Chronique d’une Ascension dans le Périgord noir

Mercredi, il est un peu moins de neuf heures quand les petits cailloux devant la maison crissent sous les pneus de la voiture. C’est la première fois que nous avons droit à un aussi long pont de l’Ascension. Notre fils, le dernier enfant encore au nid, a refusé de nous accompagner. Il se fait une vraie joie d’avoir la maison rien que pour lui et a déjà élaboré son programme. J’ai rempli le réfrigérateur pour qu’il soit tranquille. Je lui ai laissé une liste de consignes. En première position, les soins à apporter au chat. Dans le jardin abondamment arrosé par la pluie depuis de longues semaines, le rhododendron est en passe de nous offrir une explosion de fleurs roses. Le rosier et les pivoines suivront. Sur la tombe de Fantôme, la lavande commence à bleuir. La voiture s’élance sur la petite route serpentant à travers champs avant de rejoindre la départementale. Si la circulation n’est pas trop dense, nous arriverons à Sarlat, capitale du Périgord noir, à quinze heures.

Nos deux vélos achetés en 2000 sont accrochés à l’arrière. Ils ont connu les voyages en soute, les routes de la Nouvelle-Zélande, les chemins de la Provence, l’air iodé du Finistère, les canaux et villages du Loiret. Nos enfants nous les empruntent souvent. Notre cadette et ses amis les avaient utilisés pour une sortie de quelques jours. Elle avait également emporté nos sacoches, les trois tentes, les tapis, les sacs de couchage, la popote, le réchaud. Nous sommes toujours heureux quand le matériel de camping reprend du service. Je vois encore notre Fantôme allongé dans l’herbe tandis que Stéphane sortait tout ce que nous allions emporter pour notre première expédition avec des ânes sur le chemin de Stevenson. Nous avions confié Fantôme à notre maman, dans le Gard. Randonner avec lui n’aurait pas été facile.

Nous traversons la Sologne. La voiture avance sur une route parfaitement droite passant au-travers de la forêt. D’immenses propriétés se cachent derrière les arbres. La chasse est l’un des passe-temps favoris dans ce coin de France. C’est la troisième fois que nous partons tous les deux. La première fois, c’était l’été dernier. La seconde, à la Toussaint. Je ne me suis pas encore habituée à ce que les places arrières soient vides, qu’en me retournant, mes yeux ne rencontrent pas le visage ou le corps de l’un de nos enfants écoutant de la musique ou plongé dans un sommeil profond. La dernière fois que nous avons passé des vacances avec l’un de nos enfants, c’était avec notre cadette, élève en terminale. Nous étions partis dans le Vercors en mars. Quand elle ne skiait pas avec son papa ou ne marchait pas avec nous deux, elle révisait sagement ses matières de spécialités. Sur le trajet du retour, elle avait commencé à rédiger ses lettres de motivation sur Parcoursup. Je conserve la nostalgie des vacances XXL avec le 4×4 chargé jusqu’à la gueule, les arrêts fréquents, les chansons reprises en choeur, toute cette énergie concentrée dans l’habitacle. Avant chaque départ, je me levais la première pour finir de rassembler les affaires et préparer le pique-nique. Je voulais proposer une promenade à Fantôme avant qu’il ne s’installe dans le coffre pour de longues heures mais, le plus souvent, il ne voulait pas. Dés qu’il captait des signes de départ à venir, il refusait catégoriquement de s’éloigner de la maison.

Le trafic s’intensifie. Nous traversons le Limousin, voyons le panneau Plateau de Millevaches et passons la frontière de la Dordogne. Cela fait longtemps que Stéphane ait attiré par cette région que nous ne connaissons pas. Le département se découpe en quatre Périgord: le Périgord banc (falaises calcaires), le Périgord pourpre (vignobles), le Périgord vert (forêts, prairies) et le Périgord noir (épaisses forêts aux feuillages persistantes). Stéphane a trouvé un point de chute dans le coeur historique. En ce huit mai, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu envie de découvrir Sarlat! Les abords du coeur historique grouillent de voitures. La brocante installée sur l’un des seuls parkings gratuits de la ville attire énormément de badauds. Nous portons nos affaires jusqu’à l’appartement appartenant à un couple de Canadiens anglophones. C’est leur homme de confiance, un Anglais originaire du Devon et installé ici depuis quinze ans, qui vient nous ouvrir. Sur la grande cheminée, une photo du couple canadien avec leurs trois enfants prise à l’occasion d’un match de basket.

