrissant du recueil de prières pour guérir de l’une de vos deux grands-mères et de la relation épistolaire d’un grand-père parti trop vite avec un historien local. L’histoire des hameaux, c’est passionnant! Si, un jour, vous en avez le temps, essayez de lire l’introduction de « l’identité de la France » de Fernand Braudel. C’est magnifique! La lecture de notre pays au travers des pierres que les hommes utilisent pour faire les toits des maisons.
L’agriculteur papoteur, en effet, je le connais. Il exploite les terres qui sont sous nos fenêtres et s’étendent à perte de vue. Il a de faux airs d’Harrisson Ford dans « Indiana Jones ». Sa femme me dit que ses coups de sang sont terribles mais quand nous nous voyons nos échanges sont à la fois riches et drôles. Pour la gâtine, vous avez raison. Ici, la terre a souffert de 15 jours de vent du nord. Les agriculteurs attendent l’ouverture du droit à l’irriguation fixée au 1er avril. Les tuyaux sont prêts. Une année, Philippe avait semé sur une parcelle du trèfle incarnat. C’était magnifique! Ce qui est pour nous le plus terrible, ce sont les effluves de la cuve de méthanisation qui nous pollue plusieurs kilomètres à la ronde. On ne peut même plus aérer les chambres.
Je me méfie du « bio » car il y a beaucoup de mensonges autour de cette filière. Je mange des légumes, ceux que je prends au marché de Montargis, un marché qui m’a déprimée longtemps après celui de la ville de Pont-Saint-Esprit en Gard rhodanien. Maintenant, je l’aime beaucoup car j’y aime les gens qui viennent y vendre leurs produits.
C’est souvent un métier qui décide d’un lieu de vie. Le Queyras et le Finistère sud m’auraient plu. Toute la famille de mon père est originaire du Finistère. Là-bas, bien sûr, il y a les exploitations porcines et les algues vertes mais l’océan est magique et, le soir, dans la lande, on rencontre des druides et des korrigans! Du côté maternel. on a un petit berceau originaire du Queyras. C’est une région magnifique! Entre l’océan et la montagne. mon coeur ne sait que choisir. Ce grimoire depuis quelle belle région de France l’écrivez-vous? Je vous souhaite une agréable journée. Cela fait exactement 45 minutes que les oiseaux chantent le jour naissant. Fantôme, notre berger australien m’attend pour sa première grande sortie!
je me souviens plus jeune de « parisien » ( entre guillemet car cela tenait parfois du sobriquet , parfois encore aujourd’hui , et c’est meme un qualificatif comme si un parisien pouvait etre identique a un autre parisien et que le fait d’habiter une meme ville si vaste en faisait une sorte de classe sociologique …) , c’est ce qui a changé le plus pour moi dans ma campagne , des parisiens venaient ici pour etre heureux , le week end dans leur residence secondaire aujourd’hui rares sont les parisiens a s’installer , on trouve des « rurbains » qui viennent dormir à la campagne souvent juste parce que c’est moins cher et tout ca pour finir planqué derriere une haie de thuyas maudissant cette tondeuse voisine qui a midi et une minute tourne encore en mepris du reglement et montre en main on vient vous prouver qu’il n’est plus midi depuis maintenant 1min50s oui midi c’est midi …malheureusement c’est contagieux , moi meme je finirai je le pense misanthrope
bref c’est pour ca que le guide de survie de la parisienne m interessait , j’aimais bien l’idée de lire ce que c’etait 25-30ans apres, fondamentalement ce qui differait un parisien d’un local , c’est qu ‘un parisien n’y connaissait rien à l’agriculture et du coup c’etait plus facile de parler avec des gens qui n « y connaissent rien qu’avec des gens « locaux » qui croient connaitre parce que l arriere grand pere etait agriculteur
je me souviens de ce Roland , parisien braillard , un peu grande geule et tres grand siffleur qui venait sur la petite route allant chez ma grand mere , c’etait une epoque ou l’on vivait encore les portes ouvertes , on entendait presque au meme moment, le moteur de sa vieille estafette bleu porte ouverte sans ceinture et le sifflement qui faisait que ma grand mere l’appelait le rossignol , il venait prendre un demi douzaine d’oeufs boire un verre de rouge , papoter une demi heure ou 1 heure ,c’etait le temps ou on avait le temps
ou de Robert , ce cadre parisien , peintre a ses heures , grand amateur de cigares , tres grand amateur de whisky , trop grand amateur de whisky et de cigares … assez distingué mais pas pretentieux
ou de ce Michel aux milles vies restaurateur un peu partout , un peu pirate ,a moitié titi parisien
ils confiaient leurs clefs à mes parents mes grands parents , on jetait un coup d’oeil a leur maison en passant , on verifiait leur congelateur apres un orage….et il nous donnait pour l un une bouteille de whisky pour d’autres des cadeaux de leurs lieux de vacances
comme quoi l’arrivée de « parisien » c’est aussi une chance pas forcement un choc
Vous avez raison de vous méfier des généralités comme celle qui chercherait à enfermer tous ceux qui vivent à Paris sous le terme de « Parisiens ». Il y a autant de Parisiens que de quartiers dans Paris. A vrai dire, je ne suis pas « Parisienne ». J’ai décidé un jour que Paris serait ma ville. Depuis que je suis née, j’ai vécu un nombre incalculable de déménagements. Je connais la France assez bien tant ses villes que ses campagnes et même un de ses DOM, la Martinique. Une partie de la famille de ma mère vivait à Paris mais cette famille était en partie lorraine et gardoise. C’est parce que j’ai souffert de l’ambiance confinée des petites villes de province que j’ai adoré Paris. Quelle joie de se fondre dans la foule quand on aspire à l’anonymat et de redevenir une personne en particulier dans les quelques rues de son quartier. A la campagne. ici, j’ai vraiment souffert d’isolement, à ne pas confondre avec la solitude. A Paris, dans les immeubles où j’ai vécu, on ne se sentait jamais isolé. On se croisait à la boîte aux lettres, aux poubelles. On se prêtait des oeufs ou de la farine. On portait les courses d’une personne âgée. Ici. j’aurais pu mourir cent fois dans l’indifférence générale. A notre arrivée. on nous a collé l’étiquette » Parisiens » mais on ne savait rien de nous! Nous arrivions du Gard. Mon mari avait grandi dans un petit village de l’Ain. Je vivais telle une nomade depuis ma naissance. Notre voisine, une authentique dame d’ici est une sorcière. Elle nous déteste. Tous les ans, on a droit à la sortie autour de la haie mitoyenne qu’elle souhaite que nous taillions au ras du grillage…
Ce matin, vers 7h30, j’ai vu Philippe mon agriculteur papoteur. Il finissait de nourrir Rosalie, la truie sauvage, les chèvres et les moutons. Les agneaux que j’aimais tant sont partis à l’abattoir. Ils n’avaient pas peur de Fantôme. J’aime beaucoup Philippe. Il prépare un de ses champs, celui qui est sous nos fenêtres, au maïs. Sa femme et lui sont de belles personnes.
