Chronique autour du défi d’une nuit sous tente en famille par -9°

Si, à ce jour, nos finances ne nous ont permis qu’une seule fois de faire voyager nos enfants en dehors des limites de notre bel hexagone dont ils aiment tout particulièrement le Gard et le Finistère, l’Ain et la Haute-Corse, ils ont toujours baigné dans le monde du voyage et ont appris à respirer les parfums des ailleurs. Depuis qu’ils sont très jeunes nous leur avons beaucoup parlé de notre tour du monde, des pays que nous avions pu découvrir, de ce que nous avions ressenti, de ces rencontres inoubliables avec des personnes étonnantes et de nos aventures sportives.

Stéphane est tombé amoureux du voyage, le vrai voyage, le voyage au long cours, lors d’un grand séjour au Vietnam, un Vietnam encore très fermé depuis la fin de la guerre. Il accompagnait un entomologiste et, ensemble, ils avaient marché dans des endroits où aucun européen ne s’était aventuré depuis des dizaines d’années. En ce qui me concerne, dans ma famille, nous ne voyagions pas car nous étions sans cesse dans le mouvement, jetés sur les routes tous les deux ou trois ans, avec armes et bagages, chiens, chat, poissons rouges et tortues, à la faveur des mouvements préfectoraux. Alors, les vacances étaient dédiées à la famille qui se partageait entre Paris, le Finistère Sud, le Var et le Gard. Notre père adorait le voyage mais en voyageur solitaire. Son métier lui a souvent donné l’occasion de partir. Il aimait beaucoup l’Italie et le Mali. A Bamako, il avait découvert un peuple d’une incroyable gentillesse. S’il n’aimait pas partager physiquement ses voyages avec nous, il nous écrivait de nombreuses lettres et cartes de tous les endroits où il séjournait. J’ai tout conservé. C’est mon héritage le plus précieux, celui que je ferai découvrir à nos enfants quand ils en auront envie. Tout est rangé dans un classeur vert et, parfois, il m’arrive d’aller en tourner les pages européennes et africaines.

Contrairement à Stéphane, je n’ai donc pas entrepris de grands voyages exotiques mais je lisais beaucoup et, par la littérature et l’histoire, plus que par la géographie, j’ai développé une attirance particulière pour certaines contrées. Je dois à la grande expédition de Marco Polo, de la Venise des Doges à la Chine impériale, d’avoir voulu marcher sur la route de la soie. Pierre Benoit, Saint-Exupéry, Monod, Bowles et Le Clézio m’ont fait aimer le Sahara, Tahar Ben Jelloun le Maroc et Naples. Les amours contrariées de la reine de Saba et du roi Salomon m’ont donné envie de découvrir l’Ethiopie. Les nouvelles de Tourgueniev m’ont fait succomber au charme de la Russie tant en hiver qu’au printemps. Je pense à l’âme russe quand je vois danser les branches du bouleau argenté devant la maison et, en observant la nature blanchie et durcie par le froid, j’entends les notes de la balalaïka du thème du « Docteur Jivago ». Les romans de Karen Blixen m’ont fait rêver au Kenya et au nord de l’Europe. Et, bien sûr, dans mon esprit, l’Islande et l’Irlande sont respectivement liées à Pierre Loti et à Michel Déon.

Depuis plusieurs années, l’activité de Stéphane, mon mari et le père de nos quatre enfants dont le dernier est tout poilu et à quatre pattes, est consacrée au voyage, à la rencontre d’êtres tous exceptionnels dans leur domaine et désireux de faire partager leur passion sportive, artistique, culinaire ou oenologique. Stéphane et son associé, Pierre Malherbe, ont eu l’idée de réunir au sein d’un club baptisé SomeWhere Club des femmes et des hommes exigeants ayant en commun de partager un très fort humanisme, le respect de la nature et d’être animés par la même curiosité intellectuelle et le même désir de dépassement de soi. Chez eux, les frontières naturelles et les frontières physiques s’unissent et sont sans cesse dépassées.

J’ai eu la chance de rencontrer quelques uns de ces êtres qui, par leur présence et le regard qu’ils portent sur le monde qui les entoure, sont de merveilleux ambassadeurs de l’espèce humaine ! Je me rappelle un déjeuner très agréable avec Claire et Reno Marca dans leur maison, dans le Morbihan, ouverte sur une ria. Nous faisions étape chez eux sur le chemin du retour après un séjour dans le Finistère sud. Ils nous accueillaient à six personnes sans oublier Fantôme. Les enfants conservent encore un souvenir ému de crevettes que Reno avait faites griller sur un barbecue. Claire et Reno sillonnent notre planète plusieurs mois par an et, à leur retour, ils réalisent à quatre mains, deux paires d’yeux et deux sensibilités, de magnifiques carnets de voyage. Leur dernier ouvrage est consacré à la cuisine en Algérie et aux femmes qui la préparent avec amour et dans la transmission orale de recettes ancestrales. Ce livre est le fruit de l’amitié qui les lit à Ourida Nekkache qui, après ses études supérieures en France, enseigne la langue française à l’université des sciences techniques d’Oran.