Nous partons découvrir la ville. Tout le centre est interdit aux voitures.  Sarlat est classée « art et histoire ». La cité médiévale présente un patrimoine conservé remarquable. Nous passons devant la maison où Étienne de la Boétie a vu le jour. C’est ici que Ridley Scott a tourné des scènes de son film « Les duellistes ». Dans la cathédrale, Saint-Sacerdoce, l’organiste répète pour la messe de l’Ascension. Le marché couvert est installé dans l’église réhabilitée par un enfant du pays, Jean Nouvel. Les portes monumentales sont en acier et parfaitement planes. Elles offrent un contraste saisissant avec les pierres anciennes du bâtiment. Nous pénétrons dans la lanterne des morts, édicule maçonné en forme de tour. Les historiens offrent plusieurs explications à ce monument: un phare destiné à guider les voyageurs la nuit, notamment sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, une enseigne signalant un cimetière, lieu considéré comme dangereux la nuit en raison des âmes quittant les tombes, un fanal permettant d’entretenir une lumière près des tombes, une chapelle servant de dépositoire aux morts. Jean Tarde, grand humaniste périgourdin du XIVe siècle raconte dans ses Chroniques la légende selon laquelle Saint Bernard venu à Sarlat en 1147 aurait béni des pains guérissant les malades qui s’en nourrissaient. La lanterne aurait été érigée pour commémorer son passage.   Le jour de Pâques, les moines s’y rendaient en procession pour accomplir la liturgie de la visite au Tombeau.

Dans les ruelles, cela sent la truffe. La noix et le canard sous toutes leurs formes sont très présents.  Les fraises et leur parfum exquis ne sont pas en reste. Nous passons la porte de chez Pierrô, affineur fromager. Nous nous régalons à la vue de tous les fromages qui s’offrent à nous. Bien que la boutique soit pleine et qu’il soit seul pour tout faire, le maître des lieux prend le temps d’expliquer la provenance des fromages, leur degré d’affinage et de les faire goûter. Plus tard, un article de France Bleu m’apprend que Pierre Besnier né en Picardie a commencé par étudier la sociologie, s’est passionné pour le Burkina-Faso, s’est produit sur scène comme marionnettiste avant de découvrir le métier de fromager dans le Médoc, les Alpes et la région toulousaine. Un peu plus loin, en quête de pain pour accompagner nos fromages, nous entrons dans la maison Lissajoux et faisons la connaissance de Jean qui nous suggère un pain au cacao et un pain aux trois céréales. Là encore, beaucoup de pédagogie et de passion. C’est si agréable d’échanger avec des personnes qui aiment autant ce qu’elles font et souhaitent défendre les vertus du « bien manger ». C’est toujours à un article de France Bleu que je devrai de découvrir que Jean et Nicolas ont quitté Londres pour retrouver leur région natale et apprendre le métier de boulanger et de pâtissier pendant trois ans. Jean était general manager et de contrôleur financier dans la restauration de luxe et Nicolas designer pour de grands noms de la mode. L’excellence est leur fil d’Arianne. Ils ne travaillent que des produits locaux comme la farine de la Minoterie Duchez à Comberanche-et-Epeluche, meuniers de père en fils depuis quatre générations qui sélectionne les meilleurs blés pour fabriquer la fameuse Baguette Périgord. Il est possible de bruncher, de déjeuner et de goûter. Derrière une grande vitre, les clients peuvent voir Jean ou Nicolas préparer pains, viennoiseries et gâteaux. Si vous avez envie d’en savoir plus, voici le lien vers une émission de radio qui leur a été consacrée.

https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/saveurs-gourmandes-du-perigord/la-maison-lissajoux-a-sarlat-8667851

Jeudi, les cloches de la cathédrale sonnent à sept heures. C’est la première fois que la date de la mort de notre père et l’Ascension coïncident. J’y vois le signe de sa présence éternelle à nos côtés. Nous installons les sacoches sur nos vélos et partons rejoindre la voie verte. Il y a tant de cyclistes qu’on se croirait sur le périphérique parisien un vendredi soir. Nous avançons à couvert des arbres dont les branches se rejoignent pour former un tunnel de verdure. Les roches sont couvertes de mousse et de plantes. L’ambiance est tropicale. On s’attendrait à voir des singes se déplacer de liane en liane. A un moment, la route se divise et alors nous sommes seuls. Quel contraste!

La route monte, monte encore comme la chaleur. Nous faisons une étape à Domme, l’une des plus belles bastides du Sud-Ouest. Domme comme tant d’autres lieux dans le Périgord a traversé la guerre de cent ans, les huit guerres de religion, la peste noire et l’exode. Nous admirons les jolies maisons aux façades dorées, aux toits couverts de tuiles foncées, les fenêtres à meneaux, les voutes d’ogive et les rosiers courant le long des ruelles. Une file s’est formée sous la halle du XVIIe siècle. Les visiteurs attendent de descendre dans la grotte et d’explorer ses 450 mètres de galerie. En été, quand la chaleur devient difficilement supportable, cela doit être agréable de se promener dans les grottes si nombreuses dans le Périgord.  Nous ne visitons pas le château de Puymartin célèbre pour son cabinet mythologique constitué de huit panneaux en bois peints à la grisaille et le fantôme de Thérèse de Saint-Clar dont le corps fut emmuré dans la tour nord après que son mari l’ait surprise dans les bras de son amant. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans un centre commercial pour faire quelques emplettes. Les fraises sentent si bon que nous les dévorons sur le parking. Nous espérions une bonne nuit après cette première sortie de vélo mais nous sommes réveillés à plusieurs reprises par les aboiements de chiens et les cris de leurs deux pattes.