J’ai beaucoup aimé la description de « vos » parisiens. Votre Michel m’a fait penser à un monsieur que j’ai bien connu. Il tenait une crêperie rue Bréa, dans le 6ème arrondissement à Paris. La crêperie s’appelle toujours « le vieux journal ».
Je suis heureuse de cet échange mais je ne sais toujours pas où vous vivez, quelle campagne est la vôtre. Je vais enlever « le guide de survie d’une Parisienne à la campagne ». Grâce à vous!
les authentiques dames d’ici …. je me demande parfois ce qu’il se cache derriere la carapace , je ne serai pas surpris d’y trouver une nostalgie d’une vie d’avant ou petite fille , les rues de son village etaient animées parce que les gens vivaient justement la porte ouverte , allaient dans un des 7 ou 8 bistrots jonchant une rue principale et si finalement elle n’ avait pas été si differente de vous …. l’effort d’imagination est trop important ? …
finalement, je ne sais pas tout a fait comment on reagit a une modification si rapide de la vie , des evolutions qu’aucune autre generation n’avait connu, il y a sans doute une certaine violence , a voir les types d’habitats modifiés , les relations humaines tres differentes , la poussée de la société de consommation, les campagnes se transformer….enfin je ne justifie pas , je reflechis en miniscule
pour repondre à la question » quelle campagne est la votre? » la votre
Je ne pense qu’il faille s’aigrir parce que le monde dans lequel on avait ouvert les yeux a changé, que ces changements nous bousculent et qu’on ne les comprend pas. Ce qui me rassure, c’est que la dame qui nous tient lieu de voisine est désagréable avec tout le monde: les gens d’ici comme les gens d’ailleurs. Finalement, je ne lui en veux pas. J’ai même de la peine pour elle. Très souvent, les gens méchants sont des gens malheureux. Avant que nous n’en fassions l’acquisition, notre maison appartenait à un couple habitant l’Essonne. Leurs enfants étaient devenus des parents. Aucun ne semblait avoir envie de garder la maison. Le monsieur avait des problèmes cardiaques et le couple a dû se résoudre à la vendre. La dame était très triste. Elle adorait le jardin dans lequel elle s’était beaucoup investie. J’ai gardé les plans réalisés par un paysagiste à sa demande. Avant de devenir une maison de campagne, elle avait été une étable. Délaissant sa palette, ses couleurs et ses toiles, mon mari y a travaillé plus de 9 mois (une grossesse). Il avait à coeur de lui redonner sa nature. Il a retrouvé les poutres dissimulées sous de la frisette. Il a fait d’une maison de campagne, une maison principale.
Pour revenir à certaines personnes nés dans cette partie du Loiret, n’ayant presque jamais bougé, je ne leur en veux pas. Même si les scores du FN dans notre petit village si blanc et si chrétien (mais si peu pratiquant!) me rendent triste. J’ai eu cette chance de bouger sans cesse, de devoir m’adapter en permanence à de nouveaux lieux, de nouvelles personnes, de nouveaux accents. Je ne sais pas celle que je serais si cela n’avait pas été le cas.
Serions-nous voisins?
non nous ne sommes pas voisin, encore que je connaisse le lieu dit ( mais je ne l’ai jamais aimé) , pour y payer un loyer a une authentique dame d’ici, rituel annuel ( je ne suis pas vraiment en desaccord avec la globalité, toutefois pour avoir vu a l’evocation du passé des yeux qui brillent et y avoir entendu des tranches de vie pas ininteressante, je le modere ) , pour y travailler parfois , pour y avoir encore de la famille qui passe rarement ( une « parisienne » comme je l’ai entendu de la bouche de quelqu’un , Parisienne qui est bien plus historiquement du dit lieu que la plupart mais c’est un detail )
sinon je ne sais pas trop par quel truchement ni via quelle arborescence dans ma recherche je me suis retrouvé là .
j’ai assez de respect pour les gens qui redonnent vie a ces vieux murs , qui s’y on tend bien l’oreille doivent résonner de quelques rires et eclats de voix, et aussi pour la somme de travail car c’est ce que je fais en ce moment , à nouveau
je ne veux pas me lancer dans une analyse du vote FN , en tout cas je doute fort qu’il se limite a une sorte de petit village blanc chretien un peu xeno , les mecanismes sont à la fois simples voir simplistes chez les uns et complexes chez d’autres , entre journal tv, religion , etranger, crise economique , defiance politique , le sentiment d’abandon, le manque d’espoir je ne crois pas me rappeler qu’il y a 15 ans ou 20 ans de tels scores arrivaient , aussi avec le renouvellement de population et de generation on ne peut pas tout expliquer par l’entre-soi, j ai l’impression que la liste est longue, et quand on se trouvera avec des com-com gigantesque voire une agglo a 100 000hts , avec une fiscalité locale qui explosera bientot ou les services rendus seront moindre et une vision economique comme celle de paul Jorion qui ne me semble pas aberrantes font que ce n’est je crois que le debut de forts soubresauts
je n’ai jamais trouver grand chose de chretien à la population meme la frange pratiquante ( j ai failli dire surtout) , sinon il faut me rappeler ce que charité, aimer son prochain comme soi meme ..etc…signifient
Vers quatre, cette nuit, le train du sommeil m’a fait descendre dans une petite gare au milieu de nulle part. J’ai entendu les portes se refermer et j’ai vu le train s’éloigner. J’aurais aimé qu’il me garde encore et que ma nuit se poursuive bercée par les vibrations du train roulant sur les voies. Je me suis assise sur un banc. Il n’y avait absolument personne. Deux chats feulaient. La lune n’était plus si ronde. Je me suis recroquevillée sur moi-même car j’avais froid. J’ai attendu longtemps, deux heures, avant qu’un nouveau train entre dans la petite gare et que je sois autorisée à monter. Maintenant, je suis levée. Fantôme et moi sommes partis nous promener. La campagne était humide et calme. On a vu des chevreuils. Pourquoi toujours défaire ce qu’on avait fait…le regroupement des communes nous fera perdre beaucoup. Ici, de nombreux services basculent à Courtenay. Quand on est arrivés ici, bientôt 11 ans en septembre, il y avait une poste, une pharmacie tenue par Colette, grande voyageuse, une épicerie. Ils ont disparu mais d’autres commerces ont ouvert et notre maire depuis la nouvelle élection, un ami, super dynamique a obtenu au prix d’un bras de fer épouvantable avec les vieux maires de communes plus importantes, l’ouverture d’une maison de santé. En ce bas monde, rien n’est jamais parfait. Alors, sachons porter notre regard sur les bonnes choses. Joyeuses Pâques!
