Mardi, six heures, Fantôme et moi nous promenons sur les petits chemins à travers les champs. Comme j’aime cette sérénité des matins frais et calmes. Cette période avant la moisson est unique ! Je contemple les vagues d’épis de blé et d’orge dorés qui se balancent lascivement. Les coquelicots sont autant de petits papillons à grandes ailes fragiles. La nature est encore prise dans la rosée de la nuit. Ma rêverie m’emporte. Je rejoins Alexandre le bienheureux, interprété par Philippe Noiret. Je l’accompagne dans ses travaux agricoles. Je l’entends qui siffle. Je vois son petit chien, Kaly, haut comme trois pommes, qui trottine à ses côtés. Bientôt, Alexandre va renoncer à la terre, remiser son tracteur, fuir une femme épouvantable, toute puissante, qui ne lui donne pas d’enfant et rejette son chien. Il se retire du monde et limite sa vie à son lit auquel il a accroché tout un système de poulies pour être parfaitement autonome. Comme l’être humain, sans analyse profonde, retombe dans les mêmes chausse-trappe, il succombera à la malice du minois délicieux de Marlène Jobert. Ses taches de rousseur lui feront perdre la tête mais, sous la douceur, couve une nature autoritaire et, heureusement, sur le fil, Alexandre saura se tirer de ce mauvais pas !
Tandis que je souris à la vue d’Alexandre et de son petit chien noir et blanc installés sur un tracteur, une moto me ramène à la réalité. Je mets pied à terre et retiens Fantôme. Casque rouge, vêtements en cuir noir, le motard nous dépasse et disparaît happé par les vagues de l’océan céréalier. Sept heures sonnent à l’église du village. Maintenant que j’ai puisé à la fois calme et énergie dans la nature, je peux commencer ma journée de sophrologue en sabots, une sophrologue bien fatiguée après trois jours de festivités : un concert de plus de deux mille collégiens sur la scène du Zénith d’Orléans le vendredi soir, deux jours de réunion familiale et amicale autour de la profession de foi de Victoire et le départ en classe de mer de notre fils, à 6H30, le lundi matin pour la Vendée.
La vie, la vraie vie, elle est dans la somme de toutes ces petites taches que nous reproduisons jour après jour, dans les rires de nos enfants, l’accueil simple de nos petits-enfants, les traces de dentifrice maculant le lavabo, la farandole de chaussures, les playmobils couchés sur le tapis après des batailles homériques, le chant du rossignol, le parfum de la rose ancienne, les cartes des petits-enfants rangées dans une boîte comme autant de trésors, l’aide apportée à une voisine, le clafoutis réalisé avec les cerises de l’arbre qu’on a planté et vu grandir, la lecture en pleine conscience d’un psaume, d’une poésie ou d’un roman, le sourire rendu à un inconnu, toutes ces actions que nous faisons portés par un amour bienveillant. La vraie vie ne se joue pas à l’ombre des tours d’ivoire, sur les rayonnages des bibliothèques, dans l’élaboration de concepts, les réflexions métaphysiques sur le sens de la vie, ni même de sa vie. A trop réfléchir, à trop tourner autour de soi, on en oublie de vivre. Plus on est tourné vers l’autre et plus on est heureux.
C’est ainsi que, des semaines en amont, dans mon cœur, j’ai investi et préparé la profession de foi de Victoire. Je l’ai accompagnée comme je l’avais fait pour Céleste, voici deux ans et comme je l’aurais fait pour Louis si ce dernier ne se refusait pas à vouloir vraiment rencontrer Jésus et laisser la foi germer en lui. Je ne lui impose rien. Je ne crois qu’au modèle, à la force de l’exemple. Si on a des parents tournés vers les autres, enclins à donner de leur temps pour la communauté, désireux d’apporter leur petite contribution à la sauvegarde de notre belle planète alors je pense que les enfants seront des adultes responsables, bienveillants et engagés. Des adultes qui sauront de manière intime qu’on ne traite jamais l’autre comme un moyen et que le bonheur n’a de valeur que s’il est partagé. Le partage du bonheur ne se limitant pas au périmètre de ses intimes.
