Chronique depuis les premières marches de septembre (suite et fin)

Les rayons du soleil lèchent mes pieds nus dans mes sabots rouges. Fantôme est malade depuis hier. A 5h00, ce matin, je l’ai trouvé étendu sous le sapin avec Cookie à ses côtés. Il a eu du mal à se lever pour traverser la cour. Son estomac se vide. Sans doute est-ce le magnifique os cru apporté vendredi par l’une de mes patientes. Il l’a rogné des heures durant. Diète pour notre Australien et, demain, s’il ne va pas mieux, nous irons consulter. Je vais seule en vélo voir Muguette. Elle est en colère. Son fils aîné, dans le prolongement de l’opération d’une double hernie avant les vacances, a fait une éventration. Il a continué à forcer alors que le chirurgien l’avait exhorté au repos. Elle est furieuse que son fils soit aussi têtu! Maintenant, elle s’inquiète pour Fantôme et me parle de ses pauvres yeux qui ne lui servent plus à grand chose. Elle préfèrerait être sourde. Du poulailler, Muguette ressort avec des oeufs chauds qu’elle me donne. Pépette a perdu du poids et tousse souvent. Nos animaux vieillissent.

Ma première patiente de la semaine, étiopathe, arrivera avec un peu de retard. Elle avait oublié un patient. Je décide de me replonger dans le petit carnet mauve dans lequel j’ai écrit nos aventures corses avec un stylo plume dont l’encre verte tachait mes doigts tous les matins. J’aimais beaucoup écrire face à la baie de Calvi et voir les parachutistes descendre vers la plaine.

24 août: Un pic frappe le tronc de l’amandier. Je me rappelle un été où Louis et moi nous régalions d’amandes fraîches que nous cassions sur la terrasse avec des pierres trouvées dans le jardin. Comme notre père, j’aime les amandes, les noisettes et les noix quand elles sont fraîches et encore plus quand on les ramasse soi-même. De gros nuages s’accrochent au-dessus des montagnes. Un vent léger balance lascivement les branches du palmier. Des pigeons ramiers sont posés sur l’herbe. Hier, avec Virginie et Stéphane, nous avons été nous promener à Corbara et à Pigna. A Corbara, nous sommes montés jusqu’à l’église de Notre-Dame des sept douleurs. En redescendant, nous nous sommes arrêtés à la terrasse d’un restaurant qui propose aussi quelques chambres pour boire un thé glacé à la menthe. Un jeune chat allait d’une table à une autre pour se faire caresser. Un couple d’Italiens passait avec un chien grand comme un veau, un dogue allemand. A sa vue, le chat avait détalé. Sur la route qui mène à Corbara, nous nous arrêtons chez des potiers. Les artisans sont nombreux en Balagne. Stéphane m’offre une cruche qui a été réalisée par une femme née en Egypte. La cruche va s’avérer poreuse.

Je demande à Virginie et à Stéphane de prendre la pose devant une vieille maison. On se croirait au Mexique! Comme j’ai de la chance que ma soeur et mon mari s’aiment autant! J’espérais qu’il en serait de même entre ma belle-soeur, mon beau-frère et moi mais cela n’a pas fonctionné. A sa dernière messe célébrée hier avant son installation à Gien, Paul avait construit son homélie autour du verbe « effata » qui veut dire « ouvre-toi ». Ouvre-toi au Christ, aux autres, à celui qui ne t’aime pas ou que tu n’apprécies pas. A aucun moment, Paul n’a indiqué que pour aimer son prochain, il fallait déjà s’aimer soi-même. Par ailleurs, il aurait pu ajouter qu’il faut savoir renoncer à des êtres qui ne veulent pas s’ouvrir à nous. A bientôt 52 ans comme tant d’autres personnes, j’ai reçu beaucoup de coups. Je suis comme une vieille casserole cabossée, une de celles que Muguette aime tant. Maintenant, je me concentre sur les personnes que j’aime et qui m’aiment et continue d’aller vers des êtres que je ne connais pas encore mais que je suis prête à rencontrer. Pourquoi perdre son temps dans des relations stériles? Pourquoi être si souvent celle qui essaie de comprendre l’autre, ses blessures, ses réactions et être si prompte au pardon si, en face, l’autre ne s’ouvre pas à moi et à mon histoire?