merci, c’est deja tard pour vous le souhaiter
porter son regard sur les bonnes choses … votre filtre est un peu rose le mien doit etre un peu gris, je vous jalouse un peu pour tout dire
je me souviens avoir rencontré une fois guerrisseur voyant …il me dit ce jour « vous avez un don , enfin je le perçoit comme ca » et de me demander » n’avez vous pas l’impression de voir les gens comme ils sont sans meme les connaitre? » il continua sur ce sujet mais j’etais deja dans mes pensées , un don ou le pire des defauts …
quelques années plus tard , je suis allé chez une dame adepte des fleurs de bach , et de psychologie parallele et d’un peu d esoterisme , qui me demanda alors si parmi les gens que je rencontre ce ne sont pas leur defauts qui me sautent aux yeux
je n’ai evidemment aucun don , mais j’ai effectivement cette impression là ,que les defauts des gens me sautent aux yeux, je ne sais pas trop pourquoi, je sais qu’à la mort de ma grand mere , mon monde sans doute trop cotonneux a un peu basculé , j’ai pris conscience de chose que j’ecoutais aussi mais je n’entendais pas vraiment, j’ai entendu dire et médire , j’ai observé , j’ai beaucoup observé les gens et invariablement on retrouve des mimiques des details quelques mots qui rappellent des attitudes des comportements connus …. enfin tout ca merite sans doute une bonne psychothérapie , encore que là encore il faille faire le tri , j’ai compris que la base de bon nombre de psy c’etait l’ecoute empathique et que ca se limitait a ça ( je n’ai rien contre je pense aujourd’hui que ca doit regler plus de 80% des cas de leur patientele) , je n’ai pas compris pourquoi certains s’entetaient à faire de l’ecoute empathique sans y mettre de l’empathie surtout quand c’est si visible
enfin bref… abordant la psychologie, une chronique citant un medecin, m’a rappelé un souvenir , de mon medecin (je lui est conseilllé de lire la maladie de sachs) , chez qui je me rappel avoir passé une heure de consultation dont 45min juste a parler de ses reves d’artistes italiens , de mur en brique de pays montées de ses mains, de ses soucis , de ses craintes d’avoir raté un diagnostic, avec des jours bien plus heureux que ses nuits, je crois que c’etait le meme
je m’interroge toujours ,si ce qui est bio vous rend mefiante, si vous ne faites pas de potager a cause de traitement voisin, quels genres de legumes mangez vous au marché?
qu’en est il du polar félin? est ce que l’accusation un peu outranciere de je cite « vieux reflexe paysan » s’est revelée exacte ?
Tout le jour, un vent, furieux, a soufflé sur le plateau. Les tiges de blé naissant ondoyaient. Des vagues se levaient sur les mares. Des averses brutales succédaient à des passages d’un soleil triomphant. Hier soir, j’ai admiré le plus incroyable arc-en-ciel que j’ai jamais vu. Il me semblait être passé de l’autre côté du miroir et je m’attendais à rencontre, au choix, le lapin blanc ou le magicien d’Oz.
Vous dîtes voir chez les êtres le côté sombre. C’est un peu comme l’histoire du verre à moitié vide et du verre à moitié plein. Après avoir enseigné le droit civil à l’université et avoir consacré plus de dix ans de recherches à l’éthique médicale, je suis devenue sophrologue, une sophrologue analytique et pédagogique. J’ai hésité entre le métier d’analyste et celui de sophrologue. La sophrologie l’a emporté car, grâce à elle, j’ai réussi à dépasser des souffrances ancrées dans le corps, souffrances auxquelles l’analyse n’avait pas accès. On ne devrait jamais dissocier le corps et l’esprit.
Quand on demande à un thérapeute pourquoi il a choisi de soigner les âmes et les corps, on découvre une histoire personnelle complexe avec des proches en souffrance. C’est mon cas mais il y a une autre raison. Mon père possédait un degré d’empathie remarquable. Il était l’autre. Il entrait en lui. Il ressentait toutes ses souffrances. Il devinait aussi ses noirceurs. Ce don, car c’en est un, l’a beaucoup fragilisé car l’empathie se faisait compassion. Il m’a légué ce don de ressentir l’autre par des capteurs invisibles. Je sens l’autre avec mes tripes et, ensuite, vient le temps de l’approche analytique. J’ai dû apprendre à vivre avec. Où que je me trouve, les gens viennent à moi et me parlent car si je suis une vraie causante (par opposition à taiseux), je sais écouter.
J’ai foi en l’Homme. De la même manière que j’ai adoré permettre à mes étudiants de se donner à fond, de croire en eux, de ne jamais baisser les bras, je suis si heureuse de voir un patient ou une patiente relever le menton, redresser le dos, dépasser ses angoisses, ses douleurs physiques, porter sur sa vie passée, présente et à venir, un regard clair. Le pardon est la clé de beaucoup de choses.