Je me rappelle voici deux ans comme nous chantions avec Céleste et Pauline, l’une de mes trois filleules, dans la Fiat 500 décapotée au retour de la journée de retraite à Courtenay. Cette fin de dimanche était magnifique ! Dehors, cela sentait le blé chauffé par le soleil et le foin coupé. Ces temps de réflexion à l’écart de la rumeur du monde sont toujours incroyablement riches et porteurs. Céleste conserve un très beau souvenir de sa profession de foi. Pas une ombre au tableau. Pas un pan d’humeur sombre mais seulement de la joie, de l’amour et du partage.
Avant d’entrer de plain-pied dans la spiritualité, nous ouvrons notre week-end sur un concert. Sur la scène du Zénith d’Orléans, en deux concerts, ce sont plus de quatre mille cinq cent collégiens venus de différents établissements de la région Centre qui revisitent les standards des années soixante. Pauline, ma filleule, a chanté dans le premier spectacle. Nous arrivons sur le parking et je lui envoie un petit message pour savoir si elle est heureuse et si elle est entrain de monter dans le car qui va les ramener à leur collège à Montargis. Elle est enchantée ! Elle a adoré le spectacle et elle espère que Victoire va ressentir la même joie qu’elle. L’arrivée devant le Zénith est assez anxiogène : des centaines de personnes sont massées devant l’entrée principale. On dirait une colonie de fourmis industrieuses. Etre dans une foule et ressentir la poussée de tous ces corps est assez pénible. Heureusement, l’ambiance est bonne enfant et ce moment ne dure pas.
Nous prenons place devant l’estrade. Beaucoup de places demeurent vides. Stéphane me dit : « s’il y a des terroristes, nous serons aux premières loges ! ». Je sais, en effet, que c’est la raison qui explique que ces places habituellement prisées soient inoccupées. Nous pensons à autre chose. Nous pensons au bonheur des collégiens de chanter comme s’ils étaient de vraies stars devant une salle comble. Tels deux ados assistant à leur premier grand concert, nous nous amusons à faire des selfies globalement ratés et surtout décalés. Le compte à rebours est lancé. Nous remontons le temps en musique. Partis de « i feel is coming » à « satisfaction » en passant par « happy » et « thriller », le spectacle s’ouvre sur le planétaire tube de Bob Dylan, véritable hymne du « flower power » « Blowin’in the wind ». Les collégiens reprennent « the sound of silence » « i’m a believer », « yesterday », « California dreamin », « another brick in the wall ». Les morceaux sont entrecoupés par des réclames de l’époque et des extraits marquants de l’actualité : conquête spatiale, baie des Cochons, édification du mur de Berlin, lancement du paquebot « France », ouverture du tunnel du Mont-Blanc, assassinat de Kennedy, discours de Martin Luther King. Le spectacle s’achève pour l’année 1969, l’année qui nous a vus naître Stéphane et moi, sur le « let the sunshine in ». Toute la salle se lève et chante avec les jeunes choristes. Vers minuit, nous récupérons notre Victoire heureuse devant le panneau qui porte le nom de son collège. A la maison, Céleste, Louis et leur cousin Valentin ont dîné d’une pizza que leur grand-mère est allée leur chercher tout en suivant le match de foot France/Suède.
Pour rentrer, nous enjambons la Loire, longeons les quais sur lesquels, comme à Paris, à Bordeaux ou à Toulouse, sont massés des groupes d’étudiants occupés à refaire le monde et où, à des tables de restaurants, on dîne en se laissant bercer par le mouvement du courant. S’il n’était pas si tard, si tant de choses ne nous attendaient pas demain, nous aurions pu prendre le temps de flâner le long du fleuve cher à Joachim du Bellay. Victoire sombre dans le Volvo paternel. Ses bijoux au logo du « peace and love » scintillent dans le noir. A la maison, Fantôme nous accueille avec son enthousiasme habituel.
Samedi, je me lève de bonne heure. Je commence par aller chercher avec Fantôme des ressources vives dans la nature, cueillir les marguerites qui seront piquées dans les nattes de Victoire et je déroule mon programme « cuisine ». Le déjeuner et le dîner de cette journée sont déjà prêts. Il me reste à finaliser des salades, à faire le gâteau de Victoire, à le monter en étages et à le décorer avec les papillons que j’ai trouvés hier matin. Victoire prend en charge la partie apéritive et roule avec méthode des saucisses dans de la pâte feuilletée, tandis que les garçons jouent dehors, que Céleste et Valentine se facetiment et que Stéphane est parti acheter la coriandre fraîche dont il a besoin pour faire mariner les filets mignons et fait un saut chez le caviste. Quant à ma mère, elle est allée apporter des fleurs à l’église des Cités. A midi, nous avons fini. Demain, il ne restera plus qu’à préparer une salade de tomates et à réchauffer les petits fours salés.