En tournant les pages de ce livre magnifique, on est emporté dans un voyage à la fois géographique et sensoriel. De la Kabylie à Alger en passant par Constantine et Mascara, Oran et Béni-Abbès, on respire l’odeur de la coriandre, du cumin, de la menthe fraîche, du paprika, du curcuma, du gingembre, de la fleur d’oranger et de la cannelle. On restitue le parfum des oignons dorant dans l’huile d’olive. On devine la finesse des grains de semoule entre les doigts de la femme qui les fait rouler. On n’a plus qu’une envie : cuisiner et partager ! Claire et Reno nous avaient offert de les accompagner en Algérie où ils se rendent tous les ans pour la récolte des dattes dans le sud algérien là où le Sahara s’offre dans toute sa beauté minérale. La mort d’Hervé Gourdel, guide de haute-montagne niçois, nous avaient amenés à renoncer. Claire et Reno ont fait le choix de ne pas fonder de famille pour eux et de s’attacher à la famille « monde ». Quant on a trois jeunes enfants, on s’interdit de prendre certains risques. A l’époque de notre tour du monde, nous n’aurions sans doute pas hésité à les suivre ! J’espère qu’il nous sera un jour donné de connaître ce pays magnifique qui a enchanté plusieurs membres de ma famille et dont tout le monde loue la beauté.

Le premier membre du SomeWhere Club que j’ai pu rencontrer est Frédéric Buyle. C’était à Paris, au salon de la plongée. Ce jour-là, j’avais aussi fait la connaissance de Jacques-Marie Bardintzeff. Frédéric partage sa vie entre Bruxelles et les Açores, ses deux ports d’attache, et toutes les mers du globe. C’est un apnéiste, un remarquable photographe sous-marin. En apnée et en lumière naturelle, il réalise des clichés magnifiques des êtres qui peuplent le monde du silence. Quand il ne donne pas des conférences, il aide les scientifiques dans le marquage des requins et la compréhension de l’acoustique des cétacés. Lors de notre rencontre, j’avais été très impressionnée par la sérénité et la bonté de Frédéric.

Jacques-Marie, lui, est un universitaire incroyablement investi auprès de ses étudiants. Au salon de la plongée, il était arrivé en trottinette, une trottinette empruntée à l’un de ses enfants. Il a longtemps été le vulcanologue attitré de l’émission de Nicolas Hulot, « Ushuaïa Nature ». Avec son don de pédagogue, sa gentillesse et son énergie, son amphi doit être captivé !

J’ai aussi pu rencontrer, lors d’une conférence au Sénat sur « l’Islam des lumières, Pierre Muller et Olivier Weber. Pierre est médecin urgentiste et guide de haute-montagne, membre de la société française des explorateurs, passé maître dans l’art des expéditions en milieu extrême. Il rentre d’une mission de deux mois et demi en Antarctique durant laquelle, avec d’autres guides, ils ont découvert une montagne qui n’avait encore jamais été cartographiée. Ambassadeur de la marque Salomon, il parcourt la planète et, parfois, s’en revient poser son sac à dos, ses piolets, ses crampons et ses skis de rando dans un ravissant village des Alpes de Haute-Provence. Il n’y reste jamais bien longtemps ! Une manière comme une autre de ne pas reprendre des habitudes de vie trop confortable ! Depuis notre tour du monde, je suis persuadée qu’un trop grand confort ramollit et le corps et l’esprit.

Olivier Weber, écrivain, grand reporter, ancien correspondant de guerre français, ambassadeur itinérant, a, récemment, publié « Frontières » aux éditions Paulsen. Cet insatiable voyageur et écrivain décrit son ouvrage comme « un passeport, un pays sans frontière ». Avec sa grande carcasse et ses yeux clairs, on le compare souvent à un autre très grand écrivain et voyageur, Joseph Kessel.

Ils sont nombreux celles et ceux que je n’ai pas encore pu rencontrer. C’est que ces femmes et ces hommes sont rarement chez eux, dans une chaise longue aux beaux jours et dans un canapé au coin du feu quand les jours sont plus courts. Ils sont aux quatre coins du globe. Ils ne reviennent que pour écrire, développer leurs photos, organiser des expositions, commenter des évènements sportifs, donner des conférences, lever des fonds pour financer une prochaine expédition, se lancer de nouveaux défis et pour celles et ceux qui ont une famille profiter des leurs. De tous ces êtres d’exception, les chefs sont, par la force des choses, les plus sédentaires. Ainsi, Jean-Luc Lefrançois, grand chef qui partage sa vie entre l’Apogée de Courchevel et le château Saint-Martin, est également triathlète, ultra traileur, raideur et skieur. Le sport à ce niveau d’engagement est très certainement un excellent moyen de gérer et d’évacuer la pression accumulée dans les cuisines d’un restaurant gastronomique ! Quand je ferai sa connaissance, je lui demanderai s’il lui arrive d’élaborer de nouvelles recettes en courant.