J’ai beaucoup aimé la maladie de Sachs et, hier soir, je suis allée voir « médecin de campagne », film remarquable. Je voulais être médecin. En passant par le droit et l’éthique médicale, je suis devenue une sophrologue en sabots.
Je ne sais pas quel est votre âge mais si vous mettez de la passion dans la restauration de votre maison, écrivez avec amour une sorte de grimoire à vos enfants, vous ne pouvez pas aller vers une forme de désenchantement. Pour nos enfants, nous incarnons la foi dans l’avenir, la croyance dans un monde dans lequel tout est possible. Vous aviez pour votre grand-mère une profonde affection. Vous surprenez-vous à mettre vos pas dans les siens?
S’agissant du marché, j’aime tous les légumes et tous les fruits sauf les fruits exotiques ce qui peut étonner quand on sait que j’ai passé quatre années d’enfance en Martinique. Je prends autant que possible des produits de saison. J’adore les bettes, les côtes comme les feuilles.
Ce matin, j’ai rencontré « mon » agriculteur paopoteur. Il s’étonnait de nous voir Fantôme et moi braver ce vent diabolique.
Wild is the wind, c’est sur cette si bouleversante chanson de Nina Simone que le film « médecin de campagne » se termine. Je pense qu’il devrait vous plaire.
Je vous souhaite une bonne nuit. A bientôt.
je n’avais jamais rencontré avant mon amoureuse, quelqu’un qui aimait les bettes , vous voila donc deux sur Terre
en fait ce qui m’interroge c’est que manger des legumes de son potager meme avec un voisin qui traite c’est moins pire que des legumes du marché directement traités non? sauf s’ils viennent du marché mais de Yorick
Je vous admire pour votre foi en l’Homme, j’ai moi meme bien evidemment foi en l’Homme mais seulement en certains , ce qui m’inquiète c’est la proportion infime de gens dont j’estime qu’il m’amene à la conclusion que oui l humanité n’est pas a desesperer, et ce qui m’inquiete c’est que souvent je les trouve ailleurs dans d’autres contrées, ce qui m’inquiete c’est comment de petit être naissent innocent et en viennent plus tard a ne plus tolerer les differences, et comment la société de consommation fabrique ineluctablement des enfants, des ados et des adultes frustrés
vous qui bravez les tempetes, ca ne vous a pas etonné qu’a 3 gouttes de pluies , le dessin animé deviennent systematique à l’ecole? je reve d’enfants qui fassent la revolution , battent le pavé , pour pouvoir sauter dans des flaques …. bon du coup rien d’etonnant, qu’en passant de l’autre coté de l’allée centrale, en poussant ce portail roulant vert ils deviennent « homme sandwich » pour walt disney, puis pour nike,( je ne suis pas fondamentalement anti société de consommation , j’aimerais que les cibles ,car c’est le bon terme, soient plus agées)
comme je trouve triste que dans une ecole en plein coeur de petit village , une ecole a l’ancienne avec de tres grandes grilles, ecole ou j’ai usé mes pantalons , et meme sans doute ,une fois rapiécés,usé les genouillères ( epoque ou l’on reparait plutot que changer) je passe pour arriéré peut etre a me demander pourquoi il n’ y a plus de cuisiniere derriere les fourneaux, pourquoi des conseillers apres avoir fait renové la cuisine ont trouvés fabuleux de servir des plats industriels, conseillers qui pourtant pour une partie ont été ( ou leurs enfants) cheris des plats de la « mere Rameau », je reste persuadé de ne pas etre arriéré mais je trouve ca dingue que de travailler des produits locaux , et que d’avoir un cuistot aux manettes ce soit un mouvement qui viennent des villes , j’en veux un peu à ceux que j’appel la generation pavillon
je discutais avec une jeune ecolo en campagne ( pas à la campagne) de l’exemple de mouans sarthoux, la mairie avait decidée de mettre a disposition un lopin de terre , d’installer un jeune maraicher bio pour fournir la cantine comunale je crois avec succés, et je me demandais pourquoi dans les campagnes on est pas capable de faire ca , un maraicher , qui peut faire atelier pedagogique pour l’ecole , qui peut etre l’occasion de faire du lien intergenerationnel en invitant des retraités volontaires voulant transmettre de leur savoir ,de leur histoire , combien savent que l’angle du St germain est en quelques sortes une creation allemande , qu’un char a longtemps troné pres du dit lieu ou les chats disparaissent ou disparaissaient peut etre ,qu’un jour il n y eut plus qu’un habitant dans tout ce village…
est ce que je vais vers une forme de desenchantement, je crois que j’en ai deja une part en moi ( je me trompe ou c’est en train de devenir une consultation), je crois que le monde bascule , qu’on change de paradigme , je crois depuis des années que l’on va vers quelque chose de difficile, mais ca ne me pousse pas a desenchanter mes enfants ( heureusement) , parce que je crois sincerement qu ‘ apres-demain sera mieux que demain, ils sont entourés de bienveillance , auront tout le temps necessaire pour garder leur innocence découvrir le monde …. en commencant par sourire en saluant nos contemporains, ca change tellement les rapport humains
j’ai aimé de ma grand mere sa bienveillance, ce contact avec sa main et ses prieres chuchotées quand elle nous guerissait, j’aurai aimé guerir les gens, avoir ce don et cette impression qu’il n’y avait en elle que de l’amour envers moi et mes freres
j’ai beaucoup aimé les mots de mon beau pere, qui lors des obseques de sa mère parlait d’ elever ses enfants, au sens de les amener plus haut ( on ne parle pas de competition , mais bien d’esprit)
bonne journée
Votre message me parvient alors que je finis de préparer une sorte de jardinière de légumes avec des carottes, des courgettes et des petits oignons blancs. Dans une vraie jardinière, on trouve des petits-pois frais. J’ai toujours aimé cuisiner. j’ai hérité cela de ma grand-mère maternelle et de mon père. Tous deux étaient incapables de suivre une recette à la lettre. Ils inventaient. Ils étaient libres dans leur façon de cuisiner et c’était toujours délicieux!