Vendredi, nous décollons de bonne heure. Plus personne sur la voie verte. Nous partons visiter la réserve zoologique de Calviac, rêve d’enfant d’Emmanuel Mouton. Le site est entièrement boisé. Tout a été conçu pour que les visiteurs se sentent vraiment immergés dans la nature avec les protégés de la réserve. On est autorisé à entrer dans les espaces réservés à certains animaux comme les lémuriens, les antilopes, les wallabies ou encore certains oiseaux. C’est toujours fascinant de mesurer la diversité des espèces vivantes. 200 animaux sont originaires d’Eurasie, de Madagascar, d’Amérique du Sud, d’Océanie et d’Afrique occidentale. Les loutres ont beaucoup de succès, surtout quand elles se tiennent sur leurs pattes arrières attendant d’être nourries. Au retour à Sarlat, nous devons composer avec la voix de l’animateur des journées du terroir se répercutant dans tout le centre historique. Nous saurons tout de la découpe de l’oie, de la cuisson du foie gras, de la quête des truffes par les cochons, de la récolte des fraises. Après le déjeuner, nous partons en voiture découvrir les cabanes du Breuil et le château de Commarque.

Les cabanes sont au nombre de onze. Elles ont été préservées depuis trois générations par la même famille qui a entrepris un travail de restauration. Elles ont été construites à partir d’un empilement de pierres pouvant atteindre 6,50 mètres de haut. Les pierres tiennent sans liant, sans ciment, sans ciment, sans béton. Elles ressemblent beaucoup aux bories provençaux. Elles servaient d’abris pur les bergers. Des poules et des oies se promènent entre les visiteurs suivies de près par leurs poussins et oisons. Des enfants s’amusent à monter des cabanes miniatures avec des pierres.

Le soleil commence à décliner quand nous arrivons au château de Commarque à la fois forteresse médiévale mais aussi grotte préhistorique et site troglodyte. Construit entre le XIIe et le XVIe siècles, Commarque s’est endormi comme le château de la Belle au Bois dormant jusqu’à ce qu’un des descendants de la famille, Hubert de Commarque, décide de le réveiller en 1962. Il a fallu commencer par dégager la végétation et les cônes d’éboulis pour mettre à jour les ruelles, les escaliers taillés dans la roche, et les restes de maisons englouties. Le relais a été passé aux enfants, Aude et Jean. La soeur et le frère transmettent aux visiteurs des connaissances révélées par les fouilles et les travaux menés par des archéologues, historiens, archivistes, préhistoriens, charpentiers, tailleurs de pierre, maçons et architectes des MH. Ils multiplient les activités et les ateliers sur le site: chasse au trésor, arbre généalogique, descente en rappel, tir à l’arc, sculpture sur pierre, calligraphie médiévale. Nous sommes arrivés trop tard pour la visite de la forteresse dont nous faisons le tour à pied tandis que Jean tond des hectares d’herbe sur un engin très perfectionné. Si la propriété était close, des moutons conviendraient mieux.

Quand nous regagnons l’appartement, la voix de l’animateur s’est tue. Quel soulagement! Un dîner sympathique sur la place à la terrasse d’un restaurant bondé comme tous les autres. J’admire la gentillesse du personnel.

Samedi, dernière journée pleine à Sarlat. Je me faisais une joie de déambuler entre les allées du marché mais il y a tant de monde qu’au bout de dix minutes, nous jetons l’éponge!

