Chronique d’une dernière flânerie solitaire dans Paris avant l’année prochaine

Gare-de-Paris-Lyon---Besan--on-038.jpg9h54, lundi 13 décembre. Le train corail intercité roule au pas. Le terminus de la gare de Paris Bercy se rapproche. Debout, déjà, impatiente de descendre, une jeune fille d’une vingtaine d’années lisse entre ses longs doigts fins des mèches de cheveux noirs et brillants. Elle porte sur le dessus de la tête un charmant bonnet tricoté au crochet. Elle a la peau pale, de grands yeux sombres. Elle pianote sur le clavier de son mobile. Très vite, on lui répond. Le téléphone doit vibrer dans la paume de sa main enfouie dans la poche de son manteau foncé. Elle découvre le message. Son visage s’illumine, ses lèvres découvrent deux rangées de dents parfaites. Elle était déjà belle. Le message la rend plus belle encore. Elle est amoureuse. C’est évident ! Toutes les amoureuses du monde entier se ressemblent. Toutes, elles voudraient que le train arrive plus vite et que, tout à l’heure, dans le creux de l’épaule de l’être aimé, le temps suspende son vol et les oublie quelque part sur la banquette d’un café ou les chaises en fer vert d’un jardin public. Les yeux de la jeune fille rencontrent ceux de celle qui, également, se tient debout et a un peu moins de vingt ans de plus qu’elle. Elles échangent un sourire complice.

montVentoux-450.jpgCelle qui descend du train et se réjouit que le ciel soit bleu comme un bout de paradis au-dessus du Ventoux par jour de grand Mistral s’offre une pause de quatre jours loin des siens, de sa vie de femme et de mère. Ici, elle vient revisiter son passé, vivre Paris au présent et deviner son avenir à la surface des bassins du jardin des Tuileries giflée par un vent glacial.

andree putman le style 9782843236686.jpg11h52, le même jour, départ de feu chez Bertrand Delanoe et manifestation FO. Elle a rarement vu un tel déploiement d’hommes rouges et d’hommes bleus. Cela semble laisser de marbre Andrée Putman qui se plait à observer le monde de derrière son monocle.

moscou2.jpg13h15, l’ancienne parisienne se recueille quelques instants devant la très jolie crèche de l’église Saint Germain des Près. Le froid est vraiment mordant et elle est tout à fait gelée. Un cousin l’emmène déjeuner dans un restaurant de la rue Saint Benoît. Sans bien en saisir la raison, elle s’imagine quelque part à Moscou, dans les années 50. Son cousin est un agent de la CIA. Elle est un agent double. Il dépose sa superbe toque de fourrure au-dessus du porte-manteau. Elle se défait d’une pelisse empruntée à sa mère. Le hachis parmentier est à la fois chaud et roboratif . La conversation roule sur la psycho généalogie, le souvenir d’un arrière grand-père commun et le virus familial de la transmission de savoirs. Le fondant au chocolat est un délice avec ses éclats de cacao et cet arrière goût de marron. On les met dehors. Le restaurant ferme ses portes. Il fait de plus en plus froid.

les deux magots.jpgElle va se réchauffer en compagnie de son ancien directeur de thèse dans la chaleur cosy du premier étage du Flore. L’une comme l’autre ne sont pas revenues ici depuis très longtemps. Sans doute se méfient-elles des institutions, des mecques d’une certaine forme d’intellectualisme parisien. Les serveurs sont charmants. Les deux dames japonaises en kimono, assises à leur gauche, pleines de vie. Moment très agréable. On se quitte entre Luxembourg et Port-Royal. Il est plus que temps de filer place de la Nation avant de courir encore jusqu’à Neuilly. La nuit est tombée depuis longtemps au-dessus de l’ancien fief de notre Président quand elle émerge à Pont de Neuilly.  Elle marche de plus en plus vite comme si elle redoutait d’être semée par son ombre invisible. C’est l’heure où les chiens sont de sortie, tenus en laisse par des propriétaires frigorifiés. Elle a déjà dix kilomètres de macadam sous les six centimètres de ses talons. Elle a mal aux pieds et aux jambes.