Donc, nos enfants voyagent déjà par les souvenirs de leurs parents, le métier de leur père et les rêves d’évasion de leur mère. Depuis que nous sommes venus vivre à la campagne, j’ai été celle qui voit l’autre partir. Ce n’est pas toujours facile d’être celle qui reste d’autant plus que je n’ai pas l’âme d’une Pénélope. Rester, cela veut dire demeurer à la barre du navire, veiller sur l’équipage, assurer le ravitaillement à bord, astiquer le pont et tenter des incursions dans la salle des moteurs quand quelque chose ne marche plus ! Dans « la ferme africaine », Karen Blixen décrit avec beaucoup de justesse ce que peuvent ressentir les femmes qui voient les hommes partir et vont faire alors l’expérience du manque et de l’attente.

Dans quelques semaines, Stéphane s’envolera pour la Sibérie via Moscou. Il a la chance de faire partie de l’équipe qui va traverser le lac Baïkal au départ d’Irkousk. Cette expédition a été conçue par le président de l’association « vue d’ensemble » qui a son siège en Alsace. L’association a été créée par de jeunes déficients visuels qui ne voulaient pas que la cécité les condamne à l’immobilité. L’association organise toute l’année différents évènements et unit en son sein malvoyants, voyants et non-voyants. Du 24 février au 7 mars, des binômes constitués de sportifs déficients visuels, sourds, malvoyants et valides traverseront en autonomie complète et en ski de randonnée le lac Baïkal. Les binômes sont au nombre de sept. C’est Olivier Weber qui est le parrain de l’expédition et réalisera le film « défi Baïkal ». Cette aventure a pour but d’aider les déficients visuels, les sourds et les malentendants à changer leur regard sur leurs capacités personnelles et également celui du monde de l’entreprise sur toutes leurs compétences.

Le lac Baïkal, en hiver, gémit, craque, chante, se lamente, rit et pleure. Dans un tel espace ouvert, tous les sons sont amplifiés. Pour ceux chez lesquels l’ouïe est venue compenser la vue, tous ces bruits pourraient être effrayants. Les membres de l’expédition voyants et entendants vont beaucoup apprendre au contact de ceux qu’une maladie a privé ou fragilisé dans l’un de leurs sens. Stéphane est revenu bouleversé d’un week-end de préparation dans les Alpes. Il avait les larmes aux yeux en me parlant de la volonté, du courage et de la bonté qu’il avait ressentis chez les membres de l’expédition atteint de cécité et, parfois, aussi, en passe de perdre l’audition.

Gérard Muller, celui que l’on nomme désormais « l’aventurier aveugle » mais qui ne l’est devenu qu’assez tardivement après avoir développé une maladie génétique est le chef de projet. Son fils, Pierre, est le chef d’expédition. Pierre sera assisté par Pascal Arpin également guide de haute-montagne. En 1994, il a entraîné un skieur malvoyant pour les jeux paralympiques de Lillehammer. Pour faire la connaissance de tous les membres de l’expédition, Nadia Bouhamidi, Nicolas Linder, Françoise et Danien Buffard-Moret, Christian Hommaire, Michel Franck, Alice Lapujade, Jean Nerva, Stéphan Vonié et Yves Wansi et mieux cerner tous les enjeux représentés par ce défi, je vous invite à consulter les liens suivants:

http://www.defibaikal-vde.com/

http://www.vue-densemble.com/

Le film que réalisera Olivier Weber et qui sera produit par une jeune maison a besoin d’argent pour son financement. C’est la raison pour laquelle une levée de fonds est faite via KisskissBankBank. Au départ d’Irkousk, l’expédition emmenée par Pierre Muller rencontrera une autre expédition française organisée par Elodie Arrault et Dominique Bleichner.  Tous les deux s’élanceront en char à glace, sans assistance et sans moyens motorisés. Elodie et Stéphane ont déjà eu l’occasion d’échanger ensemble. Elodie prend la route avec une amie au volant d’un camion pour rejoindre Irkousk. Elodie et Dominique font également appel à la générosité des donateurs via KissKissBankBank pour le financement de leur expédition, the Baïkal Race. Il semblerait que le récit de Sylvain Tesson, « dans les forêts de Sibérie » aient donné des ailes et des idées de défis sportifs à nos aventuriers tricolores!