Votre grand-mère vous cuisinait-elle à vos frères et à vous des plats qui sont partis en même temps qu’elle? Ma grand-mère nous préparait des beignets de carnaval que j’adorais. Après sa mort, en mai 2008, ma mère a voulu m’en refaire…mais ce n’était pas la même chose. Ce n’était pas notre grand-mère qui les avait préparés. C’est mon père, mort en mai 1999, deux mois avant que je me marie, qui m’a appris le marché: l’échange avec les gens, les blagues, le choix des produits, l’écoute, prendre son temps comme les produits ont pris le temps de pousser.
Sur le marché, à Montargis. il y a au moins deux vrais producteurs mais je vais souvent acheter mes légumes et mes fruits au banc turc car c’est une famille charmante et ensoleillée et que leurs produits sont beaux. Nous avons une AMAP mais elle est à 12 km de la maison par des chemins tortueux et, le soir, en semaine, il n’est ps rare que je finisse mes consultations à 20h00.
Je suis heureuse que votre amoureuse et moi partagions ce goût pour les bettes. C’est si bon! Je n’ai pas réussi à convaincre nos trois enfants. Mais, ils aiment le potage fait avec les fanes des radis. Je partage votre colère s’agissant de la manière dont nos enfants sont nourris dans nos écoles. ici, c’est pareil pour l’une des deux écoles: société de restauration collective, plats en barquette réchauffés et, les enfants ne trouvent pas cela bon! Avant de démissionner pour s’occuper de ses gîtes, c’est la femme de « mon » agriculteur papoteur qui régalait les enfants avec des petits plats préparés avec amour.
J’ai en horreur EuroDisneyqn ou du moins l’idée que je m’en fait est peu attractive: du monde, des files d’attente…Nous sommes sans doute des parents indignes car nous n’y avons encore jamais conduit nos enfants. Heureusement, une de mes amies, elle, y va en moyenne une fois par mois, voire deux et elle a la gentillesse d’y conduire nos filles. Notre fils, lui, ne connaît pas encore ce monde merveilleux (?). J’ai beaucoup aimé les vieux dessins animés comme Bernard et Bianca, Merlin l’enchanteur. les 101 dalmatiens, la belle et le clochard et j’aime beaucoup l’univers des dessins animés japonais. Le château ambulant est mon préféré.
Je pense que vous pourriez vous aussi guérir vos proches comme le faisait votre grand-mère.
Le train du sommeil m’ayant une nouvelle fois abandonné cette nuit, j’en ai profité pour écrire ma prochaine chronique que je mettrai en ligne ce soir ou cette nuit.
Passez une agréable après-midi.
comme pour le medecin, nous parlons evidemment de la meme ecole
passerons nous par eurodisney? je le crains, enfin ils commenceront par regarder des Miyazaki
je n’ai croisé aujourd’hui que des gens qui avait mal dormit cette nuit
ma grand mère faisait des choses simples facilement reproductible , évidemment personne n’a jamais reussit a imiter une simple salade de tomate, pourtant a 12 ans j’ai compté le nombre de cuillere d’huile , de vinaigre , jaugé a l’oeil le sel, pris le meme saladier , la meme cuillere en bois ….non rien à faire ca n’avait pas le meme gout
vous n’avez ce printemps aucune raison de ne pas faire de potager…bon courage
C’est triste comme le goût de certaines choses s’en va en même temps que ceux qui nous les préparaient. Sans votre grand-mère, la salade de tomates (c’était des tomates de son jardin?) ne peut plus être la même. Je pense que vous devriez utiliser le livre de prières de votre grand-mère et guérir vos proches. Je sais que cela va marcher.
S’agissant du potager, je veux bien recommencer. Je n’ai pas oublié la joie des enfants de déterrer les carottes et les radis et d’aller couper une salade avant le repas. Nous avions voulu planter trop de choses. Nous n’y connaissions rien et, cette année-là, il avait plu beaucoup, un été épouvantable. On entendait que les tomates avaient la maladie. La bouillie bordelaise n’avait rien pu contre la maladie. La terre est très mauvaise, bourrée de silex.
Avez-vous lu des livres de Pierre Rabhi? Le potager extérieur renvoie au potager intérieur. C’est une image que je « travaille » avec mes patients.
La fin de ma prochaine chronique devrait vous faire sourire. Elle sera en ligne ce soir. Il faut encore que je l’illustre. Je vous souhaite une bonne fin de journée.
j’ai lu meme si pour moi la lecture sur ecran est compliquée et j’ai trouvé ca complexe , c’est riche comme recit avec des references que j’ignore ( je chercherai à l’occasion ca ne peut pas faire de mal) , des digressions qui me destabilise , enfin je ne sais pas si ce sont vraiment des digressions quand des changements de sujets reste somme toute dans la logique de deroulement du recit, enfin ca donne un certain rythme , mais ca desoriente le petit lecteur que je suis
en preambule je n’ai jamais vraiment fait de potager donc mes souvenirs sont ceux de potager tirés au cordeau, ceux de mes parents de mes grands parents ils ont une certaine logique si on s’en tiens a des aspect pratique et de production , si je devais faire un potager , je crois que je reflechirais permaculture , association d’especes , pourquoi penser qu un potager reussit sont des carottes en rang, l’association d’especes est toujours un bien pour destabiliser des insectes, limiter la contamination des maladies bien sur ca complexifie la recolte , 2 carottes par ci , 1 poireau par là , ca peut aussi avoir un certain charme
je penserai aussi jachere, mais une jachere productive , pourquoi ne pas demander quelques graines de trefles incarnat a votre voisin , c’est une legumineuse un plante qui fixe l’azote de l’air dans ses racines , voila de l’engrais pas tres cher pour l’annee suivante, une tres belle fleur et des butineuses contentes ( et quand on attire les abeilles , elles vont polliniser les courges etc…pour de meilleurs rendement)
pour moi le jardin traditionnel est rébarbatif il veut dire beaucoup de travail , si je devais toujours faire mon potager je penserai paillage , au pieds des tomates une bonne couche de paille , de foin ( toujours chez votre voisin amateur de mouton) ou des tontes de pelouses ( l ideal des tontes de pelouses legerement sechées retounées pour ne pas qu’elle composte et chauffe) , le paillage limite le desherbage l’arrosage et c’est une belle couche d’humus pour l’an prochain , l’année suivante garder les feuilles tombées a l automne et tout mettre sur le futur jardin
je ne suis pas contre le paillage plastique notamment pour les fraises
des tomates pas malades je crois la protection d’un plastique ( type serre) pour eviter les contaminations par la pluie change la donne en terme de maladie , ca ne change rien au gout , les tomates sans gout sont en hydroponie , donc hors sol, ce n’est pas toujours flagrants pour tous les legumes mais pour les tomates si ( evidemment des salades de tomates de jardin)
un petit carré de jardin peu changer tres vite , meme avec des sols dur a silex , on peut choisir de travailler le sol et retirer au fur et a mesure les cailloux ou les laisser …. beaucoup de matiere organique par exemple du fumier de chez votre agriculteur papoteur fera toujours du bien l ideal c’est de le mettre l hiver et de laisser les lombrics travailler
a votre place je chercherai quelques liens cybernétique sur le jardin sans travail du sol , sur la permaculture , les associations d’especes ,le paillage , la ferme du bec hellouin ….