Denis-FREMOND_ref~ARE292_mode~zoom.jpgEnfin, elle compose le code et pousse la porte de l’appartement de sa plus proche amie pendant toutes leurs années d’études supérieures. Elle n’est pas encore rentrée, un dîner prévu de longue date et impossible à reporter. La petite fille dort profondément et, parfois, elle l’entend tousser. Elle lutte pour ne pas s’endormir et accueillir son amie. Maintenant, elles sont assises, face à face, sur le divan du salon, les jambes dans la chaleur d’une couette. Elles sont là comme si elles n’avaient pas bougé depuis une certaine chambre d’un appartement de la rue Madame, comme si le temps s’était figé. Elles apprécient à leur juste valeur ces moments de complicité retrouvée et la nouvelle route qui s’offre à elles. L’amie rentrée tard sombre. Celle qui avait lutté pour ne pas basculer dans le sommeil est repartie pour un tour. Extinction des feux mais dehors, de part et d’autre de la Seine, la ville ne dort pas. De la grande baie vitrée, elle admire les gratte-ciels de Puteaux, la piscine désormais éteinte, le bras de la rivière non naviguant où quelques péniches bougent à peine.

calendrier14.jpg15 décembre. Quinzième fenêtre du calendrier de l’Avent. Une journée marchée et travaillée, entrecoupée d’un très agréable déjeuner avec une amie comme, normalement, on ne s’en fait plus passé le temps de la folle insouciance des vingt ans, qui s’achève, tristement, dans des larmes. Inutile d’épiloguer. Demain est un autre jour et la comtesse de Ségur a toujours raison « après la pluie, le beau temps ». Elle ferme les yeux dans les bruits de couverts rassurants et de bribes de conversations étouffées du « Pataquès ».

grand roue.jpg16 décembre. La neige tant attendue cette nuit tarde à venir blanchir la capitale. Le ciel est lourd et blanc. 9 heures et quelques tours de grand roue au-dessus des toits de Paris, elle traverse d’un pas toujours rythmé les Tuileries. Même seule, elle avance accompagnée. Elle est enveloppée par un long manteau qu’elle voit en velours rouge. Sur ce long manteau sont épinglés tous ses souvenirs capitaux : deux années passées, petite fille, du côté du parc Monceau, des souvenirs avec leur grand-mère qu
i aimait tant à recevoir ses petites-filles provinciales et leur offrait sept jours durant, elle, la reine du chic, la grande prêtresse de l’élégance, la Parisienne pur sang, des vacances de rêve avec expos temporaires, collections permanentes, ballets, concerts et shopping, enfin des souvenirs de ses douze années à elle passées à sillonner la ville lumière entre dix-huit et trente ans.

