Hier, la Lune était ronde et une maman prenait le temps de l’observer. Elle s’était assise dehors sur la terrasse. Le fauteuil était déjà humide. Elle la regardait entre les canisses. Fantôme l’avait rejointe et s’était étendu à ses pieds. La pelouse était tondue de frais. Deux camélias, un rouge et un banc, offerts par un mari, jardinier à ses heures, avaient été plantés non loin de l’azalée et du magnolia. Elle continuait de regretter l’énorme pied de lavande qu’ils avaient trouvé à leur arrivée. Quand les anciens propriétaires, monsieur et madame M, avaient fait l’acquisition de la maison, elle n’avait encore jamais été habitée par des bipèdes. C’était une étable. Au rez de chaussée, les vaches et, à l’étage, le foin. Ils avaient transformé les lieux pour en faire une résidence secondaire, une maison de campagne pour les fins de semaine et les vacances. Les murs de la maison étaient chargés de bonnes ondes. Les herbivores sont des êtres profondément pacifiques et l’observation attentive d’une vache dans un champ s’apparente fort à un exercice de méditation qui ressource en profondeur car il ancre dans le présent et redonne au temps sa densité.
Madame M qui aimait tant le jardinage avait fait appel à un paysagiste et, ensemble, ils avaient dessiné les plans des deux parcelles du terrain réparties de part et d’autre de la maison. La maman les a gardés. Ils sont rangés dans le bas d’une armoire. Quand elle est dehors, elle pense souvent à cette dame qui a consacré tous ses week-ends à soigner son jardin, couper ses rosiers, enrichir un sol avare, parler à ses fleurs et entretenir une longue amitié avec sa voisine de l’autre côté de la haie mitoyenne. La maman aimait tout particulièrement ce pied de lavande tortueux, torturé par les années, cette belle tache bleue. Le parfum lui rappelait les grands champs en Drôme provençale et dans le Gard rhodanien. Comme elle, ses enfants avaient eu plaisir à en offrir des bouquets à leurs institutrices et à en faire sécher les grains pour les glisser dans des sachets eux-mêmes enfermés à l’ombre des tiroirs entre deux piles de vêtements ou de draps.
Elle regardait la Lune qui, parfois, disparaissait derrière un nuage. Une grande tension dans les jambes était le signe que le week-end avait été dense : marché du samedi matin, médiathèque, après-midi avec deux amies pour l’aînée, une pour la cadette et deux copains pour le benjamin, des amis pour le dernier match de rugby du tournoi des six nations avec un dîner à la clé, trois petites filles à dormir, une promenade le dimanche matin avec le berger australien, une autre avec les enfants, un déjeuner et un goûter à sept. Il avait aussi fallu caler la montagne de linge à repasser et les factures à archiver. Déjà, samedi, après le déjeuner, elle devait être un peu fatiguée car elle avait oublié les trois œufs dans le gâteau au yaourt, parfumé au chocolat Van Houten et aux zests de citron vert. Les enfants avaient sauté dans le trampoline offert par leur mamie. La benjamine avait réclamé un drap pour fabriquer une cabane sous le sapin. Les petites amies de l’aînée lui avaient offert un petit bouquet de violettes.
Le soir, les pizzas maison et les hot-dog avaient été vite engloutis comme le délicieux crumble de Pascale, maman de trois également, un crumble banane, pomme et framboises du jardin de l’an passé décongelées au dessus croquant avec des éclats de noisettes. Le Pinot noir d’Hervé était passé tout seul. Le dimanche après-midi, les enfants avaient enfilé des shorts, des bottes, protégé les têtes sous des casquettes et étaient entrés dans les vingt centimètres d’eau marron de la piscine pour l’évacuer. Pendant deux bonnes heures, quatre mousses avaient écopé avec des sceaux, repoussé avec des balais brosses l’eau restante, ri de la découverte de toute une vie aquatique et frotté le fond et les bords tout en s’aspergeant avec le tuyau d’arrosage. La maman de trois avait pensé à une petite Cerise, une amie de leur benjamin, qui aurait tant aimé être des leurs si un vilain virus n’avait pas contraint son papa à la garder à l’abri du soleil et loin des autres.