j ai ecouté pierre rabhi , son recit sur le petit colibri , un peu agriculteur et beaucoup philosophe , j ‘ai lu dans un autre registre manasabu Fukuoka et je regrette de ne plus entendre jean marie pelt sur france, les mimetismes, les solutions du monde animal et vegetal sont surprenantes
concernant ce livre de prieres , je crois ne pas etre assez croyant , j’ai lu le dictionnaire de l’impossible de Van Cauwelaert, ca m’a posé des questions sur le pouvoir de l’esprit , sur une force superieure je n’ai pas de reponses …. avant de vraiment m’appropier ce carnet je dois rendre visite à ma grand mere , je n ‘ai plus mis les pieds dans ce cimetiere depuis son enterrement en 1996 , ce jour là j ‘ai tenu bon, j’ai ravalé mes larmes pendant la ceremonie je ne regardais personne de peur de trouver un regard, jusqu’au moment ou devant la sepulture une dame que je connaissais peu a mis sa main sur mon epaule et m’ a dit » tu as perdu quelqu’un là » , c’est a ce moment précis que j’ai pleuré , j’avais 16ans et c’etaient des sanglots d’enfants , ceux qui font de grosses larmes qui roulent sur les joues , ceux qui font suffoquer , ce qui encore en ce moment me tire quelques larmes
bonne soirée
Les enfants sont couchés. Ils ont joué au loto des odeurs avant d’aller au lit, Depuis qu’ils sont petits, je leur lis des histoires, une à chacun. J’aime raconter des histoires, ce moment de tendresse et de calme passé dans le lit de chacun. Parfois, je suis si fatiguée que j’ai du mal à repartir. Ils savent tous lire maintenant. Céleste a 12 ans et demi. Victoire en aura 11 dans quelques jours et Louis en a 8 et demi mais je leur raconte toujours des histoires.
Ce sont onze années qui nous séparent. Cela fera onze ans que nous nous sommes installés ici en septembre 2005. Vous restaurez votre maison comme mon mari l’a fait quand il avait votre âge. Je vous remercie pour tous vos conseils pour le potager. J’ai demandé aux enfants s’ils seraient heureux que nous en ayons un à nouveau et ils étaient ravis!
Certaines personnes ont de don de faire que le barrage des émotions cède. C’est brutal mais cela fait du bien. C’est mauvais de garder ses larmes. Quand notre père a été incinéré, 3 ans après que votre grand-mère ait été enterrée, je n’ai pas versé une larme. Je ne pouvais pas. Nous avons « animé » le temps de la crémation ma soeur et moi et cela dure longtemps…Je n’ai pas pleuré par les yeux. J’ai pleuré par ma peau. J’ai tant et tant transpiré que de l’eau coulait dans mes chaussures. Je n’avais jamais vécu une telle chose. Dans ma famille maternelle, on n’a pas le droit de se montrer fragile, de montrer son chagrin. Il faut être digne!!! Quelle bêtise! J’envie les personnes qui pleurent au moment où elles en ressentent le besoin. Comme vous pleurez ce soir à l’évocation de votre grand-mère car elle est partie trop vite, que le manque est là. Comme j’ai pleuré hier car j’étais triste et fatiguée et que mon âme était reliée à un être que je savais malheureux. Votre grand-mère est partout tout autour de vous. Elle n’est pas forcément dans ce cimetière. Les cimetières sont des lieux pensés pour ceux qui restent pas pour ceux qui s’en vont de l’autre côté de la porte. Une très belle prière amérindienne et animiste le dit si bien. Ne soyez pas triste. Elle est là. C’est vous qui la faîtes vivre et la foi n’est pas forcément religieuse. Bonne soirée et encore merci pour le potager. ps: Delvaux est un peintre belge que j’aime beaucoup. un univers onirique.
je n’ai pas de sous titre pour vous, mais je peux vous dire ce que je ressent au travers des quelques chroniques lues .Un coté cheminement , voyage , chemin de vie, chemin de traverse , ballades au long des routes , ballades litteraires chemin spirituel … un coté bonbon madeleine ,feu de bois , sepia, argentique vinyles, super8
sur certaines de vie familiale on s’attendrait presque a entendre une voix off commenter genre nouvelle vague
bonne journée
Le marathon du mercredi après-midi prend fin. Mon bureau est plein de feuilles coloriées et de feutres. Je vous remercie encore pour vos bons conseils pour le potager et un nouveau sous-titre pour le blog. Ce n’est pas facile d’en trouver un. J’ai aimé toutes les pensées que la lecture de quelques chroniques vous a inspirées. Je pense que dans le sous-titre, il y aura sophrologue en sabots. Je consulte avec des sabots. Je les aime beaucoup. Ils sont maintenant passablement abimés comme les godillots du paysan peint par Van Gogh. C’est ma soeur qui me les a rapportés de Suède. Notre grand-père breton allait à l’école en sabots par des chemins creux qui, l’hiver, devenaient vite angoissants. J’ai eu des sabots petite fille. Dès que mes patients sont passés en mode « conscience modifiée » je les enlève et glisse mes pieds sous mes fesses. Les séances me prennent ma chaleur et mon énergie. Si mes patients sont bien au chaud dans le sac de couchage qui garde en lui l’emprunte d’une partie de notre tour du monde, je n’ai qu’une sorte de plaid bleu ciel ayant appartenu à ma grand-mère maternelle. Je voulais écrire mes chroniques mais aussi les lire. Cela rejoint votre idée d’une voix off. Mon travail a toujours énormément reposé sur ma voix. Quand j’enseignais et maintenant car elle est mon « outil » pour emmener les êtres dans la détente, les faire voyager. On voyage beaucoup ici. Je vous souhaite une agréable soirée.