arbre généalogique.jpgElle n’est pas seule. Ils sont tous là, les défunts et les vivants, les amis au présent et les amis du passé, les amis parisiens et ceux du bout du monde. Elle repense à ce déjeuner avec une voix du passé, une silhouette mi hongroise mi méditerranéenne. Tous les deux avaient eu envie de se retrouver dans le quartier de leur jeunesse pas si lointaine, de se baigner dans l’eau d’un amour tourmenté comme l’étaient alors leurs deux âmes passionnées. Ils s’étaient beaucoup apportés. Ils s’étaient beacoup blessés. Par dessus tout, ils s’étaient souvent râtés. Elle lui devait des soirées magiques au théâtre du Châtelet, à l’opéra de Paris, dans des endroits à la marge à s’étourdir sur des rythmes endiablés, des moments comme dans un conte des miile et une nuits quand, au château de Versailles, il brillait dans son uniforme d’X qu’il portait pour la dernière fois et qu’elle était au diapsaon dans une robe noire insensée, leg d’une grand tante d’un cousin, pianiste de renommée internationale et grande amoureuse de ses libertés de femme moderne avant l’heure. et à toute heure.  Elle ne pourrait jamais oublier l’atmosphère envoutante des allées du parc du château enveloppé de mystères et ce feu d’artifices de toute beauté. Lui, treize ans plus tard, s’il estimait qu’elle avait pu lui apporter quoique ce soit, ce n’était surtout pas à elle de l’écrire!  La neige commencait à tomber. L’hôpital Saint Antoine était à deux pas. Certains de ses ancêtres avaient quitté l’Allemagne au milieu du XVIIIième siècle pour s’établir dans le quartier du faubourg Saint Antoine et y exercer le métier d’ébéniste. Ils étaeint juifs mais comme disait, en plaisantant son père, s’ils étaient originaires de la même ville que les Rotschild, ils n’étaient pas nés du même côté de la rue! Ce soir-là, à Versailles, elle avait eu froid. Il lui avait donné sa veste. Elle avait pensé que Louis XIV n’aurait pas à rougir des talents des artificiers. Elle lui devait de savoir, aujourd’hui, marcher la tête haute et sans trembler, sur de hauts talons!

chateau-versailles.jpgVersailles s’éloigne. La fête est finie. Elle revient aux Tuileries., après cette étape dans le XII ième arrondissement où elle était heureuse d’admirer, une fois de plus, les talents de tous les artisans des arches et essayer de deviner à quoi, aujourd’hui, pouvait ressembler la nature le long de la coulée verte. Elle ne saurait dire pourquoi elle pense si souvent en ce moment à son grand-père maternel, la branche de son chêne généalogique dont l’ombre rassurante lui manque comme lui fait défaut celle de la mère de son père. Elle est mille fois d’accord avec les thérapeutes qui plaident l’importance de la psycho généalogie, la nécessité parfois vitale de connaître l’histoire de ses aînés pour garantir sa propre construction, pour accéder à une existence vraie et libre.

Heinrich kuehn.jpgAux Tuileries, les parterres sont nus, les mouettes immobiles et les bassins abandonnés à une insolente torpeur. Les statues s’exhibent dans une nudité qui donne presque chaud. Aux Tuileries, elle se dirige vers le musée de l’Orangerie. Elle y découvre Heinrich Kühne, le photographe allemand picturaliste. Les photos sont de toute beauté. Elle est saisie par cette volonté passée des photographes de traiter leurs compositions comme des tableaux et celle affichée par les peintres d’aujourd’hui de faire de leurs sujets des photos. De l’ancienne gare d’Orsay, Gérôme parle à Kühne et cela fait comme un pont nouveau jeté de part et d’autre de la Seine entre le second empire et la fin du dix-neuvième siècle et le début du vingtième.

marron chaud_pjpeg_2565708_c1e84a234389956b1e8809af81206a2b.jpgElle pense beaucoup à son grand-père maternel, aux conditions inhumaines dans lesquelles il est mort. Son cœur se serre et le Diego de Michel Berger n’arrange rien. Elle ne craint pas de se laisser flotter sur cette petite mer de chagrin intérieur. Elle se rappelle maintenant, assise devant une projection des photos de Heinrich Kühne qu’hier rue Saint Benoit, elle était bien. On lui a souvent raconté que leur père l’emmenait quand elle avait entre trois et cinq ans se promener aux Tuileries et que prit au piège de sa folie des grandeurs, il lui offrait à boire un chocolat chaud sous les plafonds dorés du Crillon. C’était bien la peine ! Sa mémoire n’en a conservé aucune trace. En revanche, elle se rappelle les marrons chauds achetés à une dame envisonnée de l’avenue de la grande armée et enveloppés dans de grandes feuilles de papier journal. Elle attendait son père comme on espère le Messie. Elle était assise dans l’entrée de l’appartement. La porte disparaissait derrière un lourd rideau en velours d’un magnifique bleu tendre. Enfin, son père rentrait et elle se précipitait sur lui. Il sortait de sa serviette un sachet de marrons encore chauds qu’ils se partageaient en silence.