La mamie des enfants, Claude, arrive avec le frère de Stéphane, Olivier et sa femme, Patricia. Claude nous apporte le champagne, des fraises et des framboises. L’après-midi s’écoule tranquillement dans les hamacs à l’ombre des noisetiers et du magnolia. Les filles animent un atelier « soins du corps et des cheveux » pour leur mamie et leur grand-mère. Les tables sont prêtes. La marraine de Victoire, Natalie, son mari, Nicolas et un de leurs deux fils, Arsène, franchissent le pas de la porte pour l’apéritif. Sous les canisses, les rayons du soleil sont encore très chauds. Peu de temps après, c’est au tour d’Aurélie, la marraine de Louis, de nous rejoindre avec ses enfants, Siloé et Marin. Tous les enfants disparaissent. A la table, l’œcuménisme s’installe. Aurélie est protestante. Natalie est orthodoxe arménienne. Le parrain et oncle de Victoire, Valentin dit Vali pour le distinguer de « notre » « petit » Valentin, vit à Cluj, en Transylvanie roumaine. Il est orthodoxe également. Olivier, le frère de Stéphane et de Catherine, la femme de Vali (j’espère que vous suivez !), s’est, voici de longues années, converti à l’islam par amour pour une jeune femme turque. Comme la légende paternelle raconte que nous avons une ascendance juive, on peut rajouter une touche de judaïté ! Je suis heureuse que nos enfants aient des parrains et des marraines ayant une approche différente de la nôtre. La différence est toujours une richesse!
Ce soir, nous sommes raisonnables. Nous ne veillons pas trop tard sous les lampions de la terrasse. Rendez-vous est pris à la maison pour neuf heures pour ceux qui n’y dorment pas. Olivier a été mal fichu. Trop de fatigue accumulée. Il va rester se reposer. Nicolas consent à se « sacrifier » et renonce à la célébration pour veiller sur Valentin, Marin, Arsène et Louis. Quelques photos dans le jardin et le convoi s’ébranle. L’église des Cités est d’une facture très moderne. Avec son sol en béton incliné, ses espaces vitrés à l’étage, son absence de piliers, Céleste est certaine qu’il s’agit d’une ancienne piscine. Patricia et Claude optent pour un gymnase. C’est un mélange de briques rouges et de béton. La porte centrale en bois clair coulisse entièrement.
Tous les enfants, à l’appel de leur prénom, y pénètrent entourés par leur parrain et leur marraine. C’est très touchant de les voir avancer et de lire, sur leur visage, un grand recueillement. Je me rappelle que nous avons connu Natalie à bord d’un bateau sur lequel s’entassaient des touristes et qui voguait sur les eaux sombres d’un lac dont le nom nous a tous fait rire depuis l’enfance, le lac Titicaca. C’était dans une autre vie, en 2001. Nous étions alors, Stéphane et moi, à la moitié de notre tour du monde. Avec Nat, j’espère que nous pourrons découvrir le Liban et l’Arménie, les deux attaches de sa famille paternelle. Par ailleurs, Victoire aura le loisir de voyager avec une marraine anglo-libanaise, incroyablement dynamique, curieuse et qui est à l’aise aux quatre coins de la planète. On entend souvent dire qu’on peut observer des similitudes de caractères entre parrains et filleuls. Victoire et Natalie sont très complices et ont toutes deux une volonté de fer et un ensemble très puissant de neurones!
Nathalie qui chapeaute l’équipe de catéchisme des sixièmes m’a demandé de rédiger et de lire le mot d’accueil. Je l’ai écrit dans un souffle portée par l’énergie de la retraite de Lombreuil. Je suis toujours dans l’émotion quand je dois prendre la parole en public. Mon cœur bat la chamade comme pour un rendez-vous amoureux quand on a vingt ans et, ensuite, il s’apaise. J’essaie de ne pas trop lire, d’être simple et claire et de capter le regard des enfants. C’est surtout à eux que je m’adresse. La messe est très émouvante. Toute l’assemblée chante d’un seul cœur soutenu par un groupe de jeunes adolescents musiciens emmené par Philippe, à la guitare, qui sera ordonné diacre le dimanche deux juillet dans la même église, le même jour que Julien qui, lui, deviendra prêtre. Dans l’assemblée, j’ai retrouvé des visages connus et des visages amis. Les visages d’anciens patients et les visages d’une amie proche, Virginie, de son mari, Ludovic et de leurs enfants, Théo et Adèle, la petite sorcière née le jour d’Halloween comme Margot notre grande nièce qui passe son bac et ne peut pas être des nôtres comme sa maman qui est sur le point de mettre au monde un troisième enfant et le papa, Mathieu, qui veille sur sa femme. Virginie est la marraine de Candice. Elle porte dans les cheveux une belle fleur bleue. Candice a beaucoup de chance d’avoir une marraine comme Virginie, une marraine sensible, artiste, jardinière et pleine d’esprit.