Cette nuit, elle a mal dormi. La faute à La Lune dont la lumière argentée doit réussir à percer ses paupières, pénétrer dans son cerveau et y glisser des envies de vie nocturne. C’est la nuit, quand la maison dort, que chaque chose est à sa place, que les deux pendules murales de la cuisine (heure française, heure californienne) se répondent, qu’elle est le mieux pour travailler à l’abri dans son bureau-antre, bureau-ventre, bureau-île, bureau-refuge. Parfois, tard le soir, flotte encore dans l’air le parfum de l’un ou l’autre des patients de la journée. C’est l’heure de la conscience éveillée, de l’imaginaire. Un de ses arrières grands-pères maternels, proviseur de son état, était un grand insomniaque et c’est la nuit qu’il s’amusait à faire de la pâte feuilletée. Son père était aussi un petit dormeur et c’est lors de longues déambulations solitaires qu’il écrivait dans sa tête les discours qu’il prononcerait sans notes. Ce matin, la brume est épaisse. On ne discerne pas les contours du plateau. Moustache, le chat de l’aîné, se précipite dans la cuisine en miaulant avec, sur ses coussinets, Fantôme. Moustache réclame du lait, Fantôme des caresses. Le chien boude toute nourriture si, au préalable, il n’a pas eu sa dose de papouilles matinales. Sucrette, dans son bocal, s’agite. Elle a faim, elle aussi ! C’est Sucrette 2 car Sucrette 1 est morte voici deux ans. Comme souvent, pour ne pas écrire « toujours », pour ne pas enfermer, c’est la cadette qui est prête, habillée, chaussée, débarbouillée, coiffée et parfumée d’un pschitt d’eau de toilette « bois d’orange ». La grande et le petit traînent, s’étirent, se recroquevillent. Quand, enfin, ils mettent un pied à terre, c’est pour se taquiner et faire voler les oreillers et les peluches aux quatre coins de la chambre !
Tous les enfants sont assis dans la voiture. Les cartables et les sacs sont dans le coffre. Les vitres dégoulinent d’humidité. Le portail s’ouvre. On prend à droite. La petite Fiat 500 bleue qui lui rappelle la petite Fiat 500 rouge de sa marraine avance entre les champs sur la route maculée de tâches de graisse blanche semées par les tracteurs. On ne voit rien. Depuis deux semaines, les biches et les chevreuils ne sortent plus des bois. On passe au-dessus du pont qui relie l’un à l’autre les deux villages. La brume est épaisse. Elle enveloppe tout. Deux messieurs ont déjà posé leurs lignes dans la rivière. Le courant est fort. La maman pense au Grand Meaulnes, le chef d’œuvre d’Alain-Fournier, à cette amitié magnifique entre François Seurel et Augustin Meaulnes et à l’amour d’Augustin pour Yvonne de Galais. Ce roman l’a profondément marquée quand elle était une jeune adolescente et elle avait été aussi très troublée que l’auteur perde la vie à vingt-sept ans au tout début de la grande guerre.
Les fenêtres de l’école des filles donnent sur un ruisseau et l’église. Dans, « le grand Meaulnes », l’école joue un rôle important. Les parents de François sont instituteurs comme le sont ceux d’Alain-Fournier dont la maman répond au prénom Marie-Albanie. L’école se situe dans un petit village du Cher. Son bac en poche, Alain qui se prénomme Henri est interne au lycée Lakanal de Sceaux, un lycée très cher à la famille maternelle de celle qui écrit ses lignes. C’est dans une des allées du parc que sa grand-mère y perd dans les gravillons son alliance. Son père en était le proviseur et il a marqué ses élèves car il mettait tout en œuvre pour faire en sorte qu’ils se sentent bien. Des photos les montrent, son grand-père et sa grand-mère, assis sur un banc, après leurs fiançailles. C’est à « l’internat des champs » comme il le surnomme qu’il se lie d’amitié avec Jacques Rivières qui épousera sa jeune sœur Isabelle en 1909.