25 août: Location de paddle à Calvi. Pas facile de trouver son équilibre à deux sur une planche quand il y a de la houle. Les filles s’en sortent bien mieux que les garçons! Avec Charlotte, nous rejoignons les jeunes et Charlotte monte sur la planche de ses grandes cousines. En fin de journée, nous prenons la direction du chemin qui monte aux ruines et que Valentin se réjouissait de refaire s’il n’avait pas une entorse. Notre Louis qui connait cette promenade par coeur décide de rester avec Valentin qui l’a initié au poker. Victoire, Céleste et Louis grimpent vite en direction des ruines talonnés par Charlotte qui avance comme un cabri. Arrivée au sommet et après avoir rejoint les « grands » qui, assis sur un rocher, contemplent le soleil qui se laisse tomber dans la mer, Charlotte ne veut plus avancer. Elle s’est beaucoup fatiguée dans cette montée. Céleste offre à Virginie de redescendre avec elle et sa petite cousine. Victoire et Louis, Stéphane et moi poursuivons la marche qui suit un sentier étroit entre les chênes, les roches et le maquis. Dés que le soleil décline et que l’humidité tombe des montagnes toutes les odeurs des plantes s’intensifient. Une nouvelle fois, j’arriverai trop tard pour voir la laie et ses trois marcassins mais toute la bande a fait des photos et des vidéos. Les marcassins ont trois mois. Ils commencent à diversifier leur alimentation.

26 août: Hier, nous renonçons au Fongo pour aller à la Figarella qui coule au milieu de la forêt de Bonifatu. Cela sent bon la résine et les fougères grillées par le soleil. Nous passons devant l’auberge de la forêt, refuge pour marcheurs sur le Mare Monti qui part de Calenzana pour rejoindre Cargèse. Nous gagnons le lit de la rivière que nous enjambons en passant sur un pont métallique qui me rappelle ceux que nous empruntions pendant nos treks au Népal. C’est avant de nous avancer sur une passerelle que nous avions vu un groupe de maoïstes. Nous avions eu de la chance. Nous n’étions que trois Occidentaux. Ils n’avaient pas eu envie de nous rançonner. Pas facile de progresser sur les rochers avec Charlotte. Nous avons juste le temps d’un petit bain et d’un pique-nique au bord d’une piscine naturelle que le ciel se charge et que des gouttes de pluie se mettent à tomber de plus en plus fort.

Nous nous abritons sous les arbres et nous emballons dans les serviettes et les foutas. Victoire et Louis, impassibles, restent sous la pluie. Nous profitons d’une accalmie pour ranger nos affaires et repartir. Je préfère rester pieds nus pour m’assurer une meilleure prise sur la roche mouillée. Stéphane nous aide à escalader un rocher en nous faisant la courte échelle. Ce soir, son dos le fera souffrir. Il doit se faire opérer mais c’est une opération complexe. Plus facile de remonter le lit de la Figarella que de le descendre. Quand nous arrivons à la voiture, le soleil revient mais pour très peu de temps. Les massifs forestiers sont fermés en Corse par jour de grand vent. Cela évite les incendies et de mettre les pompiers en danger en se portant au secours des marcheurs ou des baigneurs prisonniers des flammes.

Le soir, pizzas pour les six jeunes et restaurant typique pour les adultes « Chez Edgard » dans le village de Lavatoggio. Ce restaurant est toujours plein. Un sanglier ou un veau tournent à la broche du matin jusqu’au dîner. Personne ne nous demande notre pass sanitaire et aucun serveur ne porte de masque. Il en allait de même sur le port à Calvi. Edgard, le patron, homme sec d’une soixantaine d’années, déambule entre les tables tel un marié le soir de ses noces. Il porte une chemise noire largement ouverte sur une toison blanche. Le restaurant sert en moyenne 300 repas par soir. Un menu unique: soupe corse, tarte aux herbes, sauté de veau aux figues ou sanglier avec un gratin dauphinois plus riche encore en crème que dans la Bresse, fromage et gâteaux maison. Le personnel est charmant et plein d’humour. On a brutalement changé de saison! Ce n’est plus l’été mais l’hiver. Je cale très vite. Nous rions beaucoup des plats que nous avalons. Le restaurant possède son chef pâtissier. Je me désole de ne plus avoir d’appétit tant les gâteaux sont exquis! C’est une vraie bonne adresse en hiver, après une marche en raquettes! Alors que nous partons, Edgard vient nous saluer avec beaucoup de gentillesse et s’assurer que les « jeunes » se sont bien occupés de nous. Il nous souhaite une bonne santé comme il se la souhaite à lui-même.