ines_de_la_fressange_livre_la_parisienne.jpgMercredi 16 décembre, 11h55. Le chauffage d’appoint « du pain quotidien » chauffe ses reins endoloris après trois jours de marche en altitude. Quand elle vient à Paris, rien à faire, elle est obligée de sacrifier le confort de ses pieds sur l’autel de l’élégance. Sa grand-mère ne lui pardonnerait aucune entorse au règlement de la Parisienne chic ! Son cousin ne s’est-il pas amusé à la faire évoluer sur les pavés inégaux du parvis de l’église de saint germain des prés pour juger de son aptitude à assumer dignement ses talons hauts ? Installée à l’une des grandes tables en bois clair du restaurant, elle a l’impression de voyager à nouveau. Ici, on parle toutes les langues et les serveurs viennent des quatre points cardinaux. Elle espérait y voir une jeune fille roumaine qu’elle connaît bien. On lui explique qu’elle a du interrompre son travail pour réaliser son stage de master. Elle se demande comment, financièrement, elle va s’en sortir. Elle bavarde avec deux jeunes filles. L’une est Belge de Bruxelles et l’autre est hollandaise. Elles se sont connues à Maastricht et dialoguent dans un Allemand parfait.

rostand.jpg15h45. Encore un rendez-vous au Rostand, rue de Médicis et elle rentre
ra avant que le carrosse ne se fasse citrouille. Avant cela, elle a trouvé refuge au Nemours. A côté de la Comédie Française, place Colette, elle est assise entre un journaliste qui rédige son papier sur son mac et deux sociétaires. Elle pense à sa sœur. Elle vient de quitter le Nemours, le journaliste et les répliques de Molière. Pourtant Colette est toujours là. Elle la suit et se frotte à ses jambes comme un vieux chat en mal de tendresse. Elle est au Rostand. Elle s’installe entre le comptoir et la verrière. Elle observe le gardien qui guette la fin de l’heure entre chien et loup pour barrer l’accès aux allées du parc aux Parisiens pressés de regagner leur foyer. La nuit va tomber sur les fontaines, ses années d ‘études du droit et d’enseignement, sur le Panthéon et ses grands hommes qui ne l’étaient peut-être pas toujours et sur les librairies universitaires. Voilà, il a deux minutes de retard. Ce n’est rien. Déjà deux ans qu’ils ne se sont pas vus. Son pouls s’accélère. C’est comme ça.

grilles_du_luxembourg.jpgLui, il est toujours en retard. Elle, elle est toujours en avance. Lui, il a besoin de se sentir attendu. Elle, elle a besoin de prendre ses marques et redoute d’être oubliée. Lui, il a du mal à organiser son agenda en y intégrant des personnes extérieures. Elle, elle a du mal à concevoir son quotidien sans les autres. En commun, ils ont d’être de passage, de vivre un peu comme des nomades. Elle pose son stylo. Elle referme délicatement son carnet rouge. Il vient de pousser la porte du Rostand. Pour une fois en bientôt vingt ans, il aurait du être à l’heure mais, par sa faute à elle, il a tourné vingt minutes. Elle croyait le Rostand encore rue de Vaugirard. Il est rue de Médicis. Ces deux-là ne savent jamais combien d’eau coulera sous le pont Mirabeau avant leurs prochaines retrouvailles. La conversation reprend là où elle s’était interrompue voici deux ans. La nuit est tombée. Le gardien a disparu. Les grilles sont fermées. Bientôt les statues s’animeront. Prévert et Colette se raconteront des histoires insensées. Il faut rentrer. Les entrailles de la station Luxembourg sont effrayantes. Les travaux n’en finissent pas et on se croirait dans un bunker aux murs criblés de balles. A Châtelet, ils se disent au revoir. Elle le sait. Elle le connaît si bien. Il n’est déjà plus là et en plus il a horreur des au revoir. Ils se tournent le dos. Il reste sur le quai. Elle monte un étage. Ce soir, il reprend son avion. Demain, elle reprend son train. Leurs liens sont assez solides pour résister à tout. Ils ont de la chance. Comme ils ne sont pas capricieux et que la vie n’a pas toujours été tendre avec eux, ils en ont conscience.