Les filles descendent de voiture. Une fois n’est pas coutume, la maman les laissent aller seules à l’école après les avoir embrassées. Elles se moquent de leur maman qui leur lance « traversez dans le passage clouté ». « Le passage quoi ? » « Le passage protégé ! ». Parfois, c’est sûr, elle se dit qu’une partie d’elle-même vit dans une autre époque et que c’est sans doute pour cette raison qu’il lui arrive de ressentir de la nostalgie pour un monde qu’elle n’a pas connue. « On s’en va ! ». Son benjamin la tire de sa rêverie. La boulangerie est fermée le lundi matin. On roule directement jusqu’à l’autre école. On retourne sur le plateau. On laisse les bords de la rivière aux pêcheurs matinaux. On se gare et on a le temps de revoir le travail et de lire une histoire d’ogre, de loup, de petite fille et de gâteau de Philippe Corentin.
Avant de terminer cette chronique du lundi, une phrase d’Alain-Fournier : « Ce qui me plaît chez vous, ce sont mes souvenirs ». Et, aussi, un extrait d’un très joli livre « Metz d’un petit garçon » que le juriste et économiste, Jean Grosdidier de Matons qui a été élève au lycée Fabert a écrit. Dans ce passage, il rend un très bel hommage à un arrière grand-père maternel, Emile Chamoux, qui sera, plus tard, aux commandes des lycées Lakanal, Janson de Sailly et Carnot. Ce texte aura permis à une maman de compléter, de mettre davantage en lumière le portrait que sa grand-mère, sa mère et les cousins germains de cette dernière lui ont fait de cet homme né à Pont-Saint-Esprit et dont l’élégance et l’autorité naturelles l’ont depuis toujours fascinée sur les photos des albums de famille. Plus elle avançait en âge et plus sa grand-mère ressemblait à son père. Elle adorait son père comme souvent les filles. Elle avait peur de mourir comme lui. Un jour, elle l’avait vu se lever, marcher et tomber sur le sol de l’appartement. Le coeur de ce grand anxieux, de ce perfectionniste, de ce passionné, de ce frère si triste que la grande guerre lui ait pris Auguste, de ce père si malheureux que le mari de sa fille ne revienne pas de Mauthausen, de ce grand-père sévère qui collectionnait les timbres et se languissait de sa Provence avait cessé de battre.