26 août: nous laissons les grands ados dormir. Tous les soirs, ils veillent depuis la grande table de la terrasse ou depuis le stade de rugby. Avec Charlotte, Virginie et Stéphane nous nous offrons un bain de mer délicieux depuis une crique située non loin de la maison. L’après-midi, avec Stéphane, nous partons pour le col de Battaglia situé au-dessus de Speloncato. La route passe par un chapelet de villages ravissants et possédant tous une église romane. Dans l’une d’entre elles, des chants de Noël tournent en boucle et une dame semble y passer toutes ces après-midis recevant des coups de téléphone. Cela fait déjà deux fois qu’au départ du col nous tentons de gagner le Monte Tolu sans y parvenir! Cette fois, c’est la bonne! Nous prenons le « bon chemin » et ne sommes pas surpris par la nuit. La vue qui s’offre à nous est absolument grandiose. On dit que c’est la plus belle sur la Corse. On voit jusqu’au Cap Corse et on peut admirer le Monte Cinto plus haut sommet de l’île et que nous avions imaginé atteindre cet été. La marche se fait en 8h30 et le départ est à une heure de Lumio.  C’est merveilleux de se sentir comme un aigle au-dessus de la mer et des plaines et d’être entouré par des montagnes encore plus hautes! Nous nous griffons les mollets sur les genêts. Des chèvres se dessinent en ombres chinoises sur un piton rocheux. Le vent est déjà frais quand nous regagnons le parking. Nous décidons de dîner dans l’auberge dont l’ambiance évoque les chalets de montagne. Le serveur et petit-fils de l’ancien propriétaire est charmant. Il ressemble beaucoup à Thomas Dutronc. Il nous raconte qu’en hiver, ils connaissent trois mois d’enneigement et que les cols sont fermés. Ils sont obligés d’acheter de très gros 4×4 pour emprunter la route. Je me mets à rêver de promenades en raquettes et d’un dîner devant le poêle! Rien à faire: le froid sec est mon élément!

27 août: Le vent est fort. Les massifs forestiers sont fermés. Très difficile et dangereux d’entrer dans la mer depuis la crique. Nous allons escalader les rochers et y recevoir des douches. L’après-midi, Virginie et moi allons visiter le couvent de Corbara. Il est actuellement occupé par huit frères de la communauté de Saint Jean. Avant, il a été habité par des franciscains et des dominicains. Le couvent accueille des familles et des célibataires pour des retraites. Cette semaine, le thème porte sur « le discernement au service du couple ». Le frère qui nous fait visiter l’église, le cloitre et les cellules est très amusant. Il a l’humour de mister Bean. Les murs du cloitre ont été repeints par deux novices mexicains dans un rose-orangé incroyable qui rappelle les couleurs de l’Andalousie. Dix-huit tortues d’Hermann ont donné naissance à des bébés. Frère Jean-Marc nous apprend qu’au tout début de la première guerre mondiale plusieurs centaines de familles allemandes et austro-hongroises ont été internées dans le couvent et que la vie y était vraiment difficile. Un des internés était dessinateur et il a peint sur les murs des cellules des fresques qui font penser aux dessins du Sapeur Camembert.