conscience modifiée sous entend que vous pratiquez une sorte d’hypnose?
j’ai consulté pour la 1ere fois un hypnothérapeute dans les années 99-2000 , avant j’avais fait, enfin essayé deux seances d’hypnose dite classique ou j’avais tres bien dormi ce n’etait pas vraiment le but mais j’aimais bien cette psychologue c’est la seule d’ailleurs que j’ai bien aimé, je choisi systematiquement des femmes (oui il doit bien y avoir une raison), apres je lis les noms, je repense aux lieux de consultation si je les connais , et là c’etait mon 1er choix mon meilleur choix , j’ai pensé que lorsque l’on s’appel Tamar Bydlowski et qu’on consulte dans une vieille baraque , ca ne pouvait que me convenir, j’ai osé lui demander si elle avait lu tous ses livres derriere elle , parce que ca sautait aux yeux que la reponse serait positive, pas livre en cuir aussi neuf qu’a leur achat , des couvertures fines , martyrisées pour certaines, mal empilés
j’avais lu quelques trucs que l’hypnose ericksonienne et ca m’interessait de tester , les professionnels ne courant pas les rues a cette epoque, j’ai du choisir un homme , bon il eu pour avantage par rapport aux autres de s’appeler Mariolle …. je me suis retrouvé dans un lotissement , une deco qui personnellement ne me relaxe pas , et un type à la carrure d’un bon boxer ou d’un pilier de rugby, assez brut de decoffrage mais finalement assez plaisant il m’ a dit en 2 ,3 seances si on y arrive pas c’est que je ne peux rien pour toi , mais d’autres pourront….en fait rien chez lui ne m’inspirait , sauf un truc dans son regard quelquechose entre la gentillesse, la certitude, la confiance, je crois que c’est lui qui m’a donné envie d’etre hypnotherapeute plus que tout autre forme d’aide aux autres, je n’ai bien sur jamais transformé cette envie …. les autres praticiens ne furent que deconvenues, une femme qui m’a fait un genre de regression sous hypnose dans ce qu’on aurait donné pour un cabinet de dentiste desaffecté , d’une blancheur immaculée digne d’une clinique ou d’un laboratoire, le dernier on aurait dit un professeur , petit bouc, petite lunette , petite veste en tweed, jolie causeuse rouge pour ses patients placé juste a coté de la porte ( pour fuir?) porte largement ventilé par l’exterieur , est ce que l’etat d hypnose est compatible avec l’etat de congelation? bref je n’ai pas osé lui demandé s’il avait lu tous les livres de l’imposante bibliotheque couvrant tous les murs ….
je me demande si dans le gatinais on ne parle pas de claboter , faire claquer ses sabots
je me rappel de la façon dont parlais ma grand mere dont parle encore mes parents mon oncle , un francais avec quelques mots d »ici , le temps s’abernaudit il va tomber des acadiaux , , ca a surpris notre premier garçon quand une fois je lui ai dis tu cahules, il a répété ca a sa grand mere et etait tres content d’etre compris ( cahuler pour dire tousser cela va sans dire pour une bouelle qui a passé plus de 10 ans ici )
bonne soirée
J’ai beaucoup aimé le récit de vos aventures dans les cabinets thérapeutiques! Votre première thérapeute avait l’air vraiment d’être une bonne personne. La sophrologie a évolué depuis les années 60 et maintenant le patient est dans un état de pleine conscience, de conscience modifiée qui est induite par la détente très profonde tout le corps depuis la tête jusqu’aux orteils en passant par les muscles, les nerfs et les organes. Quand le patient atteint cet état de conscience modifiée, il garde toujours le contrôle des choses. Il peut à tout instant ouvrir les yeux, se lever, s’exprimer. Bien sûr, il arrive que les patients aient des micro sommeils. Ils décrochent mais reviennent très vite car il appartient au sophrologue d’y veiller. Comme la conscience s’expanse, elle n’offre plus de résistance. C’est alors que le vrai travail s’opère pour lever des angoisses, se préparer à vivre certaines situations. On travaille la conscience au présent, avant d’aller dans le futur et de revivre des moments passés. Pour un grand nombre de personnes le passé peut être effrayant. On ne l’aborde que lorsque les patients ont assez repris confiance en eux. Depuis que j’ai commencé à exercer, j’ai imaginé de nouveaux protocoles. Mon imagination est, pour moi, une ressource extraordinaire. Je fais vraiment du sur-mesure. J’ai, pour Milton Erickson, une incroyable admiration. J’aurais adoré être son disciple. Déjà, il était médecin. Quand j’ai suivi mon analyse à Paris, je suis allée frapper à la porte d’un psychiatre-psychanalyste qui avait été à Sainte Anne, le scripte de Lacan. Elle n’était pas lacanienne pour autant. C’est elle qui m’a révélé mon don: celui d’avoir un inconscient capable de se connecter naturellement à l’inconscient de l’autre. Elle m’a expliqué que c’était fréquent chez les bébés qui avaient été exposés à un ou des parents dépressifs. c’est cette capacité à se connecter à l’inconscient de leur parent fragile qui, sans doute, leur avaient permis de vivre et de ramener le parent du côté des vivants. Donc, Erickson était médecin. Il était un thérapeute pragmatique. Ce n’était ni un gourou ni un mystique. Quand j’ai suivi ma formation, j’ai été choquée de constater que les formateurs cherchaient à prendre le contrôle de leurs élèves…quelle horreur! Cette posture est malheureusement très fréquente dans beaucoup d’écoles. Toujours ce besoin de domination! Erickson voulait vraiment que les patients aillent mieux Il recevait chez lui. Il n’avait pas peur d’ouvrir son univers. Sa seconde femme prodiguait des conseils à des patientes, notamment vestimentaires. Erickson était un homme profondément bienveillant. J’essaie de travailler comme lui. Je reçois dans notre maison. Je parle de moi, de mes enfants. Je ne suis pas ce thérapeute distant qui laisse l’autre seul face à lui-même. Il faut aimer ses patients, vraiment, pour les aider! C’est, je pense, une des clés de la réussite! Si vous en avez le temps, je vous conseille la lecture du livre du Dr Dominique Megglé « Erickson, hypnose et psychothérapie ». C’est passionnant. Rien ne vous empêche de devenir hypnothérapeute. Plus on avance en âge et meilleur on est. Le Dr Ferrière qui m’a suivie à Paris et que je vois de loin en loin pour échanger quand j’en ai le loisir et parce que j’aime toujours autant pousser la porte de l’immeuble de la place de la Nation, monter dans le petit ascenseur jusqu’à l’étage des chambres de bonne, pousser une autre porte, celle de son cabinet, retrouver cette odeur indéfinissable et m’asseoir dans « mon » fauteuil, près de l’une des deux fenêtres, me disait qu’elle mourait dans son cabinet comme Molière sur scène! Je comprends très bien ce qu’elle veut dire. Je ne connais rien au patois gâtinais. Ils sont rigolos ces mots. Dans la famille de mon père, ils parlaient tous le breton. Il faudra que je m’y mette un jour. Bonne journée. Kenavo!