« Le lycée républicain se donnait à nouveau l’élégance d’un monastère aristocratique, d’une époque où même Dieu et les siens savaient vivre. L’oeuvre fut l’une de celles de M. Chamoux, alors le proviseur. C’était un homme de taille moyenne, mais très droit ; courtois infiniment, mais exact, net, décidé, sachant bien quels étaient ses devoirs et où il jouissait de prérogatives ; aussi habile à ménager la dignité, les susceptibilités et l’autonomie de ses professeurs, mais aussi à défendre ses compétences. Barbu, aux cheveux ondulés, mais soigneux et soigné à l’extrême, reflétant une horreur du négligé vestimentaire qui, çà et là, chez les universitaires, commençait à poindre ; habillé sobrement, pantalon rayé, gilet à chaîne, col dur bien sûr, voire cassé, souvent la jaquette, et des guêtres grises sur des bottines cirées. Le sens du beau, et le faisant savoir par les aménagements qu’il conçut et dirigea, en homme pétri de culture classique, mais sans rien du pédant de collège. Indifférent, je crois, en matière religieuse, agnostique ou incroyant peut-être ; toutefois scrupuleusement respectueux des consciences et fidèle à l’esprit comme à la lettre du Concordat, présent aux cérémonies, avec une déférence toujours égale. Porté vers le grand du métier, mais attaché à en suivre les moindres détails d’exécution. Pouvait accueillir un inspecteur général à sa table, et, une heure plus tard, se trouver avec un surveillant à l’entrée des élèves, n’y disait mot, aurait dédaigné formuler une remarque subalterne, mais, à sa seule présence, les adolescents les plus butés ralentissaient le pas, rectifiaient leur tenue, puis retiraient leur béret et passaient sur la pointe des pieds, en murmurant un » Pardon, Monsieur « , qui les mettait dans le ton voulu pour aborder leur premier cours, ce qui était le but visé. Répondait brièvement à leur salut, accentuant sa politesse lorsqu’il connaissait personnellement le jeune garçon ; s’il avait à l’interpeller, il le faisait d’une voix posée, et avec une attention qui hissait immédiatement l’interlocuteur non pas à son niveau, ce qui eût été impensable, mais à un stade intermédiaire ; de mortel l’enfant était devenu un héros, et un dieu était descendu de l’Olympe pour lui demander des comptes, ce qui était signe visible d’attention, preuve que lui, l’enfant, existait. Je suis persuadé de sa patience infinie vis-à-vis de mon père, anarchiste conservateur, et dont la situation particulière pouvait être embarrassante pour un chef d’établissement.
Mais le style de M. Chamoux rejaillissait sur tout le lycée. Le censeur, grand homme maigre, un peu funèbre, était un modèle aussi de dignité. Les locaux de l’économat étaient élégants, et la tenue des réfectoires, impeccable. Je fus, avec d’autres bons élèves, l’un des convives des derniers banquets de la Saint Charlemagne, au cours duquel le proviseur était soucieux de nous adresser la parole. Il aurait voulu y accueillir tout le lycée : c’était l’homme d’un élitisme égalitaire, dans le système duquel il n’y aurait pas eu de meilleurs, seulement des excellents. Que demander de plus ? On n’a jamais vu que M. Chamoux ait tutoyé qui que ce fût, et on n’a jamais su qu’un élève ait proposé de l’affubler d’un surnom moqueur. Lorsqu’il nous quitta pour Janson De Sailly, où il devait non seulement briller comme administrateur, mais aussi faire admirer sa fermeté devant les occupants, le lycée perdit beaucoup. Parfaitement honorable et dévoué, le fonctionnaire, barbu lui aussi, qui le remplaça, n’eut ni son aura, ni son élégance. Et, trois mois après son arrivée, il fut connu sous le nom de Barberousse ou sous celui de Charlemagne, alternativement. Le talent de M. Chamoux s’étendit à la construction d’un nouvel internat, à côté ou presque, du lycée. A juste titre, on reprocha aux nouveaux bâtiments, édifiés en briques et coiffés de toits d’ardoise fortement pentus, d’être aussi peu messins que possible. Comme sur un perchoir de vieilles poules, des professeurs se mirent à caqueter, non sur cela, qui peut-être leur échappait, mais sur les nouveautés qu’un proviseur, à leurs yeux imprudent et mégalomane, introduisait dans l’internat lui-même. Les sottises circulent vite. Les enfants sont habiles à les entendre et à les retenir ; celles que le petit garçon saisit à ce sujet restèrent agréablement fixées dans sa mémoire.