Nous quittons le couvent et allons flâner dans les ruelles de l’île-Rousse. Nous espérions nous faire nos cadeaux d’anniversaire mais nous rentrons bredouille. Virginie n’a rien vu qui la tentait et la petite boutique dans laquelle j’avais repéré une paire de sabots est fermée. Tout le monde se fait beau pour le dîner au Padula, sur la plage à Algajola. Les filles arborent chacune une grande robe vaporeuse. Rose pour Céleste et cuivre pour Victoire. Charlotte porte la jolie robe que son papa lui a achetée à Majorque. Les deux Louis, Valentin et Stéphane sont très élégants. Dans sa chemise hawaïenne, Valentin me fait penser à Tom Selleck interprétant Magnum. Un petit shooting au bord de la piscine avant de s’en aller. Comme les tables sont dressées sur le sable, nous partons tous en tongs! Comme toujours, la patronne est assise sur une chaise haute. Cela fait deux ans que je ne l’ai pas vue. Il me semble qu’elle a rajeuni et que ses cheveux sont plus blonds. Elle partage sa vie entre la Haute-Corse et Cannes. Elle veille au grain sans en avoir l’air. Quand la soirée est avancée, elle quitte sa chaise haute et s’installe dans des fauteuils confortables avec des amis. Tout le monde s’affaire autour d’elle. Notre serveur est charmant et il vient d’Aubenas. Nous nous mettons à parler de Pont-Saint-Esprit et de la maladie qui a frappé les châtaigniers. Virginie et moi aurons enfin notre gâteau à la crème de marron fabriquée à … Aubenas!

Stéphane photographie la brochette de jeunes sur la plage. Le soleil disparait. Nous nous laissons bercer par le ressac. Nos vacances sont en passe de s’achever. Le lendemain matin, Virginie emmène Louis et Valentin passer des tests antigéniques. Tous deux sont en cours de vaccination. Je prépare le pique-nique pour notre seconde sortie en mer mais la première pour Charlotte et Valentin. Stéphane, lui, prépare le bateau et installe de quoi tracter une grosse bouée. Après le vent d’hier, il s’attend à trouver de la houle mais c’est le seul moment où nous pouvons naviguer tous ensemble. Mise à l’eau à la petite marina. La mer est formée et nous irons nous mettre au mouillage sur la plage de Calvi. Nous avons à peine le temps de pique-niquer qu’un fort vent d’ouest se lève. Des vagues viennent se briser près du rivage. Stéph remonte vite sur le zodiac et nous le voyons faire du rodéo sur la mer. Je comprends qu’il faut plier bagage, qu’il ne peut plus jeter l’ancre et que nous allons regagner le bord en ayant de l’eau jusqu’à la poitrine. Les deux Louis se chargent de la glacière. Valentin a accroché les serviettes autour de son cou. Virginie a un sac à dos. Je porte le bidon contenant tout ce qui est fragile et un sac. Charlotte est dans les bras de sa maman. Remonter sur l’embarcation est assez sportif. Nous allons nous abriter dans le port de Calvi mais le vent ne va pas faiblir. Stéphane distribue les gilets de sauvetage. Si les enfants s’amusent, lui, ne rit pas du tout! Il sait que le retour ne va pas être une partie de plaisir. Nous sommes lourds et le zodiac ne déjauge pas. Il nous manque deux gilets. Ils sont restés à la maison. Stéphane et moi décidons que c’est nous qui n’en aurons pas. Parfois, Stéph surfe les vagues mais il n’a pas le temps de nous prévenir et nous sommes douchés. Charlotte, sur les genoux de sa maman, s’amuse comme si elle était à la foire du trône. Sa maman ne lui communique aucun stress. Elle a une confiance totale en Stéphane. Arrivés tous à bon port, Stéphane met pas mal de temps à décompresser.  Le samedi, Stéphane et Victoire raccompagnent Louis à l’aéroport. Nous voyons s’envoler son avion depuis la terrasse. Louis et Victoire sont tristes de se séparer. Louis reprend les cours dés lundi à Tours. La maison se vide. Des draps et des serviettes sèchent sur les fils. Chacun s’active dans son coin: ménage et valises, bateau et voiture.

Dimanche matin, c’est au tour de Virginie et de ses enfants de repartir pour Paris. Tristesse. Plus un souffle de vent. Une mer d’huile. Corsica Ferries nous envoie un mail: plus de deux heures de retard au départ sont à prévoir comme à l’aller. Stéphane a pris une cabine. Il pense que la compagnie demande aux capitaines de réduire les moteurs pour économiser sur le carburant qui flambe. Le personnel qui s’occupe des cabines est roumain et odieux. En sous-effectif depuis le début de la pandémie, ils sont certainement très mal payés. Les passagers sont tirés de leur sommeil sans ménagement une heure trente avant l’arrivée au port quand il est stipulé dans le contrat que les cabines doivent être libérées trente minute avant. Corsica Ferries, en situation de monopole, ne fait aucun effort! Je crois me rappeler qu’à la grande époque de la SNCM il arrivait que des passagers restent plusieurs jours dans les ports en raison de mouvements de grève sauvage. Des familles étendent des couvertures dans les couloirs et s’y étendent. Les chiens sont nombreux sur les ponts. L’île s’éloigne. Je m’allonge sur un lit très confortable et me plonge dans un roman que j’ai emprunté sur les rayons de la bibliothèque de la maison « La ballade de Gueule-Tranchée » de Glenn Taylor. Je n’avais jamais entendu parler de ce roman américain publié en 2010. L’histoire de cet homme tour à tour engagé dans la défense des mineurs, journaliste et joueur de blues est fascinante. Je sais que rentrée à la maison je n’aurai plus le temps de lire. C’est certainement la maman de Stéphane qui l’a acheté et lu lors de l’un de ses séjours en Balagne. Je m’arrache aux aventures de Gueule-Tranchée pour aller avec Stéphane rejoindre les enfants qui sont installés dans un salon. Une grande baie vitrée donne sur la mer et le soleil couchant. Nous touchons terre à 23h30 et arrivons dans le Gard vers 2h00. Difficile de trouver le sommeil.

30 août: Bien que je n’aie pas trouvé le sommeil avant 3h00, je suis réveillée avec la lumière du jour. Je descends à pas de loup l’escalier à vis. Tout le monde dort. Je suis presque surprise de ne pas voir Fantôme venir à ma rencontre. Je quitte la maison. Le ciel est d’un bleu presque lavande. Je marche jusqu’au cimetière dans lequel repose une grande partie de notre famille maternelle. J’aime beaucoup ce cimetière avec ces tombes anciennes et ces grands ifs. Dans un cimetière, je ne ressens aucune présence palpable mais seulement une sérénité intense. Je vais, ensuite, faire quelques courses pour le pique-nique, acheter du pain et des viennoiseries et m’installer à la terrasse de la Bourse, vieille institution spiripontaine où notre père nous emmenait manger des glaces énormes l’été. Le nouveau patron, charmant, est originaire de Montargis et son oncle vivait dans notre village. Je profite de ce café au soleil tout en écoutant du jazz. Les cafés sont des lieux de vie qui me manquent depuis que j’ai quitté Paris.

Nous arrivons sur le plateau un peu avant 19h00. Une grand-mère, un chien et deux chats nous réservent un très bon accueil. Des roses dans un vase et une délicieuse quiche pour le dîner faite avec les oeufs des poules de Muguette. Nous avons mis dix-sept heures pour rentrer. Un grand voyage qui nous fait toucher du doigt ce qu’étaient les déplacements autrefois avant le TGV, avant que le transport aérien se démocratise et avant la construction des autoroutes.

Mardi 7 septembre: j’avais commencé ma chronique hier. Beaucoup de travail et notre Fantôme malade. Encore une magnifique journée de fin d’été. La lumière a déjà la douceur de l’automne. Le bronzage doucement s’efface. La piscine est vidée. Les maillots sont rangés. Je pense à la chanson de Brigitte Bardot avec ses coquillages et ses crustacés sur la plage abandonnée. Hier, il était déjà tard quand j’ai appris la mort de Belmondo. J’ai repensé à tous les films que nous avions vus en famille et que nos enfants ne connaissent pas encore. Belmondo aimait la vie et la vie l’aimait. Il possédait assez de confiance pour ne pas courir après la reconnaissance. Quand je marche dans le jardin des Tuileries, je m’arrête pour contempler les sculptures de son père. Je suis plongée dans les mémoires d’Edgar Morin. Quelle vie! Quelle sagesse! Le cabinet est plutôt calme. Je vais continuer l’écriture du roman commencé lorsque j’étais seule à la maison en juillet. J’espère que la rentrée s’est bien passée pour vous toutes et tous!

A bientôt,

Anne-Lorraine Guillou-Brunner

En supplément, quelques photos prises par Stéphane

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.