Nous partons découvrir La Roque-Gageac, classé plus beau village de France et situé entre la Dordogne et une haute falaise. Il fait très chaud sur le parking saturé de voitures et la marche dans le petit jardin exotique très ombragé, entretenu par des bénévoles est très agréable. Le village bénéficie d’un micro-climat permettant aux palmiers, bananiers, bougainvilliers, orangers, grenadiers, citronniers et autres lauriers roses de s’épanouir pleinement. Nous montons à l’assaut du fort par un escalier vertigineux. L’espace troglodytique culmine à plus de 40 mètres au-dessus de la Dordogne. Les tichodromes échelettes (oiseaux-papillons), les hiboux Grand-Duc, les milans noirs, les faucons pèlerins et les choucas des tours se plaisent particulièrement dans la falaise et trouvent, grâce à la rivière qui coule en contre-bas, de quoi se nourrir. C’est à Gabriel Tarde, descendant de Jean, psychologue sociale, l’un des pères de la criminologie moderne mais aussi philosophe, écrivain et poète qu’on doit d’importantes recherches pour retranscrire l’intégralité des chroniques historiques de son lointain ancêtre. Nous quittons le village et allons nous installer à l’ombre des arbres bordant la Vézère, non loin d’une cascade naturelle. Quand nous arrivons, de nombreuses familles pique-niquent. J’observe des bébés étendus sur des couvertures découvrant le monde qui les entoure, un couple de bergers australiens dont l’un, comme notre Fantôme, refuse d’aller tremper ses pattes dans l’eau pour se rafraîchir. Une dame glisse en voulant mouiller ses jambes et est emportée par le courant. Heureusement, elle a pied et parvient sans difficulté et sans s’être fait mal à regagner la rive.

Sur le chemin du retour, nous ne faisons pas halte dans les jardins d’Eyrignac réputés pour ses 300 sculptures végétales mais prenons le temps de découvrir le château de Milandes, sa chapelle mystérieuse et son grand parc. C’est Claude de Cardaillac qui avait obtenu de son mari, François de Caumont, la construction du château en 1489. Aux tourelles, escaliers à vis et gargouilles datant de la forteresse médiévale, l’architecture de la Renaissance fait entrer la lumière grâce à de grandes pièces, des fenêtres à meneaux ornées de vitraux. L’histoire du château est marqué par les guerres de religion. Plusieurs siècles plus loin, le château est acheté par Joséphine Baker et son mari Jo Bouillon en 1947. Ils y feront grandir leurs douze enfants de nationalités et de religions différentes: Akio, Coréen ; Janot, Japonais ; Jari, Finlandais ; Luis, Colombien ; Marianne et Brahim d’Afrique du Nord, Moïse, Français et d’origine Juive ; Jean-Claude et Noël, Français ; Koffi de Côte d’Ivoire ; Mara, Vénézuélien et Stellina, Marocaine.

De sa naissance à Saint-Louis en 1906 à son entrée au Panthéon le 30 novembre 2021 à l’issue d’une magnifique cérémonie, Joséphine Baker a déroulé une vie placée sous le double signe de l’engagement et de la passion. Elle a été une artiste de music-hall extraordinaire, une danseuse et une chanteuse dont la réputation a fait le tour du monde. Eternellement reconnaissante à la France qui l’a accueillie comme une enfant, elle avait choisi de s’engager dans la Résistance et a pu, sous couvert de son métier d’artiste, accomplir de nombreuses missions d’espionnage. N’oubliant pas ses origines afro-américaines, elle a mené un combat pour pour la reconnaissance des droits civiques aux Etats-Unis et aussi l’émancipation des femmes. Toute sa vie, elle a porté haut et fort l’égalité des hommes et des femmes nés aux quatre coins du globe.  Au château des Milandes, Joséphine Baker a lancé le tourisme réussissant à attirer dans son parc d’attractions jusqu’à 300000 visiteurs. Pour les loger, elle avait racheté des maisons autour du château, créé plusieurs restaurants et même installé un hôtel de grand luxe, La Chartreuse. Une centaine de personnes travaillaient à son service. Elle avait monté une station Esso pour son frère, une boulangerie pour sa soeur, et organisé le ramassage scolaire pour ses douze enfants. Elle a fait venir ici l’électricité, l’eau courante, le chauffage central.

Joséphine Baker avait une énergie fabuleuse. Malheureusement, elle n’était pas versée dans la gestion et a été abusée par des personnes malhonnêtes. En 1968, son château est saisi et ses biens mis en vente. Avec l’aide de la princesse Grace de Monaco, elle s’installe à Roquebrune et pour rembourser ses dettes trouve la force de remonter sur scène et de faire vibrer son public. Epuisée, elle est victime d’une hémorragie cérébrale et s’éteint en 1975. Une phrase de Joséphine Baker traduit toute sa philosophie de vie: « Tous les hommes n’ont pas la même couleur, le même langage, ni les mêmes mœurs, mais ils ont le même cœur, le même sang, le même besoin d’amour ».

Une dernière soirée à Sarlat et nous regagnons la maison accrochée au dos du plateau. La chaleur tropicale du retour s’efface progressivement avalée par un rideau de pluie et un ciel gris. Les couleurs sont à trouver du côté du jardin avec le rhododendron, les roses, les pivoines, les iris et deux fleurs de géraniums. Je mets enfin un point final à un texte écrit en discontinu depuis lundi et à la veille de la fête de la Pentecôte dont le message rejoint celui que Joséphine Baker a porté: nous pouvons transcender nos différences et parler une même langue: celle de l’amour et du respect mutuel.

 

Anne-Lorraine Guillou-Brunner

 

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