Ainsi, M. Chamoux avait fait placer dans le vestibule un moulage en bronze de l’aurige de Delphes, avec son bras unique, son fouet, son profil calme et droit ; aussi, dans le parloir des élèves, qui lui faisait suite, des bustes achetés à la chalcographie du Louvre, qui alternaient avec des couples de fauteuils, isolant chaque groupe de visiteurs du voisin. Nos humanistes eussent dû applaudir. Ils ne virent que la dépense, le luxe inouï, pour des bélîtres de parents, paysans du plateau, voire, pire encore, ingénieurs du bassin du fer. Le parloir était relié à l’infirmerie par une galerie ornée des plâtres des frises du Parthénon du British Museum. Qu’avaient besoin les élèves de contempler ces antiques, qui sont dans tous les manuels, et alors que le musée municipal abritait des collections archéologiques qui les valaient bien ? Un lycée, précisément, n’est pas un musée : autre dépense inutile. L’infirmerie était grande, moderne, permettait l’isolement de contagieux et le dépistage systématique des maladies ou des états sanitaires déficients. Quelle nécessité ? Les malades étaient évacués au plus vite ou rendus à leurs familles. Et à quel titre le lycée se substituait-il aux parents pour veiller à la santé des enfants ? La socialisation était en marche.
Comme devait l’écrire gravement Le Lorrain, journal catholique et des familles : » l’inspection médicale dans l’enseignement secondaire, c’est une atteinte à la famille, l’esclavage de l’individu et l’affaiblissement du corps médical « . Une grande salle de gymnastique et des terrains de sport avaient été aménagés : ce culte du corps était significatif de la décadence matérialiste de l’époque, ce que confirmait la folle construction d’une piscine d’hiver par la municipalité, à proximité du lycée. Qu’avait-on besoin de pratiquer la natation l’hiver ? Et l’été, qui était période réservée à la préparation des examens. Et l’automne, alors que le seul sujet digne d’intérêt était la rentrée des classes ? Je ne sais plus ce qu’ils inventaient pour éliminer le printemps, mais je leur fais confiance pour avoir trouvé. Dans cette piscine, les élèves contracteraient des bronchites qui les laisseraient phtisiques pour la vie. Les professeurs, auteurs de ce florilège de balivernes, étaient les mêmes qui détaillaient à leurs audiences, en grec et en latin, les beautés des civilisations antiques, au sein desquelles âmes et corps s’épanouissaient ensemble et où les Jeux Olympiques étaient cérémonie religieuse, célébration civique et fête profane tout à la fois. Mais tel était l’immobilisme universitaire, et d’une génération pour laquelle » l’avant 1914 » était la norme ; tout ce qui s’était passé ou fait depuis n’était qu’accident, qui n’empêcherait pas l’âge d’or de revenir un jour.
Le dernier sujet de critique concernait les dortoirs. Ils étaient aménagés en chambres individuelles pour les adolescents et les grands élèves. Cela fut vu comme le comble du sybaritisme, invitation aux pires désordres, témoignage d’une inconcevable faiblesse. Elle réserverait, hélas, de douloureuses surprises à l’imprudent. Livrés à eux-mêmes, les lycéens ne pourraient que tout saccager ; en outre, d’indescriptibles scandales terniraient à jamais la réputation de l’établissement. Aucune catastrophe ne se produisit. Externes et internes furent enchantés d’avoir enfin des terrains de sport. La première visite médicale systématique révéla l’état alarmant de ma dentition. On n’envoya personne en sanatorium. Aucun tuberculeux n’abandonna ses études. Les pensionnaires respectèrent leurs chambrettes. Les moeurs des élèves ne s’altérèrent point. Caquetages, coassements et croassements se portèrent alors dans une autre direction : les devis avaient été dépassés, le lycée était pour longtemps ruiné par les fastes d’un administrateur irresponsable. L’internat avait été sa danseuse. Après l’avoir abandonnée, il laissait l’entretien de la belle déflorée à son successeur. De fait, celui-ci parut faire flèche de tout bois. On vit afficher à la porte du concierge la vente, au prix de dix francs, de l’album de photographies décrivant les locaux. Notre père haussa les épaules. Sans nier que des crédits supplémentaires eussent été nécessaires, il jugeait dérisoire cette mise à l’encan des souvenirs de l’inauguration.
Anne-Lorraine Guillou-Brunner