https://www.kisskissbankbank.com/en/projects/defi-baikal–2?ref=similar

Samedi, à la fin du déjeuner, un défi est lancé : celui de dormir sous la tente. Cette nuit, la température va tomber à -9°. Ce sera, pour les enfants, l’occasion de savoir ce que leurs parents ont vécu dans les treks himalayens et andins et d’avoir un petit aperçu de ce qui attend leur papa et tous les autres membres de l’expédition pendant la traversée du lac Baïkal. Les enfants sont enchantés ! Ils ne tardent pas à déplier la grande tente dans l’herbe, une tente achetée pour nos vacances en plein air dans les Cévennes avec des amis et leurs enfants. Un beau soleil fait briller la végétation. L’herbe ne craque plus sous les pas. La tente est vite montée. Il nous manque un sac de couchage adapté au grand froid. Je dormirai dans celui qui me sert à envelopper mes patients et qui a gardé dans ses replis des petits bouts de la Nouvelle-Zélande. Toute la journée, les enfants sont portés par ce projet. La nuit vient. Nous regardons un très beau film réalisé par François Ozon « Frantz ». Ce film tourné en allemand et en noir et blanc raconte avec beaucoup de finesse le drame de la première guerre mondiale tant du côté allemand que du côté français. Le film s’achève. Céleste et Louis somnolent.

Les dents lavées, chacun s’emmitoufle dans un manteau, met un bonnet sur sa tête, prend son sac de couchage, son oreiller et se glisse sous la tente. Fantôme reste seul dans la maison au chaud allongé sur le canapé rouge. J’aurais bien aimé qu’il partage cette aventure avec nous mais notre chef d’expédition a dit non. Céleste dort avec son papa. Je suis entre Louis et Victoire. Céleste a un bon sac. Stéphane et Louis ont des sacs adaptés aux températures très froides. Victoire, elle, s’est fabriquée un duvet avec deux sacs de couchage et une couverture. Très vite, les enfants s’endorment. J’entends leur respiration paisible. Impossible de trouver le sommeil. Mes pieds sont glacés et, bien sûr, plus le temps passe et plus j’ai envie d’aller aux toilettes. Je prends les choses avec philosophie. J’écoute nos amis qui rentrent chez eux, la chouette hulotte et le hibou qui crient, les chiens de nos voisins qui aboient et, plus loin, les coqs qui chantent.

Dans l’Himalaya, même à 5500 mètres d’altitude, je n’ai jamais souffert d’un tel froid ! J’ai tenu bon ! Cette idée était la mienne ! Je ne voulais pas laisser les enfants seuls en pleine nuit. Quand, à sept heures, je me décide à m’extraire de mon sac avec douceur pour ne pas réveiller Victoire et Louis et entre dans la maison, je trouve Céleste qui comate à l’étage sur le canapé et que j’ai entendue faire jouer les fermetures de la tente vers six heures. Je prends une douche brûlante. Je ne sens plus mes pieds. Si Fantôme avait dormi dans la tente, son corps chaud aurait pu faire office de bouillotte !

Toute la nuit, j’ai pensé à ceux qui n’ont pas d’autre choix que celui de dormir dans une tente et qui n’ont pas de sac conçu pour des températures négatives, les sans abris, les mal logés et les migrants. Ce sac de couchage est associé à une partie de notre tour du monde et à mon activité de sophrologue si bien que je repensais aux patients qui s’y étaient glissés le temps d’une séance et au bout de chemin qui nous restait à parcourir ensemble.

Stéphane a pu tester son sac de couchage et son matelas. Louis était enchanté par sa nuit. Le duvet de Victoire était trempé. Céleste n’a pas très bien dormi. Elle couvait déjà la grippe. Je n’ai pas dit aux enfants qu’en Sibérie, leur papa ne sera jamais exposé à des températures négatives dans les cabanes où il dormira. En revanche, ils savent que dans un camp avant l’ascension d’un sommet situé à 6400 mètres dans l’Himalaya, la température sous notre tente avait chuté à -15 et que nous avions glissé nos chaussures dans nos sacs pour ne pas avoir les pieds gelés quand nous nous lèverions à minuit. La tente est toujours dépliée dans le jardin. Louis, le dimanche soir, nous suppliait pour que nous y dormions une nouvelle fois ! Cet enfant est encore plus fou que sa mère !

Anne-Lorraine Guillou-Brunner

 

2 commentaires sur “Chronique autour du défi d’une nuit sous tente en famille par -9°

  1. Finalement, presque dix-huit ans plus tard, tu ne regrettes pas…ni de vivre avec un Golgoth ni d’en avoir engendré un pour partie. Merci d’avoir fait de mon goût pour l’ailleurs une réalité.

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