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Anne-Lorraine Guillou-Brunner

 

7 commentaires sur “Chronique d’une dernière flânerie solitaire dans Paris avant l’année prochaine

  1. Bonsoir Anne-Lorraine ,
    Vous avez la chance d’être née de 2 milieux différents ,en regardant vos écrits sur votre grand mère maternelle ,c’est vrai que votre grand mère paternelle ne vous aurait pas fait visiter les musées ,mais vous auriez certainement appris à coudre ,à tricoter (ce que faisait d’ailleurs très bien votre père )vous auriez été courir dans les champs ,aller à la mer .Votre grand mère paternelle était très courageuse ,je pourrais dire beaucoup de choses sur votre famille paternelle, que voulez vous savoir exactement .
    passez d’ heureuses fêtes de fin d’années

  2. Chère Marie-Thérèse,
    Cela fait des semaines que je souhaite vous écrire, en fait, je veux le faire depuis votre dernier message en date de la fin juillet. C’est troublant votre texte car je viens d’écrire à mon oncle pour lui demander de me parler de leur mère. Je réalise que je ne sais presque rien de ma grand-mère paternelle. Les très rares informations que j’ai viennent de Paulette que j’aimais tendrement. En fait, je voudrais tout savoir, tout ce que vous savez de manière à imaginer vraiment la femme derrière les photos. Virginie lui ressemble, il paraît. Virginie ressemble à son papa. Le relais est là. Je voudrais apprendre à la connaître et pouvoir aussi la faire vivre dans la mémoire de ses arrières petits-enfants. Elle avait tricoté, avant de mourir, une paire de petits chaussons de laine bleue. Je les ai portés, mes enfants aussi! Je les garde pour les leurs. Le plus simple serait que je vous appelle. Je vais essayer de le faire demain. Je vous embrasse bien affectueusement ainsi que Pierre

  3. Chère Anne Lauraine?
    Nous vous souhaitons un heureux Noël,ainsi qu’aux, personnes que vous aimées,nous allons passer Noël tranquillement en famille .Notre amie Aline,que votre Maman connait, est hospitalisée dans un service de cancérologie.
    Vous pouvez m’écrire sur mon Mail
    Je vous embrasse et à bientôt .
    M.T.

  4. Chère Marie-Thérèse,
    je viens de découvrir votre message. Pause dans l’Ain sur le chemin du retour. Avant de partir, j’ai voulu vous appeler mais je me suis trompée de M.T et ai laissé un message à la nièce de Fine et de M.T, M.T…que de M.T en Bretagne…nous avons autant de Marie à Paris et à Cannes…
    Ma mère a appris la mort de M.T en août par M voici quelques jours…L’une et l’autre en ont été très peinées car tous nous aimions M.T et ma mère et ma tante l’appelaient et lui écrivaient.
    Je n’ai pas votre mail. Je vais vous appeler à notre retour. Je vous embrasse et vous souhaiterai de vive voix une heureuse nouvelle année. J’espère vous voir et, avant, vous entendre me parler de ma grand-mère au visage si doux.

  5. Chère Madame,
    je viens de trouver votre message. S’il y a le moindre problème avec cette photo, dîtes-le moi et je la retirerai dans les meilleurs délais. Je suis une « amoureuse » de Colette depuis l’enfance, et cette passion est familiale. Bien à vous,
    AL Guillou-Brunner

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