La remise des lumières est très touchante. La profession de foi des enfants se déroule le jour de la fête de la Sainte Trinité, thème qu’ils ont beaucoup approfondi lors de la retraite. Stanislas, le père, rappelle à l’assemblée qu’à chaque fois qu’elle fait le signe de la croix, elle professe sa foi. La messe s’achève sur un chant interprété et dansé par deux jeunes filles pleines d’allant.
Maintenant, toutes les familles quittent l’église, sortent à la lumière pour la traditionnelle séance de photos. Le soleil est haut dans le ciel. Il fait très chaud. Nous nous retrouvons à la maison. Emmanuelle, Véronique et deux de ses trois enfants, Christelle et Fabien et un de leurs trois enfants, Gina et Serge, René et Michèle viennent partager le déjeuner. On retrouve l’ombre bienfaisante du prunus. La tablée des neuf enfants s’amuse sous les branches du noisetier. L’ambiance est à la joie, à la rencontre et au partage. Victoire est heureuse de couper son gâteau et d’en offrir une part à tous ceux qui sont venus l’entourer et la gâter. Elle a troqué l’aube à la toile épaisse et aux jolis plis si bien repassés pour une combinaison-short, cadeau de sa tante Virginie pour ses douze ans.
Déjà, des amis partent. Natalie et les siens, bientôt suivis par Aurélie et ses enfants, Aurélie dont le beau regard bleu profond a été assombri par le fait que le matin, elle a constaté que sa voiture était verrouillée avec ses clés de voiture et de maison à l’intérieur. La veille, Siloé qui avait eu besoin d’aller chercher son sac dans le coffre y avait laissé les clés. Or, la voiture, par mesure de sécurité, se verrouille seule si son conducteur oublie de la fermer. Patricia, notre belle-sœur, dont les dons manuels forcent notre admiration, avait presque réussi à déverrouiller la portière en utilisant un fil qu’elle avait pu glisser par un interstice. Finalement, c’est un dépanneur qui, dans l’après-midi, a réussi, grâce à l’insistance de Patricia, à ouvrir le véhicule. Après Aurélie, c’est Claude, la mamie des enfants, Olivier et Patricia, la conductrice en chef, notre « MacGyver », notre « Huggy les bons tuyaux » qui prennent le chemin de l’Ain. Tout le monde s’en va. Il ne reste plus que ma mère et notre neveu Valentin qui, en deux jours, a pris de bonnes couleurs. Ils repartiront quand les conditions de circulation seront moins difficiles.
Nous avons le temps de voter et, la maison rangée, j’inscris les initiales de Louis sur toutes les affaires qui vont prendre place dans sa valise. Prise dans les préparatifs de la profession de foi, j’ai tout à fait omis de penser à un pique-nique pour notre fils. Tandis que je me concentre du mieux que je peux sur le contenu de la valise, Stéphane improvise un déjeuner pour Louis. Louis qui, depuis deux jours, se réveille à six heures trente a du mal à se laisser monter dans le train du sommeil. C’est l’effet départ en classe de mer ! De mon côté, je peine également à trouver le quai sur lequel je pourrai attendre le train. Beaucoup d’émotions et de fatigue. La tension va retomber dans les jours à venir.
Tout à l’heure, après que j’aie passé l’aspirateur, Victoire est venue se blottir contre moi et me dire : « merci maman pour tout ce que vous avez fait papa et toi. Ma profession de foi était géniale ! ». Quelle récompense ! Nos amis proches ont la gentillesse de m’écrire un petit sms avant de plonger dans le sommeil. Ils ont tous passé un agréable moment. Savoir que nos efforts sont récompensés par la joie ressentie par ceux qu’on aime, c’est un sentiment puissant de bonheur et de vie.
A cinq heures, le lundi, je m’arrache à mon lit. Mes paupières sont si lourdes que je ne sais pas si je vais réussir à les ouvrir. Avec de l’eau bien froide, je devrais passer le cap de ce réveil difficile. Pour Louis, ce n’est pas évident non plus mais il s’exécute et, devant un bol de céréales dont il ne mangera que quelques cuillères, il écoute mes dernières recommandations. Son papa ne sera pas là pour l’accueillir à son retour de classe de mer alors c’est son papa qui le conduit au car, devant l’école. Un petit câlin, un baiser, un geste de la main et il s’en va après avoir dit au revoir à Fantôme. Ses sœurs dorment encore profondément et il n’a pas voulu les réveiller.
C’est avec bonheur que Stéphane et moi voyons nos trois enfants avancer sur leur chemin de vie. Contrairement à ce que notre père a fait pour ma sœur et moi, je ne me borne pas à leur montrer une voie. Je n’hésite pas quand cela s’impose à leur prendre la main.
Hier, cela faisait exactement trois ans que je pouvais, grâce à la générosité de mes proches et de quelques rares inconnus, connaître le plaisir de tenir entre mes mains des exemplaires de mon recueil de nouvelles. Je voulais écrire un roman. J’ai la trame, les idées mais il me manque le temps. Mon métier est très exigeant et je ne peux pas me permettre d’écrire la nuit, retranchée dans mon Ar-Men. C’est ce que j’avais fait pour les nouvelles. Cette chronique est la trois-cent-soixante-quatrième. Je vais faire un recueil des meilleures. N’hésitez pas à m’aider dans ce travail ! Je vous rappelle qu’à compter du 30 juin, le blog hébergé par le « Courrier International » aura disparu et que vous pourrez continuer à me lire sur le site suivant http://horscadre.ovh/
Je termine cette chronique en vous donnant à partager le mot d’accueil que j’ai écrit et lu dimanche 11 juin en l’église des Cités.
Soyez tous les bienvenus dans cette grande église des Cités, les parents, les proches, les parrains et les marraines, tous les membres de la communauté et vous les enfants, vous qui allez professer votre foi. Aujourd’hui, vous allez franchir une nouvelle étape.
Cette étape consiste à vous engager par vous-mêmes pour continuer à mettre vos pas dans ceux du Christ, de sentir en vous grandir la foi, celle que vos parents, par le baptême, ont souhaité semer dans vos esprits et dans vos cœurs, une foi comme un germe de blé qui lève, blondit et dont la moisson est porteuse de nouveaux fruits.
Toute cette année, un samedi matin par mois, vous vous êtes retrouvés tous ensemble à l’aumônerie pour approfondir votre foi et mieux connaître Jésus, Marie, les apôtres et l’Esprit-Saint. Vous avez été entourés par une équipe incroyablement dynamique, joyeuse et bienveillante qu’en tant que maman et au nom de tous les autres parents présents aujourd’hui, je souhaite remercier.
Le temps de retraite à Lombreuil a été comme un aboutissement de votre cheminement puisque c’est à Lombreuil, le dimanche, par une magnifique journée, que vous avez rédigé vos professions de foi. Je peux attester du sérieux et de la profondeur qui vous animaient tous quand vous les avez écrites. Puis, lors de la messe, vous avez reçu ses croix en bois que vous portez aujourd’hui et qui font de vous de jeunes disciples du Christ.
Bien sûr, parfois, pendant cette année, il vous est arrivé de manquer de volonté pour vous rendre aux réunions du samedi matin. Cela aurait été si tentant de rester au lit ! Mais, avec un petit coup de pouce, vous êtes venus et, à chaque fois, vous en avez été heureux. Dans d’autres familles, c’est votre foi d’enfant et votre désir de cheminer qui ont amené vos parents à questionner à nouveau leur propre foi.
Vous pouvez tous être dans la joie de ce chemin parcouru et partagé ensemble. Nous, vos parents, entourés par vos marraines et parrains, nous avons décidé, par le baptême, de vous faire entrer dans la grande communauté des chrétiens, de faire de vous des enfants de Dieu. Maintenant, il vous revient de continuer votre route, une route qui, dans quelques années, vous amènera à renouveler votre baptême par la confirmation. Une route qui ne s’arrête jamais, une route pleine de rencontres, de projets et d’engagements.
Soyez de vrais enfants de Dieu et autant de messagers de paix.
Anne-Lorraine Guillou-Brunner