oui on a le desavantage d’etre a proximité de Paris, et sans doute d’avoir des patois trop proche du francais officiel ciment de la nation et cætera , j’envie toujours un peu ceux qui sont plus loin bretons provencaux basques avec de vrais identités » naturelles » , et j’en veux a napoleon je crois d’avoir scindé les regions naturelles sans doute diviser pour mieux regner, l’Est du loiret est historiquement plus proche du Senonais ( Sens) de la Puisaye que de l’Orleanais mais ca n’a d’importance sans doute que pour quelques uns comme moi, je vis administrativement dans le Loiret je m’y fais
je me souviens d’avoir lu un vieux livre (de redresseur de tort) ou était precisé debut 1920 « Taller , n’est pas francais, ne dites pas d’un fruit qu’il est tallé, dites qu’il est meurtri » je dirai sans doute toujours d’un fruit qu’il est tallé ou coti , d’un enfant qu’il est acharge ( turbulent) , qu’arcander c’est avoir eu un travail penible, et meme si je n’utilise plus bouelle , je me souviens toujours de ma grand mere disant de fille ou de femme qu’elles etaient de bonnes bouelles ( fille) et le pire qui n’a rien a voir avec le patois du gatinais , ce livre disait qu’il ne fallait pas dire tartine de beurre mais » donner a un enfant une beurrée »
au meme moment que ce livre ou presque, en 1928 mon autre grand mere naissait à Paris dans le 12eme , je ne sais pas pourquoi ( elle n’ont plus) , ses parents venait de Louviers et se sont installés ensuite à Foucherolles non loin d’ici, ses parents ne s’appelait plus Wojciech et Zofia mais Adalbert et Sophie , dans leur petit village l’instituteur interdisait aux parents de parler polonais à leurs enfants, ma grand mere ne connais que quelques mots de polonais…. curieusement ma grand mere n’ a jamais été tres prolifique au sujet de la pologne l’ainée de 3 soeurs est aujourd’hui aussi la derniere , un peu de patrimoine humain perdu et oublié , j’ai entrepris il y a quelques années de chercher ( internet aidant) ce passé , des recherches longues et compliquées l’administration polonaise etant comment dire …une administration , je savais que les parents de ma grand mère venaient de Szklary , il m’a fallu trouver le bon Szklary, en Podkarpacie , apres quelques lettres mortes j’ai compris que je ne trouverai rien et finalement assez peu d’aide , j’ai compris plus grace a une ex jeune fille au pair travaillant aujourd’hui dans une ecole franco polonaise , un peu de la psychologie polonaise , ils repondent assez peu aux inconnus ( c’est sans doute aussi une intrusion que de parler du passé d’autant que je connaissais rien du pourqui de leur depart, mais j’ai su que ce n’etait pas la raison de leur silence ) ca ne m’aurait pas etonné de personne plus agée mais c’etait aussi le cas de plus jeune , finalement grace a Agniezska et son amie Marysia ( qui en prenant baton de pelerin et en toquant aux portes) m’ont trouvées une famille eloignée , et un fil que j’ai pu suivre au canada pour certains, dans d’autres regions polonaises pour d’autres , et une gentille karolina Flisak ….bon il va falloir qu’on trouve un moyen de vraiment communiquer nous n’avons pas de langues communes
il y avait chez ce monsieur Mariolle quelque de chose de dirigiste , je ne l’ai pas senti comme une prise de pouvoir
je crois que la 1ere chose qui m’a surprise meme s’il me l’avait dit avant c’est que l’etat d’hypnose n’est pas si different de l’etat conscient on s’imagine parfois un univers parallele. Est ce qu’ une sorte de prise de pouvoir est negative , dit comme ca , oui, ( ca fais manipulation mentale cuite en 5 min pour secte bien evidemment bien intentionnée) je ne sais pas si l’etat de connaissance des connections synaptiques , de la vie du cerveau font que l’on peut estimer qu’une sorte de prise de pouvoir soient nefaste, je ne connais des therapeutes ericksonnien version ifhe que le sentiment de therapie breves , est ce qu’au fond la brieveté n’implique pas une certaine prise de pouvoir et un certain dirigisme, pour arriver au soin recherché
je suis un patient resistant ( je resiste meme a l’envie de partir de chez un therapeute, c’est idiot mais je crois que j’ai peur de leur faire de la peine, j’ hesites toujours a dire non enfin surtout aux gens que je ne connais pas ) bref je suis resistant , je me controle , je suis crispé , stressé, sur mes gardes , la crispation l’inquietude l’anxiété sont mes plus proches compagnes , j’essaie de m’en defaire , mais je suis extrement fidele , je parle je papote je jauge la therapeute , ce qu’elle veut me faire dire, le mot juste a employer , je reflechis beaucoup, trop, cela fais un peu jeu de strategie …
revenant de l’ecole , j’ai vu au loin un chien et un cycliste au maillot jaune sans peloton derriere , je me suis demandé qui pouvait braver la pluie…
Devezh mat ( si j’ai